Covid-19 : des masques grand public « non conformes » pour la DGA

29 avril 20206 min

Il y a quelques semaines, Afnor dévoilait son référentiel pour la conception de masques barrières. Sur les 710 prototypes de masques grand public testés par la DGA (Direction générale de l’armement), une part conséquente a été jugée « non conforme ».

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2 masques grand public sur 5 rejetés par la DGA

Malgré la mise en ligne du référentiel Afnor (Association française de normalisation) pour la fabrication de masques barrières, les risques d’un manquement lors de la conception sont nombreux. Si l’on en croit les chiffres publiés dans le rapport du 28 avril 2020, 65 prototypes de masques grand public ont ainsi été jugés « non conformes » par la DGA, direction rattachée au ministère des Armées. Le tout sur 163 prototypes testés pour cette seule série.

Autrement dit : à l’issue de ces tests de la DGA, près de 40 % des masques fabriqués se sont avérés défectueux et inefficaces pour leurs utilisateurs d’après le rapport du 28 avril. Soit 2 masques sur 5.

À ces résultats s’ajoute par ailleurs une inconnue : la part des prototypes de masques grand public non testés et potentiellement défectueux.

Masques barrières à usage sanitaire ou non sanitaire ?

Les masques barrières sont référencés selon trois natures, ayant chacune leurs spécificités. On retrouve ainsi :

Les masques anti-projections

Ces masques anti-projections – ou « masques chirurgicaux » sont des dispositifs médicaux.

« Ils sont testés à l’expiration, afin de réduire la projection des gouttelettes émises par les personnes qui portent ces masques, envers leur entourage et leur environnement. Ils protègent également celles et ceux qui les portent contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis (…). En revanche, ces masques anti-projections ne protègent pas contre l’inhalation de très fines particules en suspension dans l’air (des sécrétions issues des voies aériennes supérieures – nez, bouche, pharynx, larynx – d’une taille de moins de 5 microns, qui peuvent contenir des agents infectieux transmissibles). »

résume EuraMaterials sur son site officiel.

Ces masques peuvent être de :

– « type I », qui filtrent plus de 95% des bactéries ;
– « type II », qui filtrent plus de 98% des bactéries ;
– ou de « type R » (appliqués aux masques I ou II), qui sont résistants aux éclaboussures.

Les masques respiratoires

C’est ici que sont répertoriés les fameux « masques de type FFP » (filtering facepiece). Ils sont regroupés sous 3 types : FFP1, FFP2 et FFP3 (lire l’article « Coronavirus : protection et décontamination » pour plus de précisions sur ces 3 types de masques).

À la différence des masques anti-projections, ces derniers sont testés à l’inspiration.

« Ce sont des masques filtrants, empêchant les personnes qui les portent d’inhaler de très fines particules en suspension dans l’air – quasiment invisibles dans l’air ambiant (ex : les poussières, les fumées, les aérosols, les agents pathogènes). Ces masques sont très largement utilisés dans le monde de la santé et dans le monde industriel (bâtiment, agro-alimentaire, métallurgie, industrie chimique…).
Les masques de protection respiratoire protègent donc celles et ceux qui les portent contre les agents infectieux transmissibles par voie aérienne (via des sécrétions issues des voies aériennes supérieures – nez, bouche, pharynx, larynx – d’une taille de moins de 5 microns). Ils les protègent à fortiori aussi contre le risque de transmission par gouttelettes, bien qu’ils ne soient pas évalués dans ce sens », précise ainsi EuraMaterials qui se définit comme étant « un cluster au service des industries de transformation des matériaux. »

Les masques à usage non sanitaire (UNS)

Il s’agit des fameux masques barrières destinés au « grand public ». Au début du confinement, ils étaient destinés aux individus dans le cadre de leur activité professionnelle. C’est finalement une grande partie de la population française qui se les est réappropriés au fil des semaines de confinement…

Ces masques barrières se divisent en deux types : « Catégorie 1 » et « Catégorie 2 ». Celles-ci « ont été créées par une note d’information des ministères de la santé, de l’économie et des finances, et du travail du 29 mars 2020 ».

L’usage des masques barrières UNS1 (ou de « Catégorie 1 ») est « destiné aux personnels affectés à des postes ou missions comportant un contact régulier avec le public (policiers, gendarmes, hôtes et hôtesses de caisses, agents de sécurité…). Ces masques filtrent au moins 90% des particules émises d’une taille supérieure ou égale à 3 microns » note le ministère de l’Économie et des Finances.

S’agissant des masques barrières UNS2, ils sont « destinés aux personnes dans le milieu professionnel ayant des contacts occasionnels avec d’autres personnes. Ce masque pourra être porté par l’ensemble des individus d’un sous-groupe (entreprise, service…) ou en présence d’autres individus porteurs d’un masque d’une autre catégorie, lorsque le poste ou les conditions de travail le nécessitent » précise cette même source.

À noter qu’à compter du 11 mai prochain, date du début du déconfinement en France, le port de masque – à usage sanitaire ou non – sera obligatoire dans certaines situations (pour l’usage des transports en commun notamment). En Allemagne, cela est d’ailleurs d’ores et déjà le cas afin de pouvoir se rendre dans un commerce.

Le tableau récapitulatif de l’OPPBTP

Sur son site internet, l’OPPBTP (Office professionnel de prévention du bâtiment et des travaux public) a décidé de classer, à travers ce tableau comparatif, les masques de protection en fonction « de leurs usages, leurs propriétés et leurs caractéristiques ». Ce tableau précise par ailleurs « les normes que ces différents types de masques doivent respecter ».​

Tableau masques OPPBTP

Les tests de la DGA sur les masques UNS

Face à la pénurie de masques chirurgicaux et respiratoires en situation de crise sanitaire, de nombreux particuliers et entreprises se sont lancés dans la conception de masques barrières grand public (UNS) ces dernières semaines en France.

Sous le contrôle de la DGA (Direction générale de l’armement), 710 prototypes de masques soumis par différents concepteurs (entreprises, organismes…) ont ainsi été testés à la date du mardi 28 avril 2020. Ces derniers sont répertoriés en 3 catégories : « Conforme catégorie 1 », « Conforme catégorie 2 » ou « Non conforme ».

Le résultat des tests du 28 avril 2020 est notamment disponible sur le site d’EuraMaterials.

Eitel Mabouong – Journaliste

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