Risque routier professionnel : des comportements toujours plus dangereux en 2024
L’assureur MMA a publié son étude sur le risque routier professionnel 2024 fin mai. Voici les principaux enseignements de ce rapport.
Le baromètre Risque routier professionnel – Édition 2024 est basé sur une étude réalisée entre le 8 avril et le 22 avril 2024 par l’Ifop pour l’assureur MMA “auprès d’un échantillon de 1023 personnes effectuant des déplacements professionnels au moins une fois par mois (extraites d’un échantillon de 3126 personnes représentatif de la population active occupée française selon la méthode des quotas)”.
Risque routier professionnel : l’influence du smartphone
80%
C’est le pourcentage de salariés qui ont déclaré avoir reçu des appels téléphoniques au volant lorsqu’ils travaillent. Ils sont également 74% à passer des appels téléphoniques.
Ces valeurs représentent respectivement une hausse de 7 et 14 points en moins de dix ans (en comparaison de l’étude sur le risque routier professionnel de 2015, première édition réalisée par MMA).
Toujours concernant les mauvaises habitudes avec le smartphone au volant : 57% des actifs confient lire les SMS en conduisant lors d’un déplacement professionnel. Pire encore, ils sont par ailleurs 48% à envoyer des messages en conduisant… et donc à lâcher le volant en plus d’une relâche de leur attention et de leur regard sur la route. Ces taux étaient inférieurs de 4 et 6 points en 2015.
La consultation d’applications (réseaux sociaux, mails, site internet…) pendant la conduite a en outre été relevée.
La fatigue, autre risque routier professionnel souvent ignoré
80%
C’est le taux des salariés sondés ayant déjà conduit en étant fatigué. Soit une hausse de 2 points par rapport à 2015.
Notons par ailleurs que :
- 66% des sondés ont reconnu avoir conduit en étant “très fatigué” ;
- 60% d’entre eux reconnaissent conduire plus de deux heures sans faire de pause ;
- 33% admettent avoir déjà somnolé au volant.
Des limitations de vitesse trop souvent dépassées
70%
Selon cette étude de MMA sur le risque routier professionnel, 7 sondés sur 10 confirment rouler au-dessus des limitations de vitesse lors de leurs déplacements professionnels… dont 41% de manière régulière (soit une hausse de 5 points en neuf ans).
L’assureur ne manque cependant pas de souligner que les moyens technologiques visant à limiter les excès de vitesse se sont pourtant démocratisés depuis 2015 pour tenter d’enrayer ce phénomène (applications mobiles, régulateurs de vitesse, GPS, avertisseurs de radars…). Des outils qui sont dans les faits utilisés à mauvais escient.
Sur les 14% des sondés qui ont déjà reçu une amende lors d’un déplacement professionnel, 63% étaient concernés par un excès de vitesse.
Un manque de connaissance des salariés sur le risque routier professionnel
28%
Seulement près d’un salarié sur trois a connaissance du fait que le risque routier est chaque année la principale cause d’accidents mortels au travail. Ce taux est en baisse de 7 points par rapport à 2015, époque à laquelle 35% des sondés avaient connaissance de cette donnée.
MMA précise toutefois que 19% d’entre eux ont déjà vécu un accident de la route (dans un cadre professionnel ou personnel) et 41% ont failli le vivre.
Parmi les sondés ayant eu un accident de la route dans le cadre professionnel, 40% admettent que cet accident était lié à un manque d’attention.
Un manque de prévention de la part des entreprises
42%
Plus de 2 sondés sur 5 déclarent que leur entreprise ne met aucune mesure en place concernant la prévention du risque routier professionnel. Soit une augmentation de 3 points par rapport à 2015).
Pour 35% des salariés sondés, les mesures au sein de leur entreprise sont rares. Ce taux était de 32% en 2015.
Enfin, pour moins d’un quart d’entre eux (23%), la prévention du risque routier professionnel est effectuée de manière régulière… Ce qui représente une baisse de 6% en neuf ans.
Si l’on en croit cette étude, les salariés semblent pourtant ouverts à l’idée d’une sensibilisation au risque routier de la part de leur entreprise.
32% aimeraient en effet que leur entreprise mette en place une formation de sensibilisation au risque routier professionnel. 30% souhaitent l’instauration d’une “journée sécurité routière”. 23% d’entre eux voudraient que des messages de sensibilisation soient diffusés dans leur entreprise ou recevoir des outils pédagogiques en interne.
Eitel Mabouong – Journaliste
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