Les projets hydrogène se développent sur le territoire

15 septembre 20215 min

Partout sur le territoire, comme ailleurs dans le monde, fleurissent des projets liés à l’hydrogène.
En voici quelques exemples.

Le port de Los Angeles a lancé, en juin 2021, une expérimentation de poids lourds à hydrogène. Airbus ouvre deux centres de développement zéro émission, en Allemagne et en France, pour fabriquer des réservoirs cryogéniques à des coûts compétitifs, cruciaux pour les performances d’un futur avion à hydrogène. De son côté, le groupe franco-belge John Cockerill vient d’officialiser la conversion de son site alsacien d’Aspach-Michelbach en usine de fabrication d’électrolyseurs. Par ailleurs, The New Era, premier bateau de plaisance au monde à propulsion électro-hydrogène, a été baptisé en mai 2021 dans le port de Marseille. Et Microsoft se lance dans l’aventure pour ses data centers européens.

Il suffit de lire la presse, ou de jeter un œil au site internet de France Hydrogène, qui réunit plus de 300 acteurs de la filière, pour constater que partout fleurissent des projets liés à l’hydrogène. Pour cause, la France, comme la plupart des pays, en a fait son cheval de bataille pour assurer sa transition énergétique.

Des TER bi-mode

La SNCF et quatre régions ont commandé en avril 2021 pour leur TER, auprès d’Alstom, 14 rames bi-mode, alimentées par de l’électricité et de l’hydrogène. Les premières circulations d’essai de ces TER devraient avoir lieu fin 2023, début 2024. Cette technologie consiste à remplacer les classiques moteurs diesels par des piles à combustible, des réservoirs d’hydrogène, et des batteries pour une traction sans émission de gaz à effet de serre. Dans sa version bi-mode, le train ira jusqu’à 600 kilomètres, pour transporter 220 passagers à 160 km/h.

Stations-service multi-carburants

L’Ineris participe au projet européen MultHyFuel qui vise le développement d’une stratégie d’implantation de stations-service délivrant des multi-carburants : essence, diesel, électrique, GPL, GNL, GN incluant l’hydrogène. Lancé en janvier 2021, pour une durée de 3 ans, le projet doit dresser un état de l’art des textes réglementaires et normatifs existant et analyser les risques sur ces stations-service. Le projet aboutira sur l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques concernant la mise en place de barrières de sécurité pour les stations-service multi-carburants.

Une gigafactory d’électrolyseurs

Genvia est une co-entreprise lancée en mars dernier et associant Schlumberger, le CEA, Vicat, Vinci Construction et l’Agence régionale Energie-Climat Occitanie. Elle a pour ambition d’industrialiser une nouvelle génération d’électrolyseurs. Elle installe à Béziers (Hérault), sur le site de Cameron-Schlumberger, une ligne pilote de fabrication d’électrolyseurs à oxyde solide. L’objectif est de monter en puissance progressivement : des premiers démonstrateurs de quelques centaines de kilowatts devraient être produits en 2022, suivis par un module de l’ordre du mégawatt en 2023. Selon les résultats, une « gigafactory » pourrait être lancée en 2025 pour la production d’électrolyseurs haute température à oxyde solide et de piles à combustible.

Stockage souterrain

Le projet HyPSTER, premier site pilote de stockage souterrain d’hydrogène vert en cavités salines en France, a été lancé en février 2021. Soutenu par l’Union européenne, il sera mis en place sur le site d’Etrez dans l’Ain. Coordonné par Storengy et regroupant sept partenaires, dont l’Ineris, il vise à concevoir et opérer un démonstrateur industriel de production, de stockage souterrain et d’utilisation d’hydrogène vert. Après l’étude d’ingénierie souterraine et de surface, les installations nécessaires à la production et au stockage devraient être construites en 2022.

L’électrolyseur d’une puissance de 1 MW produira 400 kg d’hydrogène par jour, ce qui représente la consommation de 16 bus à hydrogène. Pendant la phase d’essais, seule une petite partie de la cavité expérimentale sera remplie, soit 2 à 3 tonnes d’hydrogène. Dans une phase commerciale ultérieure, cette cavité pourrait atteindre la capacité finale de 44 tonnes, soit l’équivalent de la consommation de 1 760 bus à hydrogène.

Mobilité verte

Zero Emission Valley (ZEV), projet initié par la région Auvergne-Rhône-Alpes et bénéficiant du soutien de l’Union européenne, vise au déploiement, d’ici fin 2023, de 1200 véhicules à pile combustible zéro émission et 20 stations hydrogène, dont plusieurs équipées d’électrolyseurs pour produire de l’hydrogène à partir d’électricité d’origine renouvelable.

Usine d’hydrogène vert

Hyd’Occ, fruit d’une alliance public-privé entre Qair Premier Elément et l’agence régionale énergie-climat d’Occitanie, est en charge de construire une usine de production d’hydrogène vert qui doit être inaugurée à Port-la-Nouvelle (Aude) fin 2023. L’objectif, à terme, est de produire, par électrolyse de l’eau, 6 000 t d’hydrogène vert par an.

Filière aéroportuaire

Use-In H2, consortium qui réunit la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), l’Ineris et l’Université Gustave Eiffel, a été retenu dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt international pour bâtir une filière hydrogène aéroportuaire. L’objectif est d’identifier les solutions qui permettront d’accueillir l’avion à hydrogène d’Airbus, d’ici 2035. Use-In H2 a proposé une approche de maîtrise de la sécurité et de la sûreté sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène à l’échelle de l’aéroport, ainsi qu’un accompagnement dans l’évaluation de la durabilité des solutions mises en œuvre dans les aéroports de Paris.

Gaëlle Carcaly
Journaliste

Article extrait du n° 574 de Face au Risque : « L’hydrogène en lumière » (juillet – août 2021).

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