La pollution de l’air dans les écoles responsable de 30 000 cas d’asthme par an

2 février 20243 min

Les enfants des écoles françaises sont exposés à la pollution de l’air intérieur de leurs classes. C’est le constat que fait Santé publique France dans son rapport publié le 30 janvier 2024.

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30 000 cas d’asthme par an chez les enfants de 6 à 11 ans seraient évitables si leurs établissements scolaires réduisaient l’exposition au formaldéhyde par l’aération et la ventilation des salles de classe. Et près de 12 000 cas de sifflements seraient également évitables en éradiquant les moisissures visibles dans ces salles.

Ce sont les résultats de la première EQIS (évaluation quantitative des impacts sur la santé) de la pollution de l’air dans les salles de classes des écoles élémentaires, réalisée par Santé publique France, établissement public sous tutelle du ministère de la Santé, et publiée le 30 janvier 2024.

Les sources d’émission de formaldéhyde

Le formaldéhyde est une substance chimique appelée couramment formol. Il est utilisé comme biocide désinfectant, comme fixateur et comme conservateur, ainsi que le décrit l’Anses.

Dans son étude, Santé publique France liste les principales sources d’émission de formaldéhyde en intérieur :

  • le mobilier (notamment les produits dérivés du bois tels que les agglomérés, les contreplaqués…) ;
  • les colles, enduits et peintures ;
  • certains revêtements (sol, murs et plafonds).

La température et l’humidité jouent également un rôle dans l’émission de formaldéhyde. Tout comme certains produits utilisés pour le ménage et les travaux manuels.

Aération et ventilation : un rôle non négligeable sur l’asthme des enfants

Les résultats de l’EQIS montrent une réduction significative du nombre de cas d’asthme lorsque la concentration en formaldéhyde et la présence de moisissures sont diminuées dans les écoles.

Ils mettent également en évidence un effet significatif de l’amélioration de la qualité de l’air des salles de classe sur l’asthme des enfants. Donc, de l’importance de l’aération et de la ventilation des salles de classe.

Cependant, près des trois quarts des écoles françaises ne disposent pas de système de ventilation et le renouvellement de l’air ne peut se faire que par l’ouverture des fenêtres. Or, celle-ci est réalisée le plus souvent par besoin, plutôt que par prévention du risque : salle trop chaude, mauvaises odeurs, sensation de confinement…  En outre, la saison hivernale, le bruit extérieur, la sécurité et même l’impossibilité d’ouvrir les fenêtres réduisent les possibilités d’aération des classes.

Durant la pandémie de Covid-19, le déploiement de capteurs de CO2 dans les établissements scolaires a fait prendre conscience de la nécessité d’aération et a favorisé cette pratique.

Le dispositif réglementaire pour améliorer la qualité de l’air

Par ailleurs, la réglementation dans les ERP accueillant des populations sensibles a connu une importante réforme au 1er janvier 2023. Désormais, une évaluation annuelle (et non plus tous les 7 ans) des moyens d’aération est demandée aux établissements scolaires. Au plus tard le 31 décembre 2024, ils devront avoir effectué leur première évaluation annuelle des moyens d’aération à réaliser.

Qualité de l’air : un enjeu de santé publique

L’étude met en lumière l’importance d’améliorer la qualité de l’air intérieur des établissements scolaires en réduisant les sources d’exposition et en renouvelant l’air des salles.

Selon Santé publique France, « ces actions relèvent des collectivités territoriales, chargées du bâti scolaire, mais aussi des occupants de ces locaux d’enseignement ».  L’organisme rappelle que l’entretien des systèmes de ventilation et les gestes d’aération sont des leviers d’actions importants pour améliorer la qualité de l’air des salles de classe.

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Martine Porez – Journaliste

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