
Reconnaissance faciale :
le point de vue de la Cnil
Interview. Marie Duboys Fresney, juriste à la Cnil et adjointe à la cheffe du service des Affaires économiques, au sein de la direction Conformité, répond à nos questions.

Reconnaissance faciale
Quelle est la position de la Cnil sur la reconnaissance faciale ?
Marie Duboys Fresney. La Cnil a pris position sur le sujet dans un document publié en 2019 et qui s’intitule «Reconnaissance faciale : pour un débat à la hauteur des enjeux». À cette époque, il y avait eu beaucoup d’actualités sur la reconnaissance faciale avec des propositions de moratoire, des interdictions comme à San Francisco, et il était apparu important pour la Cnil d’appeler à un débat démocratique autour de ces sujets et de fixer certaines lignes rouges.
Il existe en effet toujours un risque d’accumulation de dispositifs qui respecteraient le cadre juridique, mais sans qu’il y ait une vision d’ensemble. Pour rappel, la Cnil n’est pas pour ou contre une technologie. Ce sont les cas d’usages, qui sont divers et qui ne soulèvent pas les mêmes enjeux, qu’il faut encadrer. Il a semblé important d’alerter sur un déploiement qui peut se faire par à-coups, à bas bruit dans la vie quotidienne, et qui potentiellement nous amènerait dans une société où les choses se seraient déployées au fur et à mesure, sans une vision globale et un choix politique délibéré et nécessaire.
Après la pandémie de Covid-19, les questions autour des dispositifs de reconnaissance faciale font de nouveau l’actualité, notamment dans la perspective des grands événements de 2023 et 2024.
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