RSE. Risque climat et responsabilité des entreprises

4 février 20213 min

À l’heure où l’État français est condamné pour inaction climatique, l’Amrae tenait une conférence sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises face au risque climatique.

Le 3 février 2021, le tribunal administratif de Paris a condamné l’État français à verser un euro symbolique à quatre associations. La cause ? L’État n’a pas tenu ses engagements en matière de réduction de gaz à effet de serre.

Table-ronde : risque climat/responsabilité des entreprises

Hasard du calendrier, ce même jour, l’Amrae (Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise) proposait une table-ronde sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE) en matière de risque climatique.

Les décisions prises par la puissance publique modifient le profil des risques des entreprises, expliquait en préambule Gérard Payen, membre de l’Amrae. « On l’a bien vu avec la pandémie : ce n’est pas le virus qui a fermé les musées. »

La réglementation

Depuis 2019, les entreprises françaises de plus de 500 salariés, ou dépassant un certain chiffre d’affaires, doivent effectuer une déclaration de performance extra-financière (DPEF). Il s’agit d’identifier les risques sociaux et environnementaux les plus importants. Puis de décrire les politiques et les procédures mises en œuvre pour les prévenir. « Aujourd’hui, je pense que 90% des entreprises considèrent le risque climatique comme majeur », explique Edwige Rey, responsable RSE chez Mazars, spécialiste international de l’audit, de la fiscalité et du conseil.

Elle précise par ailleurs que le Green Deal européen a pour objectif de faire de l’Europe un continent bas carbone, et ce d’ici 2050. Pour pouvoir atteindre les objectifs de ce pacte vert, « l’Europe va prendre des leviers réglementaires, donc convaincus ou non, les patrons vont avoir des pressions assez fortes ». La responsable RSE est convaincue qu’à moyen terme, les chefs d’entreprises qui ne feront pas la transition vers plus de durabilité auront du mal à trouver des financements pour poursuivre leur activité.

Des salariés actifs

En outre, les salariés sont de plus en plus concernés par ces sujets. « Deux tiers des collaborateurs ont envie de prendre des actions concrètes sur le climat, avance Antoine Denoix de chez Axa Climate. Une partie des solutions viendra de leur mise en mouvement. » Il indique également que les grandes organisations qui n’ont pas un discours clair sur leur engagement pour le climat ont des difficultés à attirer de nouveaux talents.

Pour parvenir à modifier les politiques des entreprises, il va falloir « transformer de façon radicale les modèles économiques, en allant vers plus de sobriété et avoir un impact plus positif sur l’environnement », affirme Hélène Valade, présidente de l’Orse, l’Observatoire de la RSE.

« Penser l’impensable »

L’analyse des risques a ses propres limites si on ne pense pas à l’impensable.  « Le risque de pandémie avait été analysé dans les cartographies de risques d’un certain nombre d’entreprises. Mais on n’y croyait pas, parce c’était impensable, relève Hélène Valade. Se forcer par des scénarios à penser ce qui ne rentre pas dans les cases, c’est-à-dire faire de la vraie prospective, me semble essentiel pour renouveler cette approche par les risques. »

Décloisonner les organisations

Pour conclure cette table-ronde, Gérard Payen souligne que la RSE a rendu les frontières de l’entreprise plus transparentes. Elle permet au risk manager « d’avoir une approche plus décloisonnée. De ne plus raisonner seulement en impact sur l’entreprise mais en impact de l’entreprise sur la planète ».

Pour visionner le replay de la table-ronde, c’est ici

Martine POREZ

Martine Porez
Journaliste

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