Lapi : un marché qui trouve sa place
La gestion des parkings se digitalise grâce à la lecture automatisée de plaques d’immatriculation (Lapi) qui devient également un outil de traçabilité multifonctions.
La plaque d’immatriculation est devenue le sésame qui permet de garer son véhicule dans un parking sans ticket, sans attente et en meilleure sécurité. L’un des principaux avantages des systèmes Lapi est la simplification de l’accès au parking, souligne-t-on chez Zenpark, un gestionnaire de parkings qui a adopté cette technologie dans certains de ses sites.
La technologie Lapi identifie la plaque par des caméras équipées d’un logiciel de reconnaissance optique de caractères. Un automobiliste peut par exemple réserver une place via son smartphone en précisant le numéro de sa plaque et ainsi pénétrer et sortir du parking sans passer par un distributeur de tickets. Le montant du stationnement est prélevé sur le compte bancaire préalablement communiqué et une facture dématérialisée lui est envoyée.
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Éviter les fraudes
Tous les véhicules stationnés dans un parking sont identifiés par les caméras si bien que la technologie Lapi évite les fraudes et assure que seuls les véhicules autorisés peuvent entrer. En outre, si cela s’avère nécessaire en cas d’alerte, le système peut suivre le mouvement d’une automobile déterminée.
« Cette technologie s’inscrit dans le mouvement général de dématérialisation de la société et elle s’adapte particulièrement bien à la gestion des parkings. Le Covid a d’ailleurs accéléré cette tendance, car le système Lapi s’appuie sur le sans contact », analyse Jacques Jouannais, directeur général de Survision, qui figure parmi les leaders de ce marché en France.
Un marché porteur
La demande est forte, car la France est en retard d’équipement par rapport à d’autres pays européens. En outre, l’intégration de l’IA promet de nouvelles avancées comme la reconnaissance de la marque du véhicule ou sa couleur.
Le système Lapi ne concerne pas seulement les parkings publics. De nombreuses catégories de sites disposent de places de stationnement, comme les universités, les autoroutes, les hôpitaux, les tribunaux, les sites sensibles, etc. Un exemple parmi d’autres : le réseau Sanef d’autoroutes est ainsi équipé de 500 caméras Lapi pour le contrôle des péages.
Le marché est donc porteur. À ce jour, on trouve des caméras fixes à l’entrée et sortie d’un parking, mais aussi des modèles embarqués, par exemple sur des véhicules de police.
Traitement des données
Depuis octobre 2024, après dix ans de tractations et le feu vert de la Cnil, la lecture de plaques d’immatriculation dispose désormais d’un fichier central, créé par décret et baptisé SCTL (système centralisé de traitement Lapi). Il est consultable par les forces de l’ordre (police, gendarmerie, préfectures, mais aussi douanes) qui peuvent le rapprocher d’autres fichiers comme celui des véhicules volés ou signalés ou encore celui concernant l’assurance des véhicules. Les données sont conservées un maximum de quinze jours après leur collecte et sont automatiquement effacées si aucun rapprochement n’est effectué.
Le système Lapi, qui est une application dérivée de l’intelligence artificielle, peut poser des questions concernant la protection de la vie privée. D’autant que cette technologie ne se limite plus à la détection des voitures roulant trop vite sur autoroute. Un dispositif Lapi peut compléter – voire se substituer – à un système de contrôle d’accès sur un site.
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Notre article “Contrôle d’accès, mener son projet” (extrait du dossier du n° 590 de Face au Risque – Mars 2023).
Un outil de traçabilité
« La technologie Lapi devient un outil de traçabilité pour la sécurité publique. En cas d’attentat ou à l’occasion de la recherche d’un individu, l’identification d’un suspect passe très souvent par la détection de son automobile. Le marché se transforme très vite », relève le dirigeant de Survision.
En France, il est encore loin d’être mature au niveau de l’offre avec un paysage assez morcelé. Outre Survision qui a réalisé un CA de 10,8 M€ en 2024 et dispose d’un parc installé de 80 000 caméras, on trouve des petites structures comme Atol CD, Noemis, SDI ou un grand groupe comme Thales. Mais la concurrence est devenue mondiale avec des multinationales très actives comme les asiatiques Hikvision, Dahua ou Hanwha Techwin, le canadien Senstar ou encore des entreprises européennes ou israéliennes. La course internationale est lancée !
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