Portes coupe-feu. Les enseignements d’Emmanuel Mignot (Fivo Services)
Dirigeant de Fivo Services et président du comité de certification Apsad I16 et F16, Emmanuel Mignot se penche pour Face au Risque sur le marché des portes coupe-feu.
Face au Risque. Comment évolue le marché des portes coupe-feu ?
Emmanuel Mignot. Le marché de la fermeture coupe-feu, notamment de la fermeture coupe-feu métallique, est un petit marché. Jusqu’à récemment, les portes coupe-feu métalliques représentaient environ une dizaine de pourcentages du marché global. En moyenne, une porte sur dix est en métal.
Les dimensions des portes commencent aussi légèrement à changer. Dans les entrepôts, les évolutions vont vers le gigantisme. A l’époque, une superficie de 30 000 m² était déjà une très grande surface pour un entrepôt. Il y a dix ans, nous sommes passés à des entrepôts de 50 000 m² qui sont devenus des standards. Nous passons aujourd’hui à des surfaces de 80 000 m². Il en existe aussi de 100 000 m², 130 000 m² ou de très rares de 180 000 m². C’est essentiellement pour les acteurs du secteur de faire des économies d’échelles.
« Aujourd’hui, le bois représente la part la plus importante du marché de la
porte coupe-feu. »
Emmanuel Mignot, dirigeant de Fivo Services.
Certains groupes ferment par exemple trois ou quatre petits entrepôts pour tout rassembler dans un seul de très grande taille. Et cela commence à augmenter les dimensions des portes coupe-feu car les entrepôts sont plus grands, plus hauts, voire sur 2 étages, les charriots sont aussi plus grands… Tout augmente.
Quelles sont les différences entre une porte coupe-feu en bois et une porte coupe-feu métallique ?
E.M. Dans l’aspect utilisation, une porte métallique est plus résistante qu’une porte bois. Aujourd’hui, quasiment 100 % des portes EI 120 (résistance 120 minutes au feu) sont en métal. Traditionnellement, les portes coupe-feu en bois vont jusqu’ à un classement EI 60, alors que les portes métalliques vont jusqu’à un classement EI 120. Les portes métalliques coulissantes aujourd’hui vont même jusqu’à un classement EI 240.
Aujourd’hui, le bois représente la part la plus importante du marché de la porte coupe-feu. On peut en voir dans les chambres d’hôtel, dans les établissements scolaires ou dans les bureaux par exemple. Il y a un côté esthétique pour expliquer cela, mais il y a un côté financier aussi car une porte bois coûte en général nettement moins cher.
Quel regard portez-vous sur l’évolution du métier ?
E.M. Le revers de nos métiers, c’est qu’il y a peu de spécialistes. Il n’y a pas d’école pour apprendre les fermetures coupe-feu. Les gens sont formés sur le terrain avec des formations spécifiques soit pour un premier apprentissage, soit pour un recyclage.
« Ce qui est très compliqué à appréhender dans le métier, c’est la réglementation et ses évolutions. »
Emmanuel Mignot, dirigeant de Fivo Services.
Je dis toujours que ce n’est pas la porte coupe-feu qui est compliquée. Ce qui est très compliqué à appréhender dans le métier, c’est la réglementation et ses évolutions. Cela ne se fait pas en six mois. Cela demande de faire des formations, d’aller sur le terrain, de se renseigner. Il y a un travail de veille à faire pour se mettre à jour et apporter le bon conseil.
En tant que professionnels, nous avons un devoir de conseil envers nos clients pour faire en sorte que leurs demandes respectent bien la réglementation. Il y a des obligations à respecter pour l’installation et pour la maintenance.
Eitel Mabouong – Journaliste
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