Vers une restrictions des substances chimiques nocives
Avec sa feuille de route publiée le 25 avril 2022, la Commission européenne vise l’interdiction de près de 7 000 produits chimiques à horizon 2030.
Le 25 avril 2022, la Commission européenne a publié une feuille de route pour restreindre les substances chimiques nocives. En effet, de nombreux produits chimiques nuisent à l’environnement et à la santé humaine. « Les études de biosurveillance humaine menées dans l’Union font état d’un nombre croissant de substances chimiques dangereuses dans le sang et les tissus corporels des êtres humains », indique la Commission.
Il s’agit donc d’interdire certains pesticides, biocides, produits pharmaceutiques, métaux lourds, plastifiants ou retardateurs de flamme bromés. Ainsi, parabens, phtalates, bisphénols, PVC, éthers de glycol devraient peu à peu disparaitre.
Une approche par famille de substances
Cette feuille de route comprend une liste de familles de substances qui servira de base à la planification annuelle prévue dans le cadre du règlement Reach entré en vigueur le 1er juin 2007. Cette liste sera évolutive et révisée une fois par an.
L’idée est donc de réviser le règlement Reach – ainsi que d’autres textes législatifs – pour éviter que les substances les plus nocives ne se retrouvent dans des produits de consommation et des produits professionnels.
« L’impulsion que vient de donner la Commission européenne marque un tournant historique, affirme Réseau Environnement Santé (RSE). On passe de l’approche substance par substance à une approche par groupe de molécules. » Ainsi, on ne devrait plus se trouver dans la situation où un produit interdit est remplacé par un autre, encore plus nocif. C’est ce qui s’est passé avec le Bisphénol A interdit dans les biberons en 2010 et « remplacé par d’autres bisphénols, tout aussi si ce n’est plus toxiques », explique RSE.
Un projet ambitieux
L’interdiction de tous les produits chimiques de la liste devrait commencer d’ici deux ans, estime le BEE (Bureau européen de l’environnement). Selon cette association européenne, « toutes les substances [de la liste] auront disparu d’ici 2030 ». C’est-à-dire environ 5000 à 7000 produits chimiques.
Ce projet est particulièrement ambitieux car l’industrie chimique est la quatrième industrie de l’Union européenne. Et selon le BEE, « les trois quarts des produits chimiques produits en Europe sont dangereux ». L’association environnementale explique par ailleurs qu’environ « 700 produits chimiques industriels se trouvent aujourd’hui chez l’homme qui n’étaient pas présents chez nos grands-parents ».
Martine Porez – Journaliste
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