Égalité femmes-hommes au travail : vers une lente amélioration

8 mars 20224 min

L’Insee a publié le 3 mars 2022 un nouveau dossier sur l’égalité entre les femmes et les hommes en France. Sa précédente étude sur ce sujet datait de 2017. Nous nous intéressons ici aux différences relatives au travail.

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Enseignement – Diplôme

55,9 %

À la rentrée 2020‑2021 de l’enseignement supérieur, les femmes représentent 55,9% des inscrits. L’Insee note d’ailleurs que cette tendance existe depuis 1980. Les femmes restent cependant minoritaires dans les cursus sélectifs ou scientifiques, et de manière encore plus marquée dans les filières à la fois sélectives et scientifiques.

À caractéristiques et diplômes identiques, les femmes accèdent moins aux emplois de cadres et professions intellectuelles supérieures et aux fonctions d’encadrement.

Emplois occupés

3/4

En 2020, trois employés sur quatre sont des femmes. Et un ouvrier sur cinq est une ouvrière. Ces proportions n’ont pas évolué depuis le début des années 1980.

En 2019, les femmes sont majoritaires parmi les professeurs et professions scientifiques (56%) ainsi que parmi les cadres de la fonction publique (légèrement plus de 50%).

Statut cadre

18 %

En 2020, 18% des femmes en emploi ont le statut cadre, contre 23% pour les hommes.

Pourtant plus diplômées que les hommes, elles ne représentent que 43% des emplois de cadres et professions intellectuelles supérieures en 2020. Cette part a cependant doublé depuis 1980.

Activité – Chômage

67,6 %

75 %

En 2020, 67,6% des femmes de 15 à 64 ans sont actives (au sens du BIT, c’est-à-dire en emploi ou au chômage). 62,2% sont en emploi. Parmi les femmes actives, 8% sont au chômage.

Parmi les femmes en emploi, 27,4% occupent un emploi à temps partiel.

Chez les hommes, le taux d’activité reste assez stable depuis le début des années 1990 et se situe autour de 75%. Parmi les actifs, 8,1% sont au chômage. Ainsi, l’écart du taux de chômage entre hommes et femmes est devenu négligeable.

Concernant les jeunes un à quatre ans après leur sortie du système éducatif, les femmes sont autant en emploi que les hommes (69% en moyenne sur la période de 2017 à 2020) et moins confrontées au chômage (15% contre 19% pour les hommes).

Salaire

22 %

6 %

En 2019, le revenu salarial des femmes est inférieur de 22% en moyenne à celui des hommes (28% en 2000).

Cet écart s’explique en partie par les différences de durée de travail. En effet, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à interrompre leur activité ou à réduire leur temps de travail pour s’occuper des enfants. En 2020, elles sont trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes (cinq fois plus en 2008).

Les femmes ont également moins souvent accès aux postes les mieux payés et travaillent dans des entreprises et secteurs d’activité moins rémunérateurs.

À noter que, 1 à 4 ans après l’obtention de leur diplôme, les jeunes femmes perçoivent des salaires nets médians inférieurs de 6% à ceux des hommes dans la même situation. Et 14% pour les diplômées du supérieur long. Ces écarts salariaux en début de carrière sont notamment liés au temps partiel, mais aussi à des secteurs d’activité moins rémunérateurs pour les femmes. Et ces écarts se creusent avec l’ancienneté.

Du fait de carrières professionnelles plus courtes et moins bien rémunérées, les femmes partent à la retraite en moyenne un an plus tard que les hommes et leurs pensions sont inférieures.

Conditions de travail et pénibilité

19 %

6/10

23 %

En 2019, les hommes ont davantage d’horaires atypiques : 19% travaillent de nuit et 10% ont des horaires alternants, contre respectivement 9% et 7% pour les femmes.

Les hommes sont beaucoup plus fréquemment exposés à la pénibilité physique : secousses, vibrations, longs déplacements à pied, charges lourdes.

Les postures pénibles affectent autant les femmes que les hommes (près de 6 sur 10).

Les femmes sont plus souvent exposées à certains facteurs de risques psychosociaux : devoir se dépêcher, manquer d’autonomie et de marges de manœuvre.

Enfin, les femmes ont plus souvent des craintes pour leur emploi que les hommes (23% contre 17%).

Accidents du travail – Maladies professionnelles

24

26 600

En 2018, les hommes ont plus d’accidents du travail (AT) que les femmes : en moyenne, 24 contre 18 pour un million d’heures travaillées. Ceci s’explique du fait de leur surreprésentation parmi les ouvriers qui est la catégorie la plus exposée.

Les hommes sont également plus touchés par les maladies professionnelles (MP) bien que l’écart ne soit pas si important : respectivement 26 600 et 24 900 maladies reconnues en 2018.

Les hommes sont davantage atteints par les maladies les plus graves (surdité, affections à l’amiante, etc.). Les femmes souffrent plus souvent de troubles musculo‑squelettiques.

Conditions de travail durant la crise sanitaire

41 %

Au premier trimestre 2021, 41% des femmes vivaient une intensification du travail ou une dégradation générale de leurs conditions de travail par rapport à leur situation avant la crise sanitaire (chiffre Dares).

Martine Porez – Journaliste

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