Interview. Covid-19 : plan de continuité d’activité et résilience

8 décembre 20204 min

Le dossier du n° 568 de Face au Risque est intitulé, « Continuité d’activité et résilience ». Près de dix mois après l’apparition du Covid-19 en France, ce dossier fait un premier retour d’expérience de cette crise au long cours, tout en donnant des clés pour gérer le choc et assurer la continuité d’activité. C’est dans ce cadre que l’on a interrogé Loïc Le Dréau, directeur général des opérations de Paris chez l’assureur
FM Global.

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Quelle est votre vision de la crise sanitaire actuelle ?

Loïc Le Dréau. La crise du Covid-19 est sans aucun doute un accélérateur de tendances. En dehors du risque sanitaire, les risk managers et les dirigeants d’entreprise sont exposés à de plus en plus de risques, de plus en plus complexes. Ces risques appartiennent à deux catégories : il y a les risques intrinsèques, liés à l’activité de l’entreprise. Et les risques exogènes, liés à l’environnement dans lequel évolue l’entreprise.

Aujourd’hui, les risques sont encore plus globaux qu’ils n’étaient hier, car les risques intrinsèques sont interconnectés avec les risques exogènes de l’environnement de l’entreprise. On peut citer le risque terroriste, les catastrophes naturelles et le réchauffement climatique, la crise économique, l’état des marchés financiers très volatils, les annonces des gouvernements… Tout cela crée des environnements très complexes. Les entreprises qui s’en sortent le mieux sont celles qui ont réussi à avoir une vision globale de leurs risques. Elles n’avaient pas forcément inclus la pandémie dans leur catalogue de risques, mais néanmoins elles ont identifié quels étaient les objectifs stratégiques de leur entreprise, et les fonctions qui étaient critiques pour les réaliser.

« Les entreprises qui s’en sortent le mieux sont celles qui ont réussi à avoir une vision globale de leurs risques. »

Quelle est l’importance d’un plan de continuité d’activité pour surmonter la crise ?

L. D. Il est essentiel pour les entreprises de mettre en place des plans pour assurer la continuité de leurs opérations. Les entreprises qui ont pratiqué ainsi ont beaucoup mieux encaissé le choc que celles qui ont été attentistes, en se disant « on verra bien ». C’est donc très bien d’établir des plans de continuité d’activité. Mais l’étape d’après, qui est aussi très importante, c’est de les tester. Cela peut paraître évident, mais malheureusement c’est assez rare. Et il faut tester le plan de continuité d’activité en dehors de la période de stress où la crise se joue. Quand les entreprises se sont mises en conditions de simuler des scénarios qu’elles pourraient connaître un jour, et qu’elles ont procédé au retour d’expérience de ces tests, alors elles passent ces périodes agitées de manière plus sereine et plus agile.

« C’est très bien d’établir des plans de continuité d’activité. Ce qui est très important, c’est de les tester. »

Quelle est l’importance d’un plan de continuité d’activité pour surmonter la crise ?

L. D. L’aspect, plus classique, de la prévention et des investissements de prévention reste un point fondamental. Car non seulement ces investissements permettent de limiter la probabilité d’un sinistre et d’en réduire les conséquences, de façon à assurer la continuité des opérations. Mais cela donne aussi au risque un aspect attractif dans un marché qui reste compliqué. Aujourd’hui, il y a des entreprises qui ont du mal à trouver des assureurs, à des coûts raisonnables ou avec ces couvertures adaptées à leurs risques.

C’est là où, en tant qu’assureur, notre approche d’accompagnement en proximité de l’entreprise permet d’obtenir cette finesse d’analyse au niveau global. L’un des volets de notre action est d’aider les entreprises à mettre en place des plans de prévention : identification, quantification, et hiérarchisation des risques, ainsi que des plans d’amélioration. C’est grâce à notre travail proche du terrain, qui nous permet d’avoir une vision très fine des problématiques de nos clients, que l’on renforce leur résilience face aux perturbations.

En tant qu’assureur, comment définiriez-vous la notion de résilience ?

L. D. Notre mission, c’est de protéger la valeur créée par chacun de nos assurés. La résilience fait partie de notre ADN. Notre rôle, c’est de travailler avec nos clients pour identifier les risques, émettre des recommandations de prévention et de réduction des dommages. L’objectif c’est de limiter les interruptions d’activité et les pertes financières en cas de sinistre. C’est le respect de cet ensemble de règles qui va rendre les entreprises plus résilientes face aux crises ou aux sinistres qu’elles peuvent affronter.

Bernard Jaguenaud, rédacteur en chef

Bernard Jaguenaud – Rédacteur en chef

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