La COP24, La France et les entreprises

7 décembre 20183 min

C’est au sud de la Pologne, à Katowice, que se tient du 3 au 14 décembre 2018 la COP24. Elle a pour objectif d’adopter les règles d’application de l’Accord de Paris et de rehausser les engagements des pays signataires.

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L’Accord de Paris, signé en 2015 lors de la COP21, par l’Union européenne et 183 autres pays, fixait comme objectif de contenir le réchauffement planétaire en dessous des 2 °C. Voire à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Or, en 2018, les émissions de CO2, première cause du réchauffement climatique, sont en hausse de plus de 2%. C’est ce qu’ont révélé le 6 décembre 2018 des experts du Global Carbon Project.

La Chine, l’Inde et les États-Unis sont les mauvais élèves

Les besoins en énergie liés à la croissance économique sont essentiellement assurés par les énergies fossiles : le charbon, le pétrole et le gaz.

La Chine, premier émetteur, est à l’origine d’un quart des émissions mondiales de CO2. Elle connait une hausse de 4,7% de ses émissions.

Les États-Unis, deuxième émetteur mondial, sont à + 2,5%. Et l’Inde à + 6,5%.

Globalement, l’Union européenne voit ses émissions baisser de 0,7 %. Cependant, il existe de fortes disparités entre les pays. Ceux où la filière charbon est importante, comme la Pologne et l’Allemagne, émettent plus de CO2 que la France qui utilise l’énergie nucléaire ou que la Suède qui a développé les énergies renouvelables.

Et la France ?

Dans le top 3 des secteurs d’activité émetteurs de CO2 en France, le transport routier est celui qui en émet le plus. Il est suivi du secteur tertiaire et résidentiel puis de l’industrie manufacturière.

Le président de la République a présenté, le 27 novembre 2018 la stratégie française pour l’énergie et le climat. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, il s’appuie d’une part sur la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), qui est la feuille de route de la France pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Et d’autre part sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui fixe les priorités d’actions dans le domaine de l’énergie pour les 10 ans à venir.

Pour les entreprises, l’objectif du bas-carbone est triple :

  • sortir du charbon et du fioul et les remplacer par des énergies renouvelables pour atteindre l’objectif de 38% de chaleur renouvelable ;
  • intensifier la R&D pour réduire les émissions résiduelles, pour développer les procédés de fabrication bas-carbone et pour généraliser l’éco-conception des produits ;
  • donner un cadre incitant à l’économie circulaire et à la maîtrise de la demande en énergie et en matières, en privilégiant les énergies décarbonées.

Exemple d’engagements de 3M

«La durabilité est au cœur de 3M. Mais nous souhaitons en faire plus», a déclaré à la COP24 John Banovetz, directeur de la technologie de 3M. Ainsi, l’entreprise s’est engagée à rendre compte chaque année des progrès réalisés sur un certain nombre d’items.

A noter que ces engagements concernent uniquement ses nouveaux produits auxquels l’entreprise veut appliquer des engagements en faveur de leur durabilité. Ils sont réunis sous l’appellation de “Sustainability Value Commitment”. Parmi eux, on trouve des informations concernant la recyclabilité, la gestion de l’énergie et de l’eau, l’approvisionnement responsable, et ce durant tout le cycle de vie du produit.

3M s’engage également dans l’amélioration de la qualité de l’air, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’amélioration de la sécurité des travailleurs, notamment par le biais des EPI (équipements de protection individuelle) et des patients dans les environnements de soins.

Martine Porez – Journaliste

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