Comment protéger les travailleurs isolés

15 septembre 20186 min

L’évolution des technologies, la multiplicité des offres et la diminution des coûts permettent de couvrir un large éventail de besoins dans le domaine de la protection des travailleurs isolés. Réflexions et conseils pragmatiques.

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L’isolement du travailleur, s’il n’induit pas un risque à part entière, peut aggraver très significativement les conséquences de n’importe quel événement non désiré. Pour protéger le travailleur isolé, il est nécessaire de mettre en place des moyens spécifiques. Dont le dispositif d’alerte pour les travailleurs isolés (Dati) et sa chaîne de traitement sont la pierre angulaire.

En complément d’un bouton d’alerte volontaire en accès direct, le Dati comprend une fonction de détection de « l’homme mort ». Elle permet le déclenchement automatique d’un appel au secours, en cas de détection d’une situation anormale. L’efficacité de ce signal repose à la fois sur l’assurance de réception et de traitement de l’alerte initiale (levée de doute). Mais aussi, le cas échéant, sur la capacité d’envoyer des secours appropriés sur le terrain à la rencontre du salarié en difficulté.

Cette synergie indispensable, comme le souligne l’INRS, l’est tout autant que la nécessité d’inscrire la protection du travailleur dans une démarche globale. Elle est toujours complémentaire aux autres démarches de prévention des risques.

Ergonomie et détection

Avant toute considération concernant la façon dont le Dati doit se comporter en cas d’alerte, il convient d’appréhender le poste du travailleur concerné dans sa globalité. Le Dati doit à la fois pouvoir détecter les situations anormales et/ou être facilement accessible pour un déclenchement SOS… Et ne pas compliquer la réalisation de la tâche de travail demandée.

En ce sens, l’ergonomie de portage, de déclenchement et de détection doit guider le choix du boîtier d’alerte autant que son paramétrage. Cette ergonomie de portage étant elle-même fondamentalement liée aux capteurs que le boîtier monitore et à sa manière d’analyser les situations anormales.

La détection de « l’homme mort » se traduit généralement soit par une démarche active de la part du porteur (manipulation régulière signifiant que tout va bien). Soit par une démarche passive (classiquement, une détection de perte de verticalité et/ou d’immobilité).

Un dispositif d’alerte porté au bras, au poignet, à la ceinture ou autour du cou peut se révéler adapté dans un cas comme gênant dans un autre. L’idéal est d’associer au choix les salariés, les premiers concernés et de fait, les plus à même de relever les faiblesses et les points forts du système (poids, étanchéité, résistance à l’environnement…).

Transmission des alertes

Autre caractéristique essentielle : le mode de transmission. Il concerne aussi bien le canal de transmission au départ du Dati que le canal de réception par le personnel en charge de gérer les alertes.

Réseaux RF (publics ou réservés), GSM (data, SMS ou audio), mono ou multi-opérateurs, DECT, Lorawan… Chaque réseau possède ses avantages et ses limites. Il convient de les comprendre et les évaluer afin que le Dati puisse émettre les alertes dans les meilleures conditions. De même, le personnel en charge du traitement des alertes (qu’il soit interne ou externe), doit être en capacité de les recevoir, d’en être averti efficacement, de signaler leur prise en charge et de les traiter avec des performances comparables à celles du Dati.

La détermination de la chaîne d’alerte permet de décider si de simples SMS sont considérés comme suffisants – dans la pratique c’est rarement le cas – ou s’il convient de renforcer le canal de réception/traitement initial pour s’assurer que l’alerte est bien acquittée et traitée comme il se doit.

Le smartphone comme dispositif d’alerte

L’usage répandu du smartphone en entreprise, en tant que simple moyen de communication ou pour des applications « métier », peut faciliter l’adoption d’une application Dati par les salariés… Aucun équipement supplémentaire n’étant requis.

Les caractéristiques physiques d’un smartphone peuvent en faire un candidat de choix : capacités de communication, capacités de détection, applications dédiées permettant de paramétrer la fonction « homme mort », moyens de portages variés…

Il ne faut toutefois pas négliger d’évaluer l’ensemble des caractéristiques en vue des performances attendues pour la fonction Dati, mais aussi pour l’outil de travail « smartphone ». Les deux usages pouvant s’opposer dans certains cas. Ainsi, les choix de l’application Dati et du smartphone lui-même sont essentiels.

Quelques points à prendre en compte :

  • Si besoin, le smartphone dispose-t-il d’un bouton physique de déclenchement direct d’une alerte ?
  • L’autonomie avec application Dati active est-elle suffisante pour couvrir la période de travail considérée ?
  • L’application Dati n’empêche-t-elle pas d’utiliser le smartphone pour ses autres applications ?
  • La couverture GSM « mono opérateur » est-elle suffisante ou faut-il rechercher une solution multi-opérateurs, spécifique, voire multicanaux ?
  • Le mode de portage est-il adapté et la résistance est-elle suffisante ?

Si les réponses à l’ensemble de ces questions sont bien conformes, et que le smartphone est choisi avec soin pour cet usage précis, il est fort probable que ce der- nier puisse se transformer en Dati efficace. Dans le cas contraire, chacune des réponses peut discriminer le choix du smartphone en tant que Dati et orienter la décision vers un boîtier d’alerte dédié.

Un Dati dédié

Le choix d’un Dati dédié doit permettre de s’adapter  à l’ensemble des contraintes de l’activité. La variété des technologies disponibles, des formes, des budgets, des ergonomies d’utilisation et de détection permettent de trouver le Dati pour chaque situation. Pour chaque poste de travail. Ainsi, il est possible de faire communiquer les Dati dans les environnements les plus difficiles (y compris en zones blanches), de détecter de façon permanente les situations les plus délicates. Et même d’optimiser le coût du déploiement.

Choisir un dispositif dédié rapproche par ailleurs le Dati d’un usage type équipement de protection individuelle. Facilitant le réflexe de s’équiper lorsque nécessaire et favorisant également l’aspect « permanent » de la fonction protection du travailleur isolé.

Avec des communications plus sécurisées, des paramétrages plus fins pour la détection, des modes de portages étudiés, une autonomie garantie, des fonctions spécifiques pour la levée de doute et le déclenchement des secours ou encore un raccordement optimisé pour la chaîne de traitement des alertes, un Dati dédié semble par nature mieux adapté. L’entreprise devant bien sûr prendre soin de choisir celui qui convient à ses activités.


Retrouvez également sur le même thème : « La révolution technologique des Dati déjà à portée de main » (publié en février 2020)
Lionel Brunnengreber.

Lionel Brunnengreber
Expert et formateur « Protection des travailleurs isolés »
PDG My Angel

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