Milipol Paris 2025. “En France, le secteur de la sécurité reste en croissance”

Anne Frayssinet. Pour la deuxième fois consécutive, nous devrions avoir la plus grande édition sur Milipol Paris. Il y a un vrai engouement cette année encore. Tous les indicateurs sont au vert : on attend 1 200 exposants (10% de plus à date par rapport à 2023), 32 000 visiteurs (entre 8% et 10% de plus à date par rapport à 2023) et au moins 175 délégations officielles. Quand nous voyons le niveau et le nombre d’inscription des exposants, nous sommes très enthousiastes.

A. F. Cette année, nous avons décidé d’investir sur des démonstrations « live ». Il y a deux ans, nous avions déjà réalisé des démonstrations, mais sans véritable emplacement dédié.

Les essais se sont avérés concluants et nous avons décidé de monter en gamme avec un espace qui sera dédié exclusivement aux démonstrations, avec de belles tribunes et un beau terrain de jeu que les forces spéciales pourront aménager comme elles le souhaitent. Il y aura le GIGN, le RAID, la BRI. Les exposants pourront également réaliser des démonstrations sur cette zone avec les matériels qu’ils souhaitent mettre en avant. C’est une vraie nouveauté.

L’une des autres nouveautés sera la zone forensique, où il y aura une scène de crime et des scénarios de réalité augmentée qui pourront être testés à travers des casques. Comme à chaque édition, il y aura bien sûr les « Milipol Innovation Awards ».

Enfin, l’association des Femmes de la sécurité sera également mis en lumière à travers une intervention le mercredi 19 novembre. Cela reste un sujet intéressant car cela peut donner des idées de vocations et encourager la gent féminine à venir travailler dans ce secteur.

Il y a une évolution ces dernières années, lente, mais cela reste quand même une évolution. Il y a aussi toute une génération qui va bientôt partir à la retraite, donc cela peut être l’occasion pour de nouvelles typologies de profils – et pas uniquement féminins – d’émerger dans la profession.

A. F. En termes de secteurs d’expositions, les technologies prennent le pas sur les équipements. Notamment l’intelligence artificielle et tout ce qui en découle.

Il y a deux axes : le besoin de compréhension et d’équipements en intelligence artificielle, et tous les nouveaux logiciels et toutes les nouvelles technologies qui créent de nouvelles menaces (cybersécurité, datas…). Nous constatons ces deux volets.

Nous allons axer notre cycle de conférences sur la sécurité intérieure et l’intelligence artificielle. Nous allons réaliser un panorama général :

•  « Intelligence artificielle et criminalité » : de quelles manières l’IA peut aider au niveau des enquêtes ?

•  « Forensique et cold cases » : comment l’IA et le forensique peuvent nous aider à résoudre d’anciennes enquêtes ?

• « Cybersécurité et datas » ;

• « Focus sur l’identification post-catastrophes » : comment ces nouvelles technologies peuvent aider à recouper plus d’éléments plus rapidement pour mieux gérer l’après d’une catastrophe ?

A. F. Comme en 2023, nous voyons que la croissance se fait plus fortement à l’international en termes de nombre d’exposants.

Concernant la France, il y a huit groupements français qui exposent sur Milipol Paris 2025, à travers d’importants pavillons sur le salon réunissant un grand nombre d’entreprises (Bretagne commerce international, Gicat, Gie Defense NBC, CCI Seine-et-Marne, Primus Defense And Security, Eden, Facim, Frenshield), ainsi que de nombreuses entreprises qui viennent individuellement ce qui rend l’offre très représentative du marché français.

Donc même s’il y a toujours une marge de croissance concernant la France, nous progressons plus vite avec certains pays, notamment au sein des BRICS – et plus particulièrement l’Inde dont la présence se développe, avec un nombre d’exposants en constante augmentation au fur et à mesure des années.

Le secteur de la sécurité en France reste un secteur en croissance eu égard au contexte national et international, où l’état de la menace ne diminue pas. Puis il y a aussi la mise en place du continuum sécurité en France, qui prend du temps et qui peut laisser des opportunités à de nouvelles entreprises de s’intégrer dans ce dispositif.

A. F. Le contexte géopolitique est tendu et compliqué. Même s’il y avait moins de conflits ouverts les années précédentes, il y a toujours eu des délégations qui ne pouvaient pas forcément bien cohabiter les unes avec les autres pour différentes raisons.

Ce n’est pas nouveau. Nous sommes habitués à gérer ce genre de choses. Cela se fait de façon fluide. Ce sont des choses que notre équipe « protocole » est habituée à prendre en compte et, généralement, nous n’avons pas de problème diplomatique.

A. F. Il y a eu la deuxième édition de Milipol India en 2025. L’avantage que nous avons avec l’Inde, c’est qu’il s’agit d’un « pays continent ». Donc c’est un salon qui se suffit à lui-même, qu’il y ait une représentation internationale très élevée ou non.

Il y a une telle demande nationale, par le nombre et un tissu industriel fort, que ce salon peut se tenir uniquement sur le marché indien. Mais pour les prochaines éditions, l’objectif est de l’internationaliser davantage. Pour l’instant, nous sommes très satisfaits des retours que nous avons eu. Nous croyons beaucoup en ce pays et nous pensons que c’est un marché en devenir, avec énormément de besoins au niveau de la sécurité.

Le salon Milipol Asie-Pacifique va se renommer pour devenir « Milipol TechX », suite à une joint-venture avec HTX, qui est l’agence de l’innovation du ministère de l’Intérieur à Singapour. Nous passons donc dans une autre dimension. Nous mettons toutes nos forces en commun pour faire un très bel événement en 2026. Cela crée une émulation et donne une très belle ampleur.

Pour le salon Milipol Qatar, nous avons fait une édition 2024 très réussie, record même ! Nous commençons la commercialisation pour l’édition 2026, en prenant un hall d’exposition supplémentaire. Nous espérons poursuivre sur cette lancée. Nous avons d’autres idées sur les salons, peut-être qu’en 2026 nous pourrons annoncer d’autres lieux.