De l’amiante détecté à la suite de l’incendie de deux immeubles désaffectés à Rouen

10 octobre 20234 min

Un violent incendie a détruit deux immeubles désaffectés le samedi 30 septembre 2023 à Rouen. Si aucune victime n’est à déplorer, la présence d’amiante a été détectée dans certains prélèvements de surface.

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Deux immeubles verre et acier désaffectés, situés dans dans le quartier Saint-Julien à Rouen rive-gauche, ont été détruits par un incendie le samedi 30 septembre 2023. Le feu s’est déclenché en fin d’après-midi, peu avant 18h.

Parti d’un premier immeuble de huit étages, il s’est par la suite propagé au second selon les éléments dévoilés dès les premières heures par la mairie de Rouen sur son site internet.

C’est aux alentours de 23h30 que le premier immeuble s’est effondré. Le second a suivi quelques minutes plus tard, peu après minuit.

Si la cause de l’incendie n’a pas encore été dévoilée, le feu serait parti “d’un appartement situé au 1er étage et probablement squatté” précise France 3. Plusieurs départs de feu ont toutefois été constatés par les pompiers à leur arrivée dans les étages confie Ouest-France.

Aucune victime n’a été recensée.

121 sapeurs-pompiers et 26 engins mobilisés

S’agissant de l’extinction, 126 sapeurs-pompiers et 26 engins ont été nécessaires pour venir à bout des flammes.

Le dimanche 1er octobre à 12h45, le mairie de Rouen confirmait à travers un communiqué sur son site que le feu était “circonscrit et maîtrisé”… Tout en ajoutant que “les opérations de refroidissement (étaient) toujours en cours pour éteindre les foyers résiduels, avant de pouvoir déclarer la fin du sinistre”.

C’est dans la journée du mardi 3 octobre que le feu a officiellement été déclaré éteint.

La situation des deux immeubles désaffectés avant l’incendie

Si l’on en croit Actu76, les deux immeubles désaffectés de Rouen détruits par l’incendie du samedi 30 septembre 2023 avaient été construits dans les années 1970. Une période à laquelle la tendance était à la construction de bâtiments verre et acier, en raison d’une logique économique.

“Ils répondaient à l’époque à des critères économiques de construction rapide et peu coûteuse. On était sur du cloisonnement en panneaux de particules de bois entre les appartements, sans résistance particulière au feu”, a notamment expliqué auprès du média Cédric Leborgne, officier spécialisé en prévention des incendies au sein du Sdis76.

Via un communiqué, la mairie de Rouen rappelle que ces deux immeubles étaient officiellement inhabités depuis cinq ans.

“Le site incendié est la propriété du bailleur social Rouen Habitat : les immeubles n’accueillaient plus d’habitants depuis 2018. La raison principale pour laquelle ces immeubles étaient désaffectés est précisément le risque incendie”, explique la mairie.

Parmi les autres informations dévoilées dans ce communiqué, la mairie ajoute :

“Le bailleur a acté en 2021 la vente du foncier au groupement Cogedim/Virgil à l’échéance de la fin d’année 2024, afin de mener la démolition des immeubles et la reconstruction d’un nouveau quartier. Dans l’attente de la démolition qui était imminente, le site était gardienné par une société mandatée par Rouen Habitat (2 caméras sur mat, dispositif d’alerte sonore en cas d’intrusion, gardiennage).”

Quinze jours avant cet incendie “la ville avait alerté Rouen Habitat sur des barrières arrachées autour du site ; le bailleur avait procédé à un tour complet et à une re-sécurisation du barrièrage.”

Des mesures sont finalement avérées insuffisantes pour enrayer le squat des lieux.

Crédit : site de la mairie de Rouen.

De l’amiante détecté, aucune anomalie sur les seuils… pour le moment

Alors que la phase de désamiantage n’avait pas encore été effectuée sur les deux immeubles, l’incendie a inéluctablement propagée de l’amiante. Plusieurs résidents de l’agglomération rouennaise ont ainsi constaté la présence d’amiante.

Des prélèvements surfaciques sont effectués par les autorités locales depuis le dimanche 1er octobre 2023. Selon les premiers retours, de l’amiante a bien été détecté sur certains prélèvements, mais les taux restent pour le moment inférieur au seuil minimum d’alerte. Des opérations de nettoyages ont été lancées ces derniers jours.

En dépit de cela, une école se trouvant à proximité des deux anciens bâtiments restera fermée jusqu’à la fin des vacances de la Toussaint confie Actu76.

Concernant les prélèvements de l’air, aucune anomalie n’a par ailleurs été relevée par les autorités depuis l’incendie.

À noter enfin que cet incendie concernant ces deux immeubles désaffectés fera prochainement l’objet d’un feu instructif dans les colonnes de Face au Risque.

Eitel Mabouong – Journaliste

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