7 facteurs Ă  prendre en compte lors du choix des vĂȘtements de protection

29 aoĂ»t 2023‱‱7 min‱

Les vĂȘtements de protection jouent un rĂŽle essentiel dans la protection des travailleurs contre les substances dangereuses. Pour ce faire, ils empĂȘchent les matiĂšres dangereuses de pĂ©nĂ©trer dans le vĂȘtement et Ă©vitent tout contact avec le travailleur. Les vĂȘtements de protection sont soumis Ă  des exigences rĂ©glementaires prĂ©cisant leurs caractĂ©ristiques en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et leurs propriĂ©tĂ©s dans diffĂ©rentes applications. Il existe toutefois des diffĂ©rences de performance entre des vĂȘtements rĂ©pondant aux mĂȘmes exigences rĂ©glementaires.

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Plusieurs facteurs diffĂ©rencient un vĂȘtement de protection d’un autre, notamment le matĂ©riau utilisĂ©, la conception du vĂȘtement et la qualitĂ© de la fabrication.

Pour choisir le vĂȘtement de protection le mieux adaptĂ© Ă  chaque application, il convient d’Ă©valuer les besoins en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et les caractĂ©ristiques du vĂȘtement qui rĂ©pondent Ă  ces besoins.

Voici sept facteurs clĂ©s Ă  prendre en compte lors du choix des vĂȘtements de protection :

1. Le matériau

Trois types de matĂ©riaux sont couramment utilisĂ©s dans la conception des vĂȘtements de protection :

  • le SMS (filage-tissage/fusion-soufflage/filage-tissage), qui est un matĂ©riau non-tissĂ© trilaminĂ© ;
  • le film microporeux (MPF), qui est Ă©galement un matĂ©riau laminĂ© non tissĂ© ;
  • le Tyvek, qui est un matĂ©riau non tissĂ© composĂ© de fibres de polyĂ©thylĂšne continues ultra-fines produites par filage-Ă©clair.

Le Tyvek est un matériau qui offre un équilibre idéal entre protection, durabilité, confort et contrÎle de la contamination par rapport aux matériaux SMS et MPF, et agit donc comme une barriÚre respirante contre les particules et les agents infectieux.

Par exemple, le taux de permĂ©ation est un facteur important lors de l’Ă©valuation de l’efficacitĂ© des vĂȘtements de protection contre les produits chimiques liquides et gazeux et constitue une mesure clĂ© dans la comparaison des performances des vĂȘtements. Un test de permĂ©ation gĂ©nĂ©rique ne prĂ©sente qu’une valeur limitĂ©e, car diffĂ©rents produits chimiques liquides peuvent pĂ©nĂ©trer dans un vĂȘtement Ă  des vitesses diffĂ©rentes.

Certains fabricants fournissent des tableaux contenant des informations plus dĂ©taillĂ©es sur les propriĂ©tĂ©s de permĂ©ation de diffĂ©rents produits chimiques. Ce tableau indique le temps de passage rĂ©el (BT rĂ©el – de l’anglais Actual Breakthrough time) lorsque la premiĂšre molĂ©cule traverse le matĂ©riau pour chaque type de vĂȘtement produit.

Le BT 1.0 (qui est le temps nĂ©cessaire pour parvenir Ă  une permĂ©ation de 1 mg/cm2/min) est Ă©galement indiquĂ©, comme l’exigent les normes europĂ©ennes. Les autres paramĂštres indiquĂ©s peuvent inclure le taux de permĂ©ation le plus Ă©levĂ©, appelĂ© taux de permĂ©ation Ă  l’Ă©quilibre (SSPR – Steady State Permeation Rate), ainsi que le taux de permĂ©ation minimum dĂ©tectable (MDPR – Minimum Detectable Permeation Rate).

2. Propriétés de peluchage

L’une des difficultĂ©s associĂ©es aux vĂȘtements de protection est la contamination des produits due au relargage particulaire.

Ces particules peuvent Ă©maner des travailleurs ou des vĂȘtements de protection Ă  proprement parler. DiffĂ©rents matĂ©riaux prĂ©sentent des caractĂ©ristiques de relargage particulaire diffĂ©rentes.

Le relargage particulaire est particuliĂšrement important dans des secteurs tels que la fabrication de produits pharmaceutiques, oĂč des particules Ă©trangĂšres peuvent contaminer un produit et entraĂźner des pertes substantielles pour le fabricant.

L’environnement des salles propres des entreprises pharmaceutiques est notamment soumis Ă  des rĂ©glementations strictes en matiĂšre de relargage particulaire et doit ĂȘtre strictement contrĂŽlĂ© afin d’Ă©viter toute contamination.

3. Traitement antistatique

Si de nombreux secteurs nĂ©cessitent l’utilisation de vĂȘtements de protection, certains sont plus dangereux que d’autres.

Par exemple, certains vĂȘtements de protection sont portĂ©s dans des environnements explosifs, qui prĂ©sentent le double risque d’une exposition Ă  des matiĂšres dangereuses et d’une possibilitĂ© d’explosion.

Dans tous les cas, les EPI – Ă©quipements de protection individuelle – doivent ĂȘtre dissipatifs et ĂȘtre portĂ©s en combinaison avec des chaussures conductrices ou antistatiques afin de fournir la mise Ă  la terre nĂ©cessaire pour une bonne dissipation d’une Ă©ventuelle charge Ă©lectrostatique.

Les normes europĂ©ennes relatives Ă  la classification des performances des vĂȘtements de protection contre les produits chimiques sont couvertes par la norme EN 14325. Celle-ci n’impose cependant pas de propriĂ©tĂ©s Ă©lectrostatiques.

La norme EN 1149-5 couvre cette exigence supplĂ©mentaire. Les entreprises qui achĂštent des vĂȘtements de protection pour les zones ATEX doivent donc s’assurer que les vĂȘtements qu’elles achĂštent rĂ©pondent au minimum Ă  ces deux normes europĂ©ennes.

4. Conception de la fermeture Ă  glissiĂšre

La fermeture Ă  glissiĂšre est un point de vulnĂ©rabilitĂ© pour les vĂȘtements de protection, car les liquides et les particules solides peuvent migrer Ă  travers la fermeture Ă  glissiĂšre et entrer en contact avec le travailleur.

Plusieurs caractéristiques peuvent cependant contribuer à prévenir cette éventualité :

  • À la diffĂ©rence des fermetures Ă  glissiĂšre textiles, les fermetures Ă  glissiĂšre Ă©tanches aux liquides en Tyvek empĂȘchent la migration de particules ou de liquides Ă  travers la fermeture Ă  glissiĂšre.
  • Les fermetures Ă  glissiĂšre Ă  blocage automatique empĂȘchent que la fermeture s’ouvre d’elle-mĂȘme lorsque le vĂȘtement est portĂ©, prĂ©venant toute ouverture accidentelle susceptible de laisser passer des matiĂšres dangereuses.
  • Les rabats Ă  fermeture Ă  glissiĂšre cousus en diagonale Ă©loignent les gouttes de liquide des coutures du vĂȘtement.

5. Facilité de mouvement

Chaque fois que le porteur d’un vĂȘtement de protection bouge, il peut exposer certaines faiblesses du vĂȘtement en l’Ă©tirant au point de le dĂ©chirer ou en crĂ©ant un espace entre le vĂȘtement et le travailleur. Des mouvements simples comme s’accroupir ou bouger la tĂȘte en sont des exemples classiques.

Cette difficultĂ© peut ĂȘtre surmontĂ©e grĂące Ă  des Ă©lĂ©ments de conception. Les vĂȘtements conçus en 3D avec des soufflets offrent une plus grande libertĂ© de mouvement que les vĂȘtements conçus en 2D et Ă©vitent que des dĂ©chirures se produisent en s’accroupissant.

La conception de la cagoule en trois parties permet de minimiser le risque d’exposition en garantissant que la cagoule suit les mouvements de la tĂȘte. Cette conception est plus efficace qu’une cagoule en deux parties, qui ne suit pas les mouvements de tĂȘte du porteur.

6. Coutures et collage

Chaque couture d’un vĂȘtement de protection crĂ©e un trou dans le vĂȘtement, dans lequel de la poussiĂšre ou du liquide peut s’accumuler, en particulier au niveau de la couture de l’Ă©lastique Ă  la taille.

Le type de couture influe dans une large mesure sur la capacitĂ© de protection du vĂȘtement. Les coutures externes offrent un niveau de protection plus Ă©levĂ© contre la pĂ©nĂ©tration de matiĂšres Ă©trangĂšres que les coutures internes. D’autres options sont possibles, notamment l’application d’un ruban adhĂ©sif.

En recouvrant une couture d’un ruban adhĂ©sif, celle-ci gagne en Ă©tanchĂ©itĂ© et peut mĂȘme offrir une protection contre la permĂ©ation de produits chimiques. Mais seule une couture Ă©tanche permet de prĂ©server l’intĂ©gritĂ© du vĂȘtement et de protĂ©ger les travailleurs contre les matiĂšres dangereuses.

Si les coutures ne sont pas recouvertes, il est recommandĂ© de rĂ©duire le nombre de coutures cousues. L’utilisation d’un Ă©lastique Ă  la taille collĂ© plutĂŽt que d’un Ă©lastique Ă  la taille cousu prĂ©sente l’avantage d’un meilleur ajustement tout en Ă©liminant la nĂ©cessitĂ© d’une trĂšs longue couture cousue dans le dos.

7. ContrÎle de la qualité

Les fabricants de vĂȘtements de protection doivent appliquer des mesures strictes de contrĂŽle de la qualitĂ© afin de garantir que chaque vĂȘtement sortant de la chaĂźne de production est conforme aux spĂ©cifications et protĂ©gera les travailleurs contre les risques conformĂ©ment Ă  sa classification.

Les meilleurs fabricants disposent de systÚmes de qualité relatifs à plusieurs niveaux de protection :

  • le premier niveau d’assurance qualitĂ© est atteint grĂące aux contrĂŽles effectuĂ©s par l’installation de production elle-mĂȘme.
  • le deuxiĂšme niveau d’assurance qualitĂ© est atteint grĂące Ă  des contrĂŽles effectuĂ©s par des ressources de la mĂȘme entreprise, mais extĂ©rieures Ă  l’installation de production.
  • Enfin, le dernier niveau d’assurance qualitĂ© est atteint en invitant des tiers extĂ©rieurs Ă  l’entreprise Ă  contrĂŽler la qualitĂ© des vĂȘtements de protection. Ces tests sont gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ©s sans prĂ©avis afin d’en accroĂźtre l’efficacitĂ©.

La rĂ©glementation europĂ©enne sur les EPI et le marquage CE des vĂȘtements de protection chimique exigent que les fabricants mettent en Ɠuvre des contrĂŽles de la qualitĂ© stricts et constituent donc une garantie de protection et de performance pour le porteur de ces vĂȘtements, contrairement aux combinaisons blanches non certifiĂ©es CE.

Steve Marnach

EMEA Training Specialist – Pharma Specialist DuPont Personal Protection

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