Notre-Dame de Paris : trois ans après, où en est-on ?

19 avril 20224 min

Trois ans après l’incendie, les travaux de sécurisation et de consolidation de la cathédrale sont terminés, la phase de restauration est lancée. La sécurité incendie et la maîtrise des conséquences de l’utilisation du plomb comme matériel de couverture sont deux enjeux majeurs de cette reconstruction hors-norme.

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LES GRANDES ÉTAPES DU CHANTIER

Sécurisation et consolidation (d’avril 2019 à l’été 2021)

Échafaudeurs, charpentiers, cordistes, tailleurs de pierres, grutiers, nacellistes, facteurs d’orgues, maîtres-verriers, restaurateurs et chercheurs, venus de toute la France, se sont mobilisés pour des opérations complexes. On peut citer par exemple, le démontage de l’échafaudage sinistré, la dépose du grand orgue, la pose de cintres en bois sous les arcs-boutants et les voûtes ou encore le déblaiement et le tri des vestiges, la sécurisation de la croisée du transept et la mise hors d’eau de la cathédrale.

Ces travaux ont connu deux arrêts : le premier à l’été 2019 à cause de la pollution au plomb, et le second en mars 2020 suite au confinement lié au Covid-19.

Reconstruction à l’identique (juillet 2020)

La Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) et le président de la République ont acté à l’été 2020 la reconstruction de la cathédrale à l’identique. Ce projet comprend la restitution de la flèche dessinée par Viollet-le-Duc et du grand comble qui couvrait la nef, le chœur et le transept, tels qu’ils existaient avant l’incendie, et le respect des matériaux d’origine pour la charpente et la couverture, à savoir le bois et le plomb.

Études (de juillet 2020 à mars 2021)

Les études d’évaluation et de diagnostic de la maîtrise d’oeuvre ont permis de réaliser le bilan sanitaire complet de la cathédrale et d’identifier les travaux à conduire pour réparer les dégâts de l’incendie.

Restauration (septembre 2021)

L’annonce officielle de l’entrée dans la phase de restauration de Notre-Dame a été effectuée lors des Journées du patrimoine. Elle se traduit par un appel à candidature pour les entreprises qui vont consolider les voûtes, reconstruire la charpente et la toiture, participer au nettoyage et entreprendre la restauration complète de l’intérieur de la cathédrale. Au total, le chantier de restauration conduira à l’attribution de plus d’une centaine de lots.

Près d’une dizaine de marchés publics ont déjà été attribués, notamment pour :

  •  la restauration du grand orgue (nettoyage, dans des ateliers en région, des 8 000 tuyaux du grand orgue) ;
  •  une campagne de dépoussiérage et nettoyage approfondi des intérieurs (voûtes, murs et sols) de la cathédrale. Il s’agit notamment d’assainir le chantier. Les opérations sont en cours.
  •  une campagne de curage de réseaux techniques, qui vient de démarrer.

En parallèle, le sciage des 1 000 chênes nécessaires à la restitution de la flèche, du transept et des travées adjacentes, qui ont été sélectionnés et récoltés de janvier à mars 2021, est en cours, dans 45 scieries en France.

Une planification rigoureuse doit mener à la réouverture de la cathédrale en 2024, même si les travaux se poursuivront très certainement après la réouverture.

LE CHANTIER EN CHIFFRES

Travaux de Notre Dame de Paris - Crédit : Nekobus/AdobeStock

LE PLAN « CATHÉDRALES »

Suite à l’incendie des cathédrales de Paris en 2019 et de Nantes en 2020, l’État a lancé en 2020 un « plan cathédrales » de 80 M€ pour améliorer la sécurité des 86 cathédrales dont il est propriétaire. Ce plan devait permettre, dans un premier temps, de s’assurer que les édifices respectent les exigences minimales de sécurité puis de renforcer leur niveau de sécurité. Notamment grâce à des dispositions constructives, matérielles, techniques et organisationnelles permettant de :

  •  limiter les risques d’éclosion en portant une attention toute particulière aux installations électriques et aux travaux par point chaud ;
  •  réduire les risques de développement et de propagation d’un sinistre ;
  •  faciliter l’action des sapeurs-pompiers ;
  •  entretenir des relations privilégiées avec les services de secours ;
  •  réduire les conséquences d’un sinistre notamment par la mise en place d’un plan de sauvegarde des biens culturels ;
  •  renforcer la formation des acteurs sur les enjeux de sécurité incendie.

Article extrait du n° 581 de Face au Risque : « Notre-Dame sous les deux de la rampe » (avril 2022).

Gaëlle Carcaly – Journaliste

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