Vidéo : explosions à Beyrouth, le nitrate d’ammonium en cause (19 ans après AZF) ?

5 août 20203 min

Une double explosion survenue dans la zone du port de Beyrouth (Liban) a causé la mort de près de 200 personnes le mardi 4 août 2020, en fin d’après-midi. Le nitrate d’ammonium serait en cause selon les autorités locales.

Près de 200 morts, 6 000 blessés et 300 000 personnes sans domicile… Tel est le bilan après la double explosion survenue dans la zone du port de Beyrouth (Liban). La moitié de la capitale libanaise aurait été touchée par des dégâts matériels selon les autorités locales. Il serait déjà question d’un drame évalué à 3 milliards de dollars.



Toujours selon cette source, le nitrate d’ammonium serait la cause de cet incident. Il serait question de mauvaises conditions de stockage d’une forte quantité de ce produit.

« Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2 750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire » , a déclaré Hassan Diab, le Premier ministre libanais, à travers des propos relayés par Franceinfo.

Les multiples usages du nitrate d’ammonium

Le nitrate d’ammonium « est surtout utilisé comme engrais azoté pour les cultures de légumineuses à feuilles » précise la Société chimique de France. Il peut également être utilisé dans la fabrication d’explosifs. « Mélangé au TNT (trinitrotoluène) ou à la pentrite, il est utilisé dans le bâtiment, les mines et les carrières » poursuit cette source.

Après l’explosion, des conséquences toxiques à venir

Outre les premières conséquences liées à cette double explosion, qui a été ressentie jusqu’à Chypre, situé à 200 kilomètres du port de Beyrouth, d’autres sont encore à venir. Cela en raison de la toxicité que revêt le nitrate d’ammonium pour l’homme.

« Par inhalation de ses poussières, il irrite les voies respiratoires ; par exposition prolongée, il provoque des faiblesses, des céphalées (et) par contact, des irritations de la peau » a d’ores et déjà prévenu la Société chimique de France auprès de Franceinfo.



Au regard des images de cet incident, des épais nuages de fumées oranges et rouges, difficile d’imaginer que les individus situés dans le périmètre du souffle de l’explosion n’aient pas été exposés à des poussières ou des particules toxiques…

La jurisprudence AZF en France

À noter que ce n’est pas la première fois que le nitrate d’ammonium est en cause dans une explosion majeure. Ce produit avait par exemple été en cause dans l’explosion de l’usine AZF de Toulouse le 21 septembre 2001, qui avait provoqué la mort de 31 personnes.

Cet incident avait conduit les autorités françaises à introduire les Plans de prévention des risques technologiques (PPRT) par la loi du 3 juillet 2003. Les PPRT visent à « assurer la protection des populations vivant à proximité des sites industriels Seveso seuil haut » rappelle le Gouvernement français sur son site internet.

Il sera d’ailleurs largement question de ces plans dans le prochain numéro de Face au Risque (septembre 2020).

Eitel Mabouong

Eitel Mabouong

Journaliste

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