EU-Osha : Eiffage lauréat français du «Trophée bonne pratique 2019»

20 novembre 20197 min

La gestion des substances dangereuses faisait l’objet de la dernière campagne de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-Osha). Le sommet de clôture se tenait à Bilbao les 12 et 13 novembre 2019. Un rendez-vous auquel Face au Risque a assisté en tant que partenaire média. Eiffage Infrastructures a été récompensé, au même titre que 5 autres organismes engagés dans cette thématique.

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« Un niveau d’engagement sans précédent »… C’est en ces termes que Christa Sedlatschek, directrice exécutive de l’EU-Osha, a évoqué la réussite de cette campagne 2018-2019, axée sur la gestion des substances dangereuses.

Malgré le succès de cette campagne, qu’elle classe comme étant « la plus réussie » depuis la création de l’agence, l’intéressée assure ne pas forcément avoir été « surprise ». Tout en ajoutant que « la sécurité et la santé au travail doivent rester la priorité », cela notamment grâce à la coopération des multiples acteurs (entreprises, gouvernements, partenaires sociaux…) aujourd’hui liés à l’EU-Osha. « C’est incroyable de voir de quelles manières les différents pays européens sont en train de travailler activement afin d’améliorer les conditions de travail », a notamment déclaré la directrice exécutive concernant cette coopération.

Des axes d’amélioration mis en exergue

Quelques points noirs ont néanmoins été mis en lumière. À commencer par le rythme dans l’avancée de ces évolutions.

« On a fait des progrès… Mais beaucoup d’autres restent encore à faire, relativise-t-elle. On travaille trop lentement… On a pu le voir avec les exemples de précaution sur l’amiante ou le mercure. Regardez le temps qu’il a fallu entre les premières alertes et les réglementations. La science est très conservatrice, ce qui paralyse la recherche de risques émergents. Il faut davantage soutenir l’alternative. En plus des scientifiques, il faudrait par exemple engager des membres de l’industrie dès le début du processus. »

Elle n’a en outre pas manqué de rappeler l’importance que revêt le fait de « diffuser les messages et les informations » autour de la santé et la sécurité au travail.

Cette diffusion semble d’ailleurs avoir faire son effet puisque, en l’espace d’une décennie, le nombre de pays européens participant à cet événement a doublé… passant ainsi de 15 en 2004 à 30 en 2019.

TMS et allègement de charges au cœur de la campagne 2020 – 2022

La prochaine campagne de l’EU-Osha débutera officiellement en octobre 2020 et s’étendra sur 24 mois, à cheval sur trois années civiles. Contre 18 mois sur deux années civiles habituellement. Celle-ci se conclura au mois de novembre 2022.

L’objet de cette nouvelle campagne sera l’allègement de charges. Comme révélé plus tôt cette année par Christa Sedlatschek, à travers un entretien pour Face au Risque, un éclairage majeur sera apporté sur les troubles musculo-squelettiques (TMS), avec un parallèle important entre ces derniers et les risques psychosociaux (RPS).

La principale intéressée a expliqué tout l’enjeu de cette prochaine campagne.

« Il s’agit d’un sujet qui a toujours été essentiel, mais qui reste encore en vigueur. Nous avons encore beaucoup de troubles musculo-squelettiques (TMS), c’est encore un problème. Ces troubles sont également liés à des risques psychosociaux. Nous devons ainsi traiter ces deux sujets ensemble.
Environ 3 travailleurs européens sur 5 (60 %) disent souffrir d’un TMS. Les résultats de notre enquête sur l’année 2019 montrent que les mouvements répétitifs des mains et du poignet sont à la base de ces troubles. 65 % des travailleurs évoquent ces problèmes.
Le fait d’être assis très longtemps est également en train de devenir un problème émergent. Dans certains secteurs, plus de 90 % des entreprises sont déjà en train de subir ces problèmes. Voilà pourquoi nous avons déjà commencé à planifier cette campagne il y a deux ans et à nous intéresser à ces problèmes. Ces troubles affectent tous les secteurs de travail et nous pouvons les prévenir.
Cette campagne rassemblera tous les professionnels pour qu’ils unissent leurs forces. Un environnement de travail ergonomique peut améliorer les situations de travail et donc augmenter la productivité. On peut prendre certaines mesures simples pour prévenir ces troubles. Ces derniers sont également liés à des risques psychosociaux. Nous devons ainsi traiter ces deux sujets ensemble. Il faut des lieux de travail plus sûrs. Et plus de soins.
Nous pouvons focaliser nos efforts sur les PME et petites entreprises. Nous devons aussi prendre en compte tout l’éventail professionnel en nous focalisant sur les jeunes, les hommes et les femmes de tous types de population, mais aussi sur les migrants. »

La mise en place d’un site web est également en cours. Il devrait voir le jour en avril 2020. « Il sera possible de suivre l’évolution de cette campagne. Nous avons déjà un rapport global de l’agence, divers matériaux pratiques et une boîte à outils liée aux TMS, essentielle pour engager le débat et les conversations. Nous sommes aussi en coopération avec le secteur de l’éducation », a précisé Christa Sedlatschek.

  • Vakos XT, a.s. & service facility of the ministry of Interior (République Tchèque)

Récompensé pour avoir : « réduit les risques d’exposition des personnels des services publics (pompiers, douaniers, policiers…) aux substances psychoactives et aux micro-doses de stupéfiants illégaux ».

  • Eiffage Infrastructures (France)

Récompensé pour avoir : « éliminé les solvants dangereux de l’analyse des matériaux récupérés dans le secteur de la réparation et de la construction de routes ».

  • Federal Association of Glazier Trades (Allemagne)

Récompensé pour avoir : « mis en place une procédure sûre et économique pour la manipulation de mastic contenant de l’amiante dans le secteur du vitrage ».

  • Mansholt BV (Pays-Bas)

Récompensé pour avoir : « réduit l’exposition des travailleurs à la poussière nocive dans le secteur de l’agriculture en terre arable ».

  • Peluquería Elvira (Espagne)

Récompensé pour avoir : « mis en place la substitution de produits chimiques dangereux et la garantie de conditions de travail sûres, saines et durables dans le secteur de la coiffure ».

  • Atlas Copco Industrial Technique AB (Suède)

Récompensé pour avoir : « protégé les travailleurs des nanotubes de carbone potentiellement dangereux dans le secteur manufacturier ».


En parallèle de ces 6 « Trophées bonne pratique », 4 « Exemples de recommandation » ont par ailleurs été décernés par l’EU-Osha.

  • Vienna Ombuds office for environmental protection (Autriche)
  • BAM Ireland (Irlande)
  • Gorenje,  d.d. (Slovénie)
  • British occupational hygiene society (Grande-Bretagne)

Les déclarations marquantes de l’EU-Osha Summit 2019

« Nous laissons une trace avec cette campagne (sur la gestion des substances dangereuses) »

Stefan Olsson, membre de la Commission européenne

« Nous devons entrer dans l’économie du bien-être »

Saila Ruuth, secrétaire d’État auprès du ministère des Affaires sociales et de la santé, représentante finlandaise de la présidence du conseil de l’Union européenne

« La baisse des risques est possible uniquement s’il y a une hausse de la prévention sur les lieux de travail »

Yolanda Valdeolivas, secrétariat d’État auprès du ministère du Travail au sein du Gouvernement espagnol

« Le travail est un outil indispensable dans la vie, mais il ne doit pas l’entraver »

Maria Jesús San José , ministre du Travail et de la justice au sein du gouvernement basque

La 1ere réaction du lauréat français Eiffage Infrastructures

« Le slogan de Eiffage, c’est « 100 % sécurité ». Il signifie que l’on se doit de rechercher le meilleur niveau de protection pour chacun de nos collaborateurs. Plutôt que de se limiter à une protection, on essaie de supprimer ce risque », a notamment confié Erick Lemonnier auprès de Face au Risque suite à la remise de ce trophée. L’intéressé n’a d’ailleurs pas oublié d’attribuer ce prix à l’ensemble des collaborateurs du groupe.


Les autres déclarations marquantes de l’EU-Osha Summit 2019

« Pour créer le futur, nous devons nous souvenir du passé. Nous devons travailler main dans la main, car chacun d’entre nous a quelque chose à faire »

Zinta Podniece , analyste politique, santé et sécurité au travail à la Commission européenne, DG Emploi, affaires sociales et inclusion

« On regarde sans voir » (à propos des manques lors des inspections visuelles sur le lieu de travail)

Tim Bowmer , président du comité d'évaluation des risques au sein de l’ECHA - agence européenne des produits chimiques

« La prévention des risques, ce n’est ni plus ni moins que protéger la vie humaine »

 

Erick Lemonnier , directeur de la prévention branche Infrastructures, Eiffage

« Il faut renforcer la culture de la prévention »

Yolanda Valdeolivas , secrétariat d’État auprès du ministère du Travail au sein du Gouvernement espagnol
Eitel Mabouong, journaliste à FAR

Eitel Mabouong
Journaliste

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