La gestion des risques dans les petites entreprises

21 décembre 20184 min

L’Amrae, l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise, vient d’éditer « PME et ETI : la gestion des risques est aussi pour vous ! ». Un guide méthodologique doublé d’un logiciel qui ont pour vocation d’aider les dirigeants des petites et moyennes entreprises à développer une stratégie de gestion des risques.

« Les PME et les ETI sont souvent plus souples et plus réactives que les grandes entreprises mais aussi plus vulnérables financièrement et leur survie peut être engagée plus rapidement » affirme, lors de la présentation du guide « PME et ETI : la gestion des risques est aussi pour vous ! » le 12 décembre 2018, Marie-Élise Lorin, pilote de l’Amrae Grand Ouest et responsable du département Gestion des risques chez SMACL Assurances.

D’où l’intérêt de mettre en place une gestion des risques dans ces entreprises. L’objectif du guide et de son logiciel est de sensibiliser et d’accompagner les dirigeants des PME et ETI dans cette démarche. Il est l’aboutissement d’un travail commun entre l’Amrae, le Medef des Deux-Sèvres et treize dirigeants de PME et ETI, dont un tiers compte moins de 50 salariés. Il s’appuie sur les problématiques quotidiennes de ces chefs d’entreprises.

La méthodologie

La méthodologie proposée est basée sur la pratique des grandes entreprises mais la phase d’identification des risques est plus rapide. Il s’agit pour les dirigeants des PME et ETI de répondre à près de 60 questions, divisées en sept familles de risques, certains spécifiques aux petites structures, afin d’identifier ceux qui sont présents dans leurs entreprises.

Ils doivent ensuite coter ces risques de 1 (rare) à 4 (quasiment certain) selon leur probabilité de survenance et leur impact sur l’activité de l’entreprise. Le logiciel, disponible sur www.macartodesrisques.fr, facilite ce travail. « En 3 heures, la cartographie des risques peut être effectuée » assure Marie-Élise Lorin.

Cet auto-diagnostic permet de hiérarchiser les risques et d’identifier ceux qui sont prioritaires.

« Le diagnostic des risques permet d’améliorer le pilotage de son entreprise », témoigne Bertrand de La Porte du Theil, dirigeant de Doc Emballages Systems et de Barthélémy, deux entreprises de vingt salariés, lors de la présentation de l’ouvrage. « L’outil, que j’ai testé, m’a permis de rapidement mettre en lumière plusieurs risques, poursuit-il. Il est pragmatique et concret. »

Le traitement des risques

C’est alors qu’arrive la phase de traitement des risques. C’est-à-dire le moment de décider comment gérer ces risques. Faut-il supprimer la source du risque, en réduire les causes ou les conséquences, le transférer à un tiers (assureur, fournisseur, prestataire…) ou l’accepter ? « Il est habituellement admis que seuls 25 à 30% des risques sont assurables » estiment les auteurs qui proposent également dans l’ouvrage un focus sur les assurances et les différentes couvertures. D’autres zoom pratiques sont également proposés sur le risque cyber. Ou sur la gestion de crise et le plan de continuité d’activité.

Un levier de négociation

La cartographie des risques permet d’optimiser les négociations avec les assureurs mais aussi avec les clients.

« Les PME travaillent souvent pour de grands groupes qui ont besoin d’être rassurés quant à qualité de leurs fournisseurs et à leur capacité à gérer leurs risques », affirme Xavier Migeot, délégué général du Medef des Deux-Sèvres, contributeur de l’outil.

« Attention, met en garde Jean-Christophe Rodier, directeur Risques et Assurances chez l’équipementier industriel Cnim, autre contributeur, une fois ce travail effectué, de nouveaux risques peuvent apparaître. Lorsqu’on se lance dans la démarche, il ne faut pas s’arrêter. C’est de l’amélioration continue. »

>>> Lire aussi : Les pertes d’exploitation causées par les mouvements sociaux

Martine POREZ

Martine Porez
Journaliste

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