Vidéo. Rupture d’un glacier dans l’Himalaya, au moins 43 morts et 161 disparus en Inde

16 février 20214 min

La rupture d’un glacier de l’Himalaya a entraîné des inondations dans le nord de l’Inde le dimanche 7 février 2021, submergeant un barrage hydroélectrique.

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Au moins 43 morts et 161 disparus… Tel était le dernier bilan provisoire au dimanche 14 février 2021. Soit une semaine après cet événement.

Le 7 février dernier, la rupture d’un glacier de l’Himalaya a en effet eu des conséquences dramatiques dans le nord de l’Inde. « Un mur d’eau s’est violemment abattu sur la vallée de Rishiganga dans l’État de l’Uttarakhand détruisant tout sur son passage », résume La Dernière Heure (avec AFP). Ce « mur d’eau » a par la suite submergé un barrage hydroélectrique. Les efforts de recherches se poursuivent depuis désormais plus d’une semaine pour retrouver la trace de ces personnes disparues (voir vidéo ci-dessous).

Plusieurs thèses avancées, le réchauffement climatique en première ligne

Conséquence directe de la fonte d’un glacier ou formation d’un lac glaciaire causée par la fonte préalable d’un glacier… Plusieurs thèses sont mises en avant pour expliquer cette catastrophe. « Le phénomène a été d’abord attribué à la rupture d’un glacier de l’Himalaya mais d’autres hypothèses sont envisagées, dont la formation d’un lac glaciaire, due à la fonte d’un glacier, dont les rives auraient cédé » ajoute le média belge.

Aussi nombreuses soient-elles, toutes ces thèses restent cependant liées à une problématique : le réchauffement climatique. « C’est une catastrophe d’enjeu global qu’on est en train de voir se dérouler en Inde. Et c’est vrai qu’on voit ici le changement climatique qui s’inscrit directement dans les paysages » énonce dans un entretien pour Franceinfo Heidi Sevestre, glaciologue et directrice de communication scientifique à l’ONG  International Cryosphere Climate Initiative (ICCI).

Celle-ci de poursuivre : « Les premières analyses semblent révéler que c’est véritablement un enchaînement d’événements qui a engendré cette catastrophe et que le point de départ pourrait être un glissement de terrain et peut-être un mélange de roches et de glaces qui se serait écrasé dans la vallée en contrebas ».

Formation d’un lac glacier et crainte d’une deuxième vague

À travers des propos accordés à l’AFP, et relayés par Le Figaro, Ashok Kumar (officier de la police locale) a fait part de son inquiétude le vendredi 12 février concernant la formation d’un nouveau lac glacier à proximité de la rivière Rishiganga, lieu où la catastrophe s’est déroulée le 7 février et dont les berges pourraient céder sous la pression de l’eau.

«Ces derniers jours, le débit du Rishiganga avait diminué mais depuis hier jeudi (11 février, ndlr), il a pris de l’importance. Cela signifie que ce lac présente une brèche » a conclu l’officier.

La France pas à l’abri d’une telle catastrophe

Si l’Inde a été frappé le 7 février, un tel phénomène ne serait pas à exclure en France dans le futur. C’est en effet ce qu’a par la suite avancé Heidi Sevestre dans son interview pour Franceinfo.

« Dans l’Himalaya, les montagnes se réchauffent. Le permafrost de haute altitude qui est ce ciment qui maintient ces montagnes ensemble, est en train de se réchauffer, de dégeler de plus en plus en profondeur » précise l’intéressée, avant de faire un parallèle avec la France et les Alpes.

« Le risque est aussi très fort en France. Les deux massifs montagneux (Alpes et Himalaya, ndlr) se réchauffent pratiquement à la même vitesse. Il faut savoir que ce qui se passe très loin de chez nous, dans l’Himalaya, est aussi en train de se dérouler dans les Alpes. On voit des glaciers qui sont en train de perdre énormément de glace chaque année. On voit le permafrost qui dégèle, même chez nous, dans les Alpes. »

Ces dernières années les inondations ont tendance à monter en intensité en France. Preuve en est avec les conséquences de la tempête Alex en 2020. Dans son numéro de février 2021, Face au Risque consacre d’ailleurs un retour d’expérience à la commune de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), frappée de plein fouet par cette tempête.

Reste que, contrairement au cas indien, ces inondations françaises ne sont pas encore la conséquence directe de la fonte d’un glacier à l’heure actuelle.

Eitel Mabouong – Journaliste

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