Santé mentale des Français : un manque de moyens criant d’après une enquête
Une enquête Allianz Partners sur la « Santé mentale des Français » en 2025 a été publiée. Manque de moyens, absence d’écoute ou encore utilisation de ChatGPT, voici ce qu’il faut retenir de ce sondage.

Cette enquête Allianz Partners sur la « Santé mentale des Français », conçue par l’institut Ifop, a été réalisée du 30 juillet au 1er août 2025 auprès d’un échantillon national représentatif de la population française : 1 003 individus âgés de 18 ans et plus. Les échantillons ont été constitués selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, âge, profession du chef de famille, profession de l’interviewé, région, taille d’agglomération.
Santé mentale des Français : des signes marquants identifiés
94%
C’est le pourcentage des répondants à l’enquête Allianz Partners sur la « Santé mentale des Français » en 2025 qui ont identifié « au moins un signe alertant sur un problème de santé mentale ».
Cette enquête sur la santé mentale des Français précise que :
- pour 77% des sondés, les signes identifiés sont des « symptômes émotionnels et affectifs (anxiété, tristesse, irritabilité, baisse de l’estime de soi) ».
En proportion, ces symptômes sont plus élevés chez les femmes (80%) et chez les 25-34 ans (85%) ;
- pour 69% des sondés, les signes identifiés prennent la forme de « troubles physiologiques, somatiques ou cognitifs (troubles alimentaires, sommeil, concentration, fatigue, douleurs) ».
Là encore, les personnes les plus exposées à ces symptômes sont les femmes (74%) et les 18-24 ans (80%), mais également les CSP+ (74%) ;
- pour 55% des sondés, soit plus d’un Français sur deux, les signes alertant d’un problème de santé mentale prend la forme de « pensées suicidaires ».
À lire également
Notre article “10 conseils pour une bonne santé mentale au travail“, extrait de notre grand dossier “La santé mentale au travail” (septembre – octobre 2025).
De nombreux obstacles bloquent la parole sur la santé mentale des Français
90%
C’est le taux de personnes interrogées qui « identifient au moins un obstacle lorsqu’il s’agit d’évoquer leur santé mentale ou de demander de l’aide ».
- 69% des sondés n’évoquent pas leur santé mentale par peur d’une stigmatisation ou du regard des autres ;
- 52% des sondés n’évoquent pas leur santé mentale en raison d’un manque d’accessibilité de l’aide (incluant le manque de ressources disponibles et la méconnaissance des solutions existantes) ;
- 46% des sondés n’évoquent pas leur santé mentale par crainte d’un manque de soutien ou d’écoute.
À noter que pour 37% des Français, le coût des consultations constitue l’un des principaux obstacles sur le fait de pouvoir parler de leur santé mentale.
Le besoin d’un accompagnement psychologique qui se fait ressentir
39%
C’est le pourcentage des Français qui ont déjà ressenti le besoin d’être accompagné psychologiquement.
Selon cette étude sur la santé mentale des Français en 2025, les personnes exprimant un besoin d’accompagnement sont essentiellement :
- des femmes (46%) ;
- des moins de 35 ans (58%) ;
- des CSP+ (46%) ;
- des habitants de l’agglomération Parisienne (47%) ;
- des parents (51%).
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Santé mentale des Français : des suivis différents selon les genres
47%
C’est la part des sondés qui considèrent être suffisamment accompagnés au quotidien dans la prévention de leur santé mentale.
D’après cette enquête Allianz Partners, il s’agit principalement :
- des hommes (52%) ;
- et des 65 ans et plus (56%).
À l’inverse, 46% des Français ne se sentent pas suffisamment accompagnés au quotidien dans la prévention de leur santé mentale.
Les profils des personnes se sentant délaissées face à cette problématique sont en majorité :
- des femmes (52%) ;
- des CSP+ (56%) ;
- résident en communes rurales (52%) ;
- appartiennent à la tranche d’âge 35-49 ans (53%).
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ChatGPT confident de quelques Français sur leurs problèmes de santé mentale
49%
Il s’agit de la part des Français qui évoquent leur santé mentale à travers des dispositifs humains traditionnels (médecine du travail, cellule d’écoute, psychologue, etc.).
Ils sont 15% à faire cela à travers dispositifs numériques. Parmi ces derniers, 6% font appel au logiciel d’intelligence artificielle ChatGPT pour évoquer leur santé mentale.
Il n’est cependant pas certain que ce dispositif soit le plus judicieux à l’heure actuelle.
Pour rappel, au printemps 2025, un adolescent américain de 16 ans s’est suicidé après avoir reçu des conseils de ChatGPT sur la meilleure façon de mettre fin à ses jours.
En conclusion de cette enquête sur la santé mentale des Français en 2025, Anne-Claire Hay (directrice santé et prévoyance chez Allianz Partners) précise que :
« la prise en compte de la santé mentale reste encore trop souvent un accessoire là où les données nous montrent pourtant qu’elle jalonnera inévitablement le parcours de vie de la plupart des Français. Il est nécessaire d’impliquer davantage les acteurs de proximité, comme l’entreprise et les établissements scolaires, aux côtés des autorités sanitaires et des professionnels de santé».

Eitel Mabouong – Journaliste
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