Caméras dissimulées : la Cnil sanctionne la Samaritaine d’une amende de 100 000 euros
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) vient de prononcer une amende de 100 000 euros à l’encontre de La Samaritaine, grand magasin du groupe LVMH. Cela fait suite à des révélations dans la presse sur des caméras, équipées de micros, dissimulées dans des faux détecteurs incendie.

En août 2023, le grand magasin La Samaritaine, propriété du groupe LVMH, a fait installer dans ses réserves, à l’insu de ses salariés, des caméras de vidéosurveillance équipées de micros. Découvertes quelques semaines plus tard par des employés, elles ont été retirées dès le mois de septembre 2023. En novembre de la même année, l’affaire a été révélée au grand public par Mediapart. La Samaritaine, qui a dans un premier temps nié avoir dissimulé ses caméras dans des détecteurs de fumée, malgré les preuves photos et vidéos apportées par Mediapart, a finalement été condamnée le 18 septembre 2025 par la Cnil à une amende de 100 000 euros. Dans sa décision, la Cnil reconnaît la dissimulation des caméras, contrairement à ce que prétendait La Samaritaine. Il faut dire que, sur un site de vente en ligne, le dispositif utilisé est présenté comme un “faux détecteur de fumée caméra espion”
Lors de l’audience devant la Cnil, que La Samaritaine souhaitait, sans succès, voir se dérouler à huis clos, les représentants de l’entreprise ont affirmé ne pas avoir été au courant que les dispositifs étaient équipés de micros. Pourtant, cela était mentionné sur les emballages et la notice d’utilisation, a rétorqué la rapporteuse.
L’entreprise a justifié l’installation de ces caméras par la lutte contre ce qu’elle considère être une “recrudescence des vols de marchandises dans les réserves”. Un argument qui n’a pas suffi à convaincre la Cnil du bienfondé de l’installation des caméras.
Vidéosurveillance à l’insu des salariés : quel cadre juridique ?
La Cnil a rappelé que, par principe, les caméras doivent être visibles et non dissimulées. Des exceptions permettent néanmoins à l’employeur d’installer temporairement des caméras non visibles par le salarié. Dans ce cas “le responsable doit analyser la compatibilité du dispositif avec le RGPD et être en mesure d’en justifier”, précise la Cnil. Les données collectées doivent être “adéquates, pertinentes et non excessives”. Dans le cas de La Samaritaine, la présence de micros a entraîné la captation “des conversations entre salariés, relevant de la sphère personnelle”. La Cnil a ainsi considéré cela comme excessif. La commission rappelle également que, dans le cadre de l’installation de caméras dissimulées, le délégué à la protection des données à caractère personnel doit en être averti. Or, note la Cnil, celui-ci n’a été prévenu que plusieurs semaines après l’installation des caméras.
En savoir plus
Consultez la décision en intégralité sur le site de la Cnil.

Camille Hostin – Journaliste
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