Ransomware. 90% des entreprises touchées paient une rançon aux cybercriminels

12 fĂ©vrier 2024••7 min•

Une étude commanditée par Cohesity, spécialisée dans la gestion et de la sécurisation des données augmentée par l’intelligence artificielle, révèle que l’omniprésence des cyberattaques obligerait la majorité des entreprises à payer des rançons suite à une attaque par ransomware, enfreignant leur propre politique de « non-paiement ».

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Ce phénomène serait accentué par des lacunes récurrentes en matière de restauration des données. L’étude menée auprès de plus de 900 décideurs IT et sécurité montre que les entreprises ne se posent plus la question de savoir « si », mais « quand » elles se feront attaquer.

Elle révèle également que la plupart des entreprises ont payé une rançon au cours des deux dernières années, et qu’une majorité s’attend à ce que la menace cyber augmente considérablement en 2024.

8 entreprises sur 10 victimes d’une attaque par ransomware entre juin et dĂ©cembre 2023

Fait alarmant, près de 8 répondants sur 10 (79 %) ont déclaré que leur entreprise avait été victime d’une attaque par ransomware entre juin et décembre. Le paysage de la menace cyber devrait encore s’aggraver en 2024, 96 % des personnes interrogées affirmant que la menace des cyberattaques pour leur secteur d’activité augmentera cette année, et plus de 7 sur 10 prévoyant une augmentation de plus de 50 %.

La surface d’attaque d’une organisation est dĂ©finie par la taille, la complexitĂ© et la portĂ©e de ses environnements de gestion des donnĂ©es. 78 % des rĂ©pondants ont dĂ©clarĂ© que les risques liĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es ont augmentĂ© plus rapidement que la croissance des donnĂ©es elles-mĂªmes.

Les personnes interrogées estiment également que leurs stratégies de cyber-résilience et de sécurité des données ne sont plus adaptées au paysage actuel des menaces, 21 % seulement ayant pleinement confiance dans la stratégie de cyber-résilience de leur entreprise et dans sa capacité à « faire face à l’évolution des défis liés aux menaces cyber ».

Les raisons du paiement d’une rançon aux cybercriminels

La cyber-résilience est devenue l’épine dorsale de la continuité des activités. Elle définit la capacité des entreprises à restaurer leurs données et à rétablir leurs processus opérationnels lorsqu’elles sont victimes d’une cyberattaque ou d’un incident.

L’étude souligne l’ampleur des défis en matière de cyber-résilience :

  • tous les rĂ©pondants de l’étude ont dĂ©clarĂ© avoir besoin de plus de 24 heures pour restaurer leurs donnĂ©es et rĂ©tablir leurs processus mĂ©tier ;
  • seulement 7 % ont dĂ©clarĂ© que leur entreprise pouvait restaurer les donnĂ©es et rĂ©tablir les processus opĂ©rationnels dans un dĂ©lai de 1 Ă  3 jours ;
  • 35 % ont dĂ©clarĂ© pouvoir restaurer en 4 Ă  6 jours ;
  • 34 % ont besoin de 1 Ă  2 semaines pour le faire ;
  • de manière alarmante, près d’une entreprise sur quatre (23 %) a besoin de plus de 3 semaines pour restaurer ses donnĂ©es et rĂ©tablir ses processus mĂ©tier.

Preuve supplĂ©mentaire des lacunes en matière de cyber-rĂ©silience, Ă  peine 12 % ont dĂ©clarĂ© que leur entreprise avait procĂ©dĂ© Ă  des tests de rĂ©sistance de leurs processus ou solutions de sĂ©curitĂ©, de gestion et de restauration des donnĂ©es au cours des six mois prĂ©cĂ©dant l’enquĂªte, et 46 % n’ont pas testĂ© leurs processus ou solutions depuis plus de 12 mois.

Ă€ la lumière de ce constat, il apparaĂ®t finalement peu surprenant que 94 % des rĂ©pondants dĂ©clarent que leur entreprise paierait une rançon pour restaurer les donnĂ©es et rĂ©tablir les processus opĂ©rationnels en cas d’attaque rĂ©ussie ; 5 % ont rĂ©pondu « peut-Ăªtre, en fonction du montant de la rançon ».

Plus de 2 rĂ©pondants sur 3 (67 %) ont dĂ©clarĂ© que leur entreprise serait prĂªte Ă  payer plus de 3 millions de dollars de rançon pour restaurer leurs donnĂ©es et rĂ©cupĂ©rer leurs processus opĂ©rationnels, et 35 % plus de 5 millions de dollars.

L’étude souligne par ailleurs un paradoxe important : 9 répondants sur 10 ont déclaré que leur entreprise avait payé une rançon au cours des deux années précédentes, alors que 84 % d’entre elles avaient mis en place une politique de « non-paiement ».

Paiements de la rançon, quelles conséquences ?

« Les organisations ne peuvent pas contrôler l’augmentation du volume, de la fréquence ou de la sophistication des cyberattaques telles que les ransomwares. Ce qu’elles peuvent contrôler, c’est leur cyber-résilience, c’est-à-dire leur capacité à réagir rapidement et à se remettre d’une cyberattaque ou d’une panne informatique, en adoptant des capacités avancées de sécurisation des données » déclare Brian Spanswick, RSSI et directeur de l’IT chez Cohesity.

« Il n’est pas surprenant que la majoritĂ© des entreprises aient Ă©tĂ© touchĂ©es par des cyberattaques telles que les ransomwares. Ce qui est alarmant, c’est que 90 % d’entre elles ont payĂ© une rançon, enfreignant ainsi leur propre politique de non-paiement de rançon, et que la plupart sont prĂªtes Ă  payer jusqu’à 3 millions de dollars de rançon parce qu’elles ne peuvent pas rĂ©cupĂ©rer leurs donnĂ©es, ou ne peuvent pas le faire assez rapidement » prĂ©cise-t-il.

La dernière chose dont les entreprises ont besoin après avoir fait face Ă  de telles attaques, est la perspective d’une lourde amende pour avoir enfreint le cadre lĂ©gal imposĂ© par les autoritĂ©s de marchĂ© et les politiques locales.

Une direction générale nécessaire sur les risques liés à la sécurité des données

L’étude révèle deux axes d’amélioration possibles : la sensibilisation et la responsabilisation des dirigeants en matière de sécurité des données, puisque seulement 35 % des répondants déclarent que leurs supérieurs et dirigeants comprennent parfaitement « la gravité des risques et les défis quotidiens liés à la protection, à la sécurisation, à la gestion, à la sauvegarde et à la restauration des données ».

Quatre rĂ©pondants sur cinq ont dĂ©clarĂ© que la direction gĂ©nĂ©rale et les conseils d’administration devraient partager la responsabilitĂ© de la stratĂ©gie de sĂ©curitĂ© des donnĂ©es de leur entreprise. Tandis que 67 % ont dĂ©clarĂ© que le DSI et le RSSI de leur entreprise pourraient Ăªtre mieux alignĂ©s.

Les plus grandes inquiétudes concernant les conséquences d’une violation de données ou d’une cyberattaque réussie sont, par ordre d’importance :

  • une atteinte Ă  la rĂ©putation de la marque (34 %) ;
  • une baisse du cours de l’action, des investissements ou de la rentabilitĂ© (31 %) ;
  • un impact direct sur le chiffre d’affaires (30 %) ;
  • et une perte de confiance de la part des parties prenantes (30 %).

À la question de savoir qui est le plus touché par une violation de données ou une cyberattaque, les personnes interrogées ont répondu que les plus touchés étaient :

  • les clients existants (29 %) ;
  • l’équipe de sĂ©curitĂ© (29 %) ;
  • l’équipe informatique (28 %) ;
  • les employĂ©s (28 %) ;
  • leurs partenaires tiers (27 %).

« La cyber-rĂ©silience et la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es devraient Ăªtre une prioritĂ© organisationnelle holistique, car chaque fonction et chaque employĂ© utilise les donnĂ©es et les systèmes d’information. Une cyberattaque ou une violation de donnĂ©es rĂ©ussie peut avoir de graves consĂ©quences sur la continuitĂ© d’activitĂ©, le chiffre d’affaires, la rĂ©putation et la confiance » dĂ©clare Sanjay Poonen, PDG de Cohesity.

« Pour rĂ©pondre rapidement aux cyberattaques, les organisations ont besoin de solutions de sĂ©curitĂ© et de gestion des donnĂ©es alimentĂ©es par l’intelligence artificielle, qui protègent leurs donnĂ©es, dĂ©tectent lorsqu’elles sont attaquĂ©es et les restaurent le plus rapidement possible pour rĂ©tablir leurs processus opĂ©rationnels » conclut l’intĂ©ressĂ©.

Une réglementation pas suffisamment incitative

Malgré les efforts constants des gouvernements et des institutions publiques pour encourager les meilleures pratiques en matière de cybersécurité et de gestion des données, seulement 46 % des personnes interrogées déclarent que les réglementations stimulent les initiatives de leur entreprise en matière de sécurité, de gestion ou de restauration des données.

François-Christophe Jean (Cohesity)

François-Christophe Jean

Field Technology Director chez Cohesity

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