Les canalisations sous air des installations sprinkleurs
Pour éviter le gel des canalisations d’une installation sprinkleurs située dans un bâtiment non chauffé, la mise en place d’une installation sous air peut être une solution.

Les installations sprinkleurs sous eau sont les plus fréquemment utilisées. Cependant, certains bâtiments non chauffés ou exposés au risque de gel peuvent mettre en place une installation sous air.
En amont du clapet du poste de contrôle sous air, les installations sprinkleurs sont sous eau. Et en aval, l’installation est maintenue sous air à une pression comprise entre 1,5 et 3 bars en fonction de la technologie des postes de contrôle. Le réseau de distribution jusqu’au sprinkleur est sous air en permanence. Le poste de contrôle est généralement installé dans une zone ou une dans une enceinte chauffée.
Que se passe-t-il lors d’un incendie ?
En cas d’incendie, lors du déclenchement de la tête de sprinkleur, l’air s’échappe des canalisations. La baisse de pression permet alors l’ouverture automatique du poste de contrôle. L’eau vient remplacer l’air dans les canalisations en moins de 60 secondes pour se déverser par les sprinkleurs ouverts.
Ce délai de basculement peut être réduit par un exhausteur, accélérant le processus d’évacuation de l’air du réseau, ou par un accélérateur qui provoque une ouverture plus rapide du poste de contrôle sous air. Pour compenser le temps d’arrivée d’eau, la surface impliquée est majorée de 25 %. Ainsi, pour une surface impliquée classique de 260 m², elle est majorée à 325 m².
Plusieurs contraintes à la canalisation sous air
« En une minute, l’incendie peut s’étendre et se propager rapidement provoquant l’ouverture d’autres têtes de sprinkleurs, déclare David Duot, responsable technique au service sprinkleurs de CNPP. Cette solution est contraignante en termes hydraulique (avec des sources d’eau plus importantes en débit et en autonomie) et de maintenance. Un essai d’envahissement doit être fait obligatoirement tous les trois ans en mélangeant de l’eau et de l’air pour calculer le temps d’arrivée de l’eau. Une fois l’essai effectué, la totalité de l’eau dans le réseau doit pouvoir être récupérée pour éviter qu’une partie ne se prenne en glace sur des zones soumises au gel. »
Il précise toutefois que ce système n’est pas à recommander pour l’acier noir, en raison du risque de corrosions importantes.
Par ailleurs, les réseaux sont limités à 4 500 m² maximum en présence de risques dangereux, soit 500 têtes de sprinkleurs.
La solution peut finalement se révéler plus onéreuse qu’avec des postes sous antigel glycol, où il est possible d’alimenter plus de 1 000 sprinkleurs sur une surface développée inférieure ou égale à 9 000 m².
Extrait de l’article du n° 579 de Face au Risque : « La protection hors gel des installations sprinkleurs » (février 2022).

Valérie Dobigny – Journaliste
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