87% des grandes entreprises françaises intègrent le risque climatique
KPMG, spécialiste de l’audit, du conseil et de l’expertise comptable, a publié le 11 janvier 2021 la 11e édition de son enquête sur le reporting climat. Les entreprises françaises font partie des bons élèves.

KPMG a étudié les rapports annuels publiés entre le 1er juillet 2019 et le 30 juin 2020 des 100 plus grandes entreprises de 52 pays. Soit au total 5 200 entreprises (44% d’entre elles sont européennes). Le panel inclut notamment les 250 plus grandes entreprises au monde (25% sont européennes et 7% françaises).
Le spécialiste de l’audit, du conseil et de l’expertise comptable livre ses résultats.
Les plus grandes entreprises françaises en bonne place
87% des entreprises françaises du panel intègrent le risque climatique à leurs perspectives financières. La France se situe ainsi à la 2e place après Taiwan (92 %). Et loin devant le Royaume-Uni (69%), les Pays-Bas (68%), l’Afrique du Sud (67%) ou encore le Japon (64%).
L’étude révèle également qu’elles sont 70% à associer clairement leur activité commerciale à des objectifs de développement durable.
Une réglementation qui pousse les entreprises françaises
Seules 22 % des plus grandes entreprises mondiales ont publié des rapports intégrés. Il s’agit de rapports qui combinent informations financières et extra-financières, comprenant notamment le risque climatique.
Si ce chiffre est en progression de 8 points depuis 2017, date de la précédente enquête, il est tiré vers le haut par la France. En effet, en 2017, seulement 2 entreprises françaises avaient opté pour un rapport intégré, contre 45 aujourd’hui.
Il est vrai que depuis, la réglementation française a évolué dans ce sens.
D’une part, l’ordonnance n° 2017-1180 du 19 juillet 2017 a transposé en droit français la directive 2014/95/UE relative à la publication d’informations extra-financières par les grandes entreprises.
Et d’autre part, la loi sur le devoir de vigilance n° 2017-399 du 27 mars 2017 a été promulguée. Elle est unique au monde. Elle stipule que les sociétés mères et les entreprises donneuses d’ordres d’une certaine taille doivent veiller aux bonnes pratiques sociales et environnementales de leurs filiales et sous-traitants.
L’atteinte à la biodiversité
L’étude KPMG révèle aussi que plus des trois quarts des plus grandes entreprises mondiales ne mettent pas en évidence dans leur rapport annuel les risques d’atteinte à la biodiversité.
Alors qu’au contraire, 64 % des entreprises françaises figurant parmi les 250 plus importantes entreprises mondiales mettent en exergue ce risque dans leur rapport annuel.
« En France, ces dernières années, il y a une prise de conscience croissante des entreprises dans l’importance de protéger la biodiversité. Un certain nombre d’associations et d’organisations s’efforcent de garantir que l’environnement et la biodiversité sont mieux pris en compte dans les décisions stratégiques. »
C’est notamment ce que souligne Fanny Houlliot du département Développement durable de KPMG France.

Martine Porez – Journaliste
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