Les risques supply chain : baromètre 2019

21 janvier 20205 min

Afin d’identifier l’état actuel des risques supply chain et leur gestion, le cabinet de conseil KYU et le master spécialisé de management des risques des Arts et Métiers ParisTech ont établi une enquête auprès des entreprises françaises.
Ils restituent les résultats dans leur baromètre 2019
dévoilé vendredi 17 janvier dernier.

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Qu’est-ce que la supply chain ?

Cet anglicisme désigne la chaîne d’approvisionnement d’une entreprise. Cependant, les auteurs du baromètre indiquent que cette notion s’est élargie. C’est à présent « l’ensemble des flux physiques et d’information, évoluant le long des processus logistiques, depuis l’achat de matières premières jusqu’à la livraison des produits finis ». La supply chain comprend donc l’entreprise, ses fournisseurs, les fournisseurs de ses fournisseurs, ses clients et les clients de ses clients.

Ces fournisseurs et clients peuvent se trouver dans des régions exposées aux catastrophes naturelles ou à des risques géopolitiques. C’est ainsi que les entreprises s’exposent elles-mêmes à de nouveaux aléas. Les maîtriser est tout l’enjeu de la gestion des risques.

Les résultats du baromètre : des progrès restent à faire

Barometre_2019_risque_supply_chain

L’enquête montre que l’industrie est plus sensible aux problématiques de la supply chain que les secteurs du commerce ou du service.

Le Baromètre 2019 montre que de nombreux progrès restent à faire au sein des entreprises pour correctement cartographier les risques supply chain, les prévenir et mettre en place les organisations nécessaires.

En effet, 65% des entreprises ayant répondu ne possèdent pas de cartographie de leur supply chain. 55% ne connaissent pas la localisation précise des sites de production de leurs fournisseurs. Et 70% ne connaissent pas leurs fournisseurs de rang 2.

Les risques les plus critiques pour les répondants sont ceux qui touchent aux opérations : le défaut qualité – qui peut avoir un impact sur la sécurité -, la planification – pour anticiper l’évolution des demandes, notamment dans le secteur du commerce – ou l’accident industriel.

Viennent ensuite les risques liés à l’environnement mondialisé des entreprises : le cyber, les catastrophes naturelles ou l’instabilité réglementaire.

Enfin, certains risques sont à surveiller :

  • les risques liés à la géopolitique;
  • le risque de défaillance financière d’un acteur qui peut impacter tout un secteur;
  • le risque de perte d’un savoir-faire, comme dans le secteur du luxe qui s’appuie sur des artisans très spécialisés…

Des exemples dans l’industrie automobile

On se souvient de l’exemple de l’usine Recticel de Most (République Tchèque) en janvier 2017. Fournisseur de rang 2 ou 3, l’usine fabrique des composants plastiques pour l’industrie automobile. La destruction par un incendie d’une partie de son site de production a empêché Recticel de livrer ses clients (Renault et PSA en France, mais aussi Volkswagen, Daimler ou BMW…).

Des cas similaires se sont multipliés. En mai 2018, l’incendie de l’équipementier Meridian Magnesium aux États-Unis a provoqué l’interruption des usines Ford, General Motors ou encore BMW… Mettant au chômage technique des milliers de personnes, avec une perte de 1,7 Mrd €.

« Si l’industrie a globalement intégré ces risques dans ses processus opérationnels et décisionnels en se dotant d’outils, la distribution et les services sont moins avancés sur le sujet Certains risques comme le cyber ou l’incendie restent assez mal appréhendés par tous faute de prise de conscience », avancent les auteurs du baromètre.

Des solutions

Pour le cabinet de conseil KYU, la résilience de la supply chain se construit au travers de trois axes majeurs :

  • La visibilité permanente, les nouvelles technologies permettant de collecter et analyser des grandes masses de données pour visualiser des réseaux complexes et simuler des scénarios de crise.
  • La flexibilité des ressources, pour anticiper les défaillances d’un des maillons de la chaîne et être en capacité d’adapter ses modes et sources d’approvisionnement, de production ou de livraison en cas de besoin.
  • La collaboration entre les parties prenantes, qui permet d’assurer un échange permanent d’information, de soutien et de réaction rapide en cas de défaillance d’un élément.

Le périmètre de l’enquête

Une vingtaine de questions sur la façon dont les entreprises gèrent les risques supply chain ont été adressées à plus de 500 responsables de la gestion des risques, des achats et de la supply chain. Le but était d’obtenir la vision la plus complète possible de la situation. Pour ce premier baromètre, le cabinet de conseil KYU et le master spécialisé de management des risques des Arts et Métiers ParisTech ont obtenu plus d’une centaine de réponses. Elles couvrent seize secteurs d’activité répartis ainsi :

  • 33 % industries (autres que ci-dessous)
  • 31 % industries automobiles et aéronautiques
  • 22 % réseaux et services
  • 14 % commerces et distribution

La majorité des répondants sont issus de grandes entreprises.

Chiffre d’affaires :

  • 13% ont un CA inférieur à 1Md €
  • 52% ont un CA compris entre 1 et 10 Mds €
  • 35% ont un CA supérieur à 10 Mds €

Nombre de salariés :

  • 26% emploient moins de 5 000 salariés
  • 40% emploient entre 5000 et 50 000 salariés
  • 34% emploient plus de 50 000 salariés

Nombre de fournisseurs :

  • 27% comptent moins de 500 fournisseurs
  • 10% comptent de 500 à 1 000 fournisseurs
  • 63% comptent plus de 1 000 fournisseurs
Martine Porez, journaliste à FAR

Martine Porez
Journaliste

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