Les effets sanitaires des téléphones portables portés près du corps
L’Anses a été saisie le 30 octobre 2017 par la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) et la Direction générale de la santé (DGS) pour la réalisation d’une expertise relative aux effets sanitaires des téléphones portables portés près du corps. Le 21 octobre 2019, elle communique les résultats de son étude.

L’exposition aux ondes électromagnétiques
Depuis l’application le 13 juin 2016 de la directive 2014/53/UE, dite « RED », les fabricants de téléphones portables doivent évaluer l’exposition aux ondes électromagnétiques de leurs appareils dans des conditions réalistes d’utilisation. C’est-à-dire des téléphones portés près du corps et en particulier près du tronc (dans la poche d’une veste par exemple). Cependant, de nombreux appareils, conformes à la précédente réglementation, sont encore en circulation. C’est dans ce contexte que l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a été saisie afin d’évaluer si ces appareils portés près du corps ont des effets sur la santé.
Qu’est-ce-que le DAS ?
Le DAS est le débit d’absorption spécifique. C’est l’indicateur utilisé pour évaluer la quantité d’énergie absorbée par le corps exposé à des ondes électromagnétiques radiofréquences. En France, cette valeur limite est de 2 W/kg, que le téléphone portable soit placé au niveau de la tête ou du tronc.
Des mesures effectuées entre 2012 et 2016 par l’ANFR (Agence nationale des fréquences) sur des téléphones portables au contact du corps et à 5 mm de distance ont révélé qu’une grande partie de ces téléphones présentaient des valeurs de DAS supérieures à 2 W/kg, certaines dépassant même les 7 W/kg…
Les résultats de l’étude
Les résultats de l’expertise de l’Anses mettent en évidence des effets biologiques sur l’activité cérébrale liés à des expositions supérieures à 2 W/kg. Cependant, elles ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets sur d’autres fonctions biologiques spécifiquement associées à de telles expositions au niveau du tronc.
Les recommandations de l’Anses
L’Anses recommande que des mesures soient prises afin que les utilisateurs ne soient plus exposés à des DAS supérieurs à 2 W/kg. Elle préconise pour cela que les fabricants effectuent des mises à jour des logiciels des téléphones, voire des rappels d’appareils.
L’Agence recommande également de faire évoluer les dispositions normatives afin que les mesures de vérification de conformité des DAS au niveau du tronc des téléphones portables soient effectuées au contact du corps.
Dans l’attente, l’Anses invite les utilisateurs à suivre les distances d’éloignement mentionnées dans les notices des téléphones.

Martine Porez – Journaliste
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