7 raisons pour lesquelles la taille et le coût des projets de construction ne cessent d’augmenter

6 septembre 20197 min

 
Les grands projets d’ingénierie et de construction se sont profondément transformés dans les dernières décennies. Qu’il s’agisse d’un aéroport, d’une centrale électrique ou d’une usine automobile… les chantiers sont aujourd’hui beaucoup plus vastes, complexes… Et coûteux. En cas de sinistre, les enjeux sont donc plus élevés.

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Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) a analysé plus de 13 000 demandes d’indemnisation en risques techniques, reçues au cours des cinq dernières années. La compagnie a ainsi a identifié sept grandes tendances dans les projets de construction et d’ingénierie ayant entraîné quelques-uns des sinistres les plus importants.

Son nouveau rapport précise également comment les nouvelles technologies – telles que les drones, les satellites, les lasers et la modélisation numérique – sont de plus en plus utilisées pour accélérer l’indemnisation et atténuer les risques.


1. Des projets plus coûteux entraînent des pertes plus élevées

Aujourd’hui, les chantiers sont beaucoup plus grands que par le passé… Et les projets peuvent durer de nombreuses années. Ainsi, l’agrandissement de l’aéroport international Al Maktoum, à Dubaï, ne sera pas achevé avant 2030 et devrait coûter quelque 36 milliards de dollars.

En conséquence, les valeurs assurées sont beaucoup plus élevées. Des projets d’un montant de 5 à 10 milliards de dollars ne sont pas rares et les demandes d’indemnisation peuvent atteindre des dizaines de millions de dollars.

Ainsi, l’inondation survenue pendant la construction du barrage colombien de Hidroituango, en 2018, représente un coût estimé à 1,4 milliard d’euros par les assureurs. L’une des indemnisations en risques techniques parmi les plus élevées de l’histoire.

2. Incendies et explosions principales causes de sinistres,
les catastrophes naturelles risque le plus préoccupant

Les incendies sont la principale cause de sinistres industriels. Ils représentent plus d’un quart (27 %) en montant, selon une analyse réalisée sur plus de 13 000 demandes d’indemnisation dans le monde. Soit un total de 8 milliards d’euros environ (8,8 milliards de dollars). Les incendies ont causé plus de 2,1 milliards d’euros (2,35 milliards de dollars) de pertes assurées en cinq ans.

Les catastrophes naturelles sont une autre cause de sinistres importants. Ainsi, les tempêtes sont la deuxième cause de sinistres en nombre… Représentant de fait une demande d’indemnisation sur dix (10 %). Les catastrophes constituent également la principale préoccupation pour les entreprises de construction selon le Baromètre des risques d’Allianz 2019.

3. Les sinistres liés aux produits défectueux et au contrôle qualité en hausse

Les produits défectueux constituent la principale cause de sinistres industriels en fréquence selon l’analyse des demandes d’indemnisation d’AGCS. Et la deuxième en gravité. Ils entraînent près de trois fois plus de demandes d’indemnisation que les tempêtes, deuxième cause de sinistres en fréquence.

« Nous observons une augmentation des demandes d’indemnisation liées aux défauts et au contrôle qualité dans tous les secteurs », indique Martin Eckel, expert en indemnisation chez AGCS. Par exemple, deux sinistres majeurs sur des centrales électriques, d’un montant de 200 millions de dollars chacun, ont été causés par des travaux de soudage défectueux.

4. La complexité croissante des chaînes d’approvisionnement
augmente la taille et le coût des sinistres

Autrefois, les aéroports ou les centrales électriques étaient généralement construits par des entreprises nationales faisant appel à des fournisseurs locaux. Aujourd’hui, de nombreux acteurs interviennent sur ces chantiers, avec des machines, des équipements et d’autres composants achetés et transportés dans le monde entier.

« La technologie est de plus en plus sophistiquée et spécialisée… Ce qui peut entraîner une augmentation des coûts de réparation ou de remplacement des machines et des équipements. Si une turbine venue de Chine est endommagée pendant le transport, sa réparation peut prendre jusqu’à 18 mois », observe Martin Eckel.

5. Le nombre de sinistres pour interruption d’activité
ou pertes d’exploitation en hausse

Pour les entreprises de construction et d’ingénierie, l’interruption d’activité est le deuxième risque, selon le Baromètre des risques d’Allianz 2019. La sensibilisation à ce risque s’accroît dans les entreprises qui souscrivent une assurance pour le couvrir, notamment une garantie des pertes d’exploitation anticipées ou potentielles en cas de retard pris dans les projets de construction ou d’ingénierie en raison d’un dommage physique.

De tels sinistres sont généralement coûteux. L’indemnisation des pertes d’exploitation anticipées a augmenté avec le temps… Passant d’environ 200 000 dollars par jour à 500 000.

6. Risque politique et sanctions, préoccupations croissantes
pour les projets à long terme

Les grands projets de construction peuvent avoir une durée de cinq à dix ans et faire intervenir des entreprises et des fournisseurs du monde entier. Ce qui les rend vulnérables aux sanctions et aux différends commerciaux.

Ainsi, des augmentations fortes et soudaines des droits de douane américains peuvent accroître de plusieurs millions de dollars les demandes d’indemnisation d’usines et de machines importées de pays comme la Chine.

7. Le développement des projets d’énergie renouvelable apporte des défis…
mais aussi des bénéfices

Avec la hausse de la demande en énergie verte, les projets d’énergie solaire et éolienne se sont développés en taille, avec des sites plus éloignés et des éoliennes plus grandes, aux pales aussi longues qu’un terrain de football.

En 2018, dans l’Union européenne, 409 éoliennes en mer ont été implantées dans le cadre de 18 projets. L’éolien en mer peut être un secteur particulièrement délicat pour le règlement des demandes d’indemnisation, quand les éoliennes sont difficiles d’accès.


Le rôle de plus en plus important des drones et des nouvelles technologies
dans l’évaluation des risques et des indemnisations

Les grands projets de construction et d’ingénierie devenant de plus en plus complexes, l’évaluation des risques et des indemnisations, mais aussi la détermination de la cause première d’un sinistre sont de plus en plus difficiles. Les assureurs disposent toutefois d’une gamme de plus en plus large de nouvelles technologies pour les aider.

  • AGCS a récemment utilisé les drones, la lasergrammétrie et la modélisation numérique pour déterminer l’origine de l’explosion d’une machine sur un site inaccessible. Les drones et l’imagerie satellitaire ont également servi à évaluer les demandes d’indemnisation en risques techniques après les incendies record en Californie et l’ouragan Florence, en 2018.
  • AGCS associe les données topographiques en 3D, recueillies par des drones, à la modélisation numérique hydrogéologique et aux données de simulation de précipitations pour prévoir le risque d’inondation soudaine sur les chantiers.
  • Les technologies par satellite fournissent des images haute résolution d’un site dans un délai de 24 heures après un sinistre… Même dans des endroits éloignés ou dangereux. Elles peuvent également permettre de détecter les demandes d’indemnisation excessives ou frauduleuses.

La technologie apportera plus de certitude dans la gestion des demandes d’indemnisation en risques techniques. Les parties intervenant sur un site au même instant, et les activités réalisées simultanément sont si nombreuses qu’il peut être extrêmement difficile de comprendre le déroulement d’un sinistre.

Cependant, nous pouvons de plus en plus nous appuyer sur la technologie pour accéder à des données et des informations qui nous permettent de mieux comprendre la cause originelle d’un sinistre et d’accélérer les procédures d’indemnisation.

Ray Hogendoorn

Raymond Hogendoorn
Directeur mondial de l’indemnisation dommages et risques techniques,
Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS)

Ray, originaire des Pays-Bas, travaille pour Allianz Global Corporate & Specialty à Munich.
Il possède 40 ans d’expérience dans le secteur de l’assurance. Ingénieur de formation, il a plus particulièrement œuvré sur les lignes d’activité « Dommages aux biens et Risques Techniques/Construction », et a notamment dirigé des départements « Souscription et l’Indemnisation en Risques Techniques et Construction ».
Depuis 2007, il est directeur mondial de l’indemnisation dommages et risques techniques chez AGCS.

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