Crash du Boeing 737-Max8, les premières failles décelées en France dès 2017
Le crash d’un Boeing 737-Max8, de la compagnie Ethiopian Airlines, a entraîné la mort de 157 personnes le dimanche 10 mars 2019. Les premières défaillances sur ce modèle avaient été constatées en France au cours du printemps 2017.
L’épisode Emiliano Sala en janvier 2019, le vol Rio-Paris en juin 2009… Comme tous les crashs aériens, et la majorité des accidents mortels d’ailleurs, le crash du Boeing 737-Max8 de la compagnie Ethiopian Airlines suscite actuellement davantage de questions qu’il ne donne de réponses. Dans la matinée du dimanche 10 mars, ce vol ET 302 s’est écrasé alors qu’il effectuait la liaison entre Addis Abeba (Éthiopie) et Nairobi (Kenya).
Un malheureux accident qui ne passe cependant pas inaperçu au regard des circonstances troubles des événements. Ce vol, effectué à bord d’un appareil Boeing 737-Max8, s’est en effet écrasé seulement six minutes après son décollage. Durant ce laps de temps, le pilote « expérimenté » avait fait part de « difficultés » à manier l’appareil confie Le Figaro. Ces difficultés étaient telles que l’intéressé avait par ailleurs demandé à faire demi-tour. Ce qui au passage lui avait été accordé.
À noter que, une fois n’est pas coutume dans ce genre d’accident, la météo n’aurait eu aucun impact lors de ce tragique événement. FranceTVInfo relaie en effet qu’il était question « de conditions météorologiques favorables » tout au long de la durée du vol.
316 morts en cinq mois pour le Boeing 737-Max8
Si les circonstances de cet accident – qui n’a fait aucun rescapé parmi les 157 personnes présentes à bord – paraissent troubles, c’est notamment en raison du fait qu’il s’agit du deuxième drame en l’espace de cinq mois pour le constructeur américain.
En octobre 2018, un Boeing 737-Max8 – soit exactement le même appareil que pour le drame du 10 mars – s’était également écrasé peu de temps après son décollage. Treize minutes après très exactement. Là encore, le pilote avait demandé à faire demi-tour juste après le départ de l’avion de la compagnie indonésienne Lion Air. Aucune des 189 personnes présentes à bord n’avait survécu au crash.
Les conclusions de l’enquête rendues par l’aviation civile avaient alors déjà mis en avant le fait que l’appareil faisait l’objet d’un « risque de piqué répété ». Dans les faits, « l’avion semble décrocher, puis reprendre de l’altitude, avant de s’écraser » relate FranceTVInfo. Après ce drame, le constructeur américain avait alors décidé de reformer ses pilotes sur le maniement de ses Boeing 737-Max8. Un appareil qui se veut l’avion le plus équipé du marché en matière d’aideinformatique à la navigation.
Depuis ce premier accident, certains experts « soupçonnent un problème de conception de l’avion, notamment au niveau des logiciels de commande », rapporte Le Monde.
Des problèmes de moteur décelés en France dès 2017
L’accident du 10 mars est-il uniquement lié à un problème d’électronique ? Cette question ne trouve pas de réponse définitive à l’heure actuelle. Toujours est-il que des premiers signes avaient mis en alerte Boeing dès 2017.
À l’époque, Safran – en charge de la motorisation des appareils du constructeur américain – avait identifié un problème de moteur, dans l’usine de Snecma de Villaroche (Seine-et-Marne). « Nous avons un problème de qualité de production d’une pièce. Précisément d’un disque de la turbine basse pression, en provenance d’un sous-traitant », confiait alors au Figaro Olivier Andries, président de Safran Aircraft Engines.
Dans la foulée de cette mise en lumière, le constructeur américain avait décidé de suspendre les essais de vols de ses appareils Boeing 737-Max8.
Appareils cloués au sol et « aucune conclusion » tirée
À l’heure actuelle, en dépit de la thèse avancée d’un défaut informatique, le PDG d’Ethiopian Airlines refuse de tirer une quelconque conclusion. « Il est trop tôt pour avancer une cause de l’accident. Une enquête sera menée pour en trouver la cause », a en ce sens confié Tewolde GebreMariam (PDG d’Ethiopian Airlines) à travers une déclaration relayée par Le Figaro. La prudence est d’autant plus de mise qu’un témoin a confié à l’AFP que « l’avion était déjà en flammes à l’arrière juste avant le crash ».
Dans l’attente d’une levée définitive des doutes, le gouvernement éthiopien a pris la décision d’immobiliser l’ensemble de ses appareils Boeing 737-Max8 au sol. La Chine, la Corée du Sud ou encore l’Indonésie en ont fait de même ces dernières heures. Pour rappel, aucune compagnie aérienne n’utilise ces appareils en France.
Eitel Mabouong – Journaliste
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