Pour que des poussières puissent exploser, il faut qu’elles forment avec l’air un mélange relativement homogène et qu’elles soient combustibles. Les conditions optimales pour une explosion de poussières sont généralement réunies quand les particules atteignent un diamètre inférieur à 1/10 mm et que leur dispersion dans l’air est comprise entre 20 et 70 g/m3. Une source d’inflammation ou l’élévation à une température suffisante induisent, sur les particules d’un tel nuage, des réactions dont le bilan global est exothermique. La flamme se propage dans le nuage. Elle est précédée d’une onde de pression qui est provoquée par l’expansion des gaz chauds formés par la combustion et qui entraîne les poussières du nuage. D’autres poussières, déposées sur les parois de l’enceinte (notamment en canalisation) où se déroule l’explosion, peuvent être soulevées et donner lieu à des explosions successives. L’inflammation d’une couche de poussière peut, par les remous gazeux provoqués, mettre en suspension un nuage et être suivie d’une explosion. Des suspensions dans l’air de gouttelettes de liquides inflammables formant un brouillard peuvent exploser dans les mêmes conditions que les nuages de poussières. D’une manière générale, les explosions de poussières prennent le régime de déflagration. Exceptionnellement, certaines poussières, comme celles de l’aluminium, peuvent, dans des enceintes de forme favorable (canalisations, par exemple) approcher ou atteindre un régime de détonation.