Incendie. Batterie lithium-ion, un déchet électronique dangereux !
Quatre départs d’incendie se sont récemment produits dans un centre de tri en Bretagne. À l’origine du sinistre, des batteries lithium-ion qui ont pris feu lors du process. L’occasion de rappeler que ces accumulateurs électrochimiques doivent faire l’objet de consignes strictes tout au long de leur cycle de vie, notamment au moment de leur élimination.
Les faits ont été rapportés par le site Ouest France fin septembre : dans la même semaine, un centre de tri d’emballages ménagers recyclables proche de Morlaix a connu quatre départs de feu. En cause, des « batteries portatives qui ont explosé au cours du process de l’usine ». Si l’incendie n’a pas fait de victime, les conséquences n’en sont pas moins importantes.
Selon le quotidien l’exploitant, Morlaix structure, a indiqué que cet incident avait provoqué « la mise en danger du personnel de l’usine, l’arrêt de l’usine (40 personnes environ par poste) le temps de l’intervention, puis une surveillance accrue lors de la remise en route et sur les zones de stockage et le risque de destruction de l’outil industriel. »
La filière des DEEE
Sur son site web le groupe Paprec, spécialiste du recyclage et de la valorisation des déchets, rappelle que « chaque année, la France met sur le marché environ 1,5 millions de tonnes de nouveaux appareils, et recycle plus de 340 000 tonnes de produits usagés. À titre indicatif, chaque foyer français possède environ vingt kilos d’équipements électriques et électroniques, et génère autant de kilos de DEEE (…). Une quantité de déchets qui n’est pas encore intégralement traitée, puisque les entreprises de recyclage ne récupèrent que 7 kilos de produits de ce type par habitant et par an. »
Faut-il le rappeler ? Les déchets d’équipement électrique ou électronique (DEEE), qu’ils émanent des particuliers ou des professionnels, possèdent leur propre filière de recyclage et d’élimination. Des gros appareils électroménagers aux téléphones fixes et portables en passant par les jouets et les objets de surveillance et de contrôle, la filière DEEE identifie 11 catégories de produits à collecter séparément. Les déchets apparentés sont recueillis principalement en déchetterie, généralement dans des containers ou bacs métalliques prévus à cet effet.
Erreurs de tri
Normalement, la consigne est de retirer les dispositifs d’alimentation électrique (pile, batterie) des appareils portables avant leur dépôt en collecte. Une recommandation qui n’est souvent pas respectée. Ces piles et batteries se retrouvent donc engagées dans des process (stockage, convoyage, broyage, incinération) non adaptés. Ou bien elles sont mêlées à d’autres déchets recyclables facilement inflammables, lorsque les particuliers les jettent avec les ordures ménagères.
Lithium-ion, des batteries non dénuées de risques
Les erreurs ou l’absence de tri, généralement du fait des utilisateurs de ces objets électriques et électroniques, sont malheureusement fréquentes. En septembre 2018, le Barpi (Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels) a ainsi réservé un traitement particulier à ce problème dans un flash spécial intitulé « les piles au lithium usagées ne sont pas des déchets comme les autres ! ». Le danger représenté par les erreurs de tri, le stockage impropre ou le transport inadéquat des piles ou batteries contenant du lithium se reflétait dans une accidentologie significative relevée par la base Aria.
Le dossier du n° 566 de Face au Risque, consacré aux batteries lithium-ion, explique que ce type d’accumulateur présente un risque spécifique, l’emballement thermique. Cette réaction chimique des composants internes conduisant à un échauffement voire à une explosion, peut intervenir dans diverses situations : choc mécanique, court-circuit, source de chaleur, charge ou décharge inadaptée. Vu que cette technologie li-ion est embarquée dans un nombre grandissant d’objets, et avec des quantités d’énergie embarquée croissante, la vigilance doit rester de mise.
Bernard Jaguenaud – Rédacteur en chef
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