Vol au Louvre, le GPMSE réagit : “sortir des caricatures, revenir au risque”
À la suite des déclarations publiques de plusieurs organisations professionnelles de la sécurité privée critiquant la réglementation française sur la vidéosurveillance dite « intelligente » et laissant entendre qu’elle priverait les opérateurs d’« une capacité essentielle de prévention », le GPMSE tient à apporter son éclairage.

En effet, le GPMSE ne partage pas cette lecture réductrice qui consiste à affirmer qu’un assouplissement généralisé de la réglementation notamment sur la vidéosurveillance « intelligente » serait la réponse aux problèmes de sécurité.
« Cambriolage du Louvre : sortir des caricatures, revenir au risque. Le GPMSE appelle à une réponse globale et responsable »
Le GPMSE (Groupement professionnel des métiers de la sécurité électronique).
La protection des œuvres et des publics ne se résume pas à l’usage des outils technologiques
Elle repose en priorité sur une analyse globale des risques intégrant l’évaluation des secteurs sensibles et des zones à risque en fonction de l’estimation des valeurs, des scenarii de pénétration, des infrastructures fiables, des procédures et des compétences — auxquels la technologie contribue, dans le respect du cadre légal.
Le rapport de la cour des comptes et la réponse des administrations et organismes concernés
Récemment publiés, ils confirment l’existence de défis structurels : rattrapage des investissements techniques (électricité, sûreté, sécurité), modernisation et disponibilité des équipements, pilotage des flux, conditions de travail des agents, et financement pluriannuel.
Ces éléments sont déterminants pour la prévention comme pour la réponse opérationnelle.
La mise en place de nouvelles technologies de détection et d’alerte, y compris les fonctions analytiques vidéo, n’ont d’impact que si elles s’insèrent dans un schéma d’architecture de sûreté et sécurité cohérent et fiable
Le fondement de la démarche doit obligatoirement s’appuyer sur l’analyse du risque lié à l’activité du site et des valeurs qu’il héberge.
Dans le cas du Louvre la détection périphérique autour du bâtiment, pourtant indispensable dans ce type de risque, n’a, semble-t-il, pas été prise en compte à sa juste valeur. D’autant plus que la fameuse « terrasse » par laquelle les voleurs ont accédé, constitue une zone de faiblesse indiscutable et facilement protégeable.
Le cambriolage du Louve est l’occasion pour le GPMSE de rappeler les règles fondamentales concernant la détection électronique :
- La prévention est systémique : étude de risques, détermination des zones de valeurs et secteurs sensibles. Elle doit associer tous les acteurs, parties prenantes impliqués dans la sureté et sécurité. Dans le cas de valeurs hors classe, la totalité des scenarii de pénétrations ainsi que le moyen de transmission et confirmation d’alerte doit être évaluée régulièrement. Intégrant également architecture, contrôle d’accès, détection, vidéoprotection, supervision, plans d’intervention, gestion des flux, des travaux, et coordination avec les forces publiques.
- Le droit n’est pas l’ennemi de l’efficacité : il doit néanmoins évoluer avec les nouvelles technologies dans le respect de nos règles fondamentales. La législation française et européenne encadre les usages pour protéger les libertés tout en permettant des expérimentations, des traitements proportionnés et une gouvernance des données. Bien qu’imparfaits et souvent en décalage avec les évolutions technologiques, ces garde-fous renforcent la confiance et la qualité opérationnelle.
- L’analyse vidéo n’est pas un substitut à la maîtrise d’ouvrage. Sans schéma directeur, sans mission précise des systèmes, sans exigences de performances vérifiables, sans objectifs bien cadrés, sans maintenance et supervision en continu, son efficacité reste assujettie à un schéma de sécurité cohérent.
- Le facteur humain indispensable. Des personnels qualifiés, des procédures adaptées, une chaîne de décision courte sont décisifs dans les minutes qui suivent l’alerte.
- La transparence et la confidentialité doivent coexister. La publication d’informations sensibles (cartographie des caméras, points singuliers) fragilise les dispositifs.
Appel au dialogue
Enfin, Le GPMSE interpelle le député Jérémie Patrier-Leitus, vice-président de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation, afin de proposer d’être le porte-parole des organisations professionnelles parties prenantes et reconnues pour leurs expertises. L’objectif étant de contribuer collectivement aux travaux de la mission confiée par le premier ministre au député sur la recherche de solutions concrètes pour la protection du patrimoine national.
À lire également
Le communiqué de presse de la Fédération Française de la Sécurité Privée (FFSP), aux côtés de l’AN2V, de l’ANITEC et du GES, publié le 20 octobre 2025 : “Cambriolage du Louvre : Quand la loi contraint et empêche la Sécurité Privée d’agir !“.

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