Charente : cinq morts dans l’incendie d’un gîte accueillant des adultes en situation de handicap

Un important incendie a ravagé 300 m² d’un gîte accueillant des adultes en situation de handicap, en Charente. Le sinistre a eu lieu dans la commune de Montmoreau, au sud d’Angoulême.

Le décès d’une femme en situation de handicap âgée 63 ans a rapidement été annoncé. De même que quatre disparitions, parmi lesquelles figure la responsable du gîte. Quatre autres personnes ont été évacuées vers un centre hospitalier, dont une en urgence absolue.

Quelques heures plus tard, dans l’après-midi du lundi 28 juillet 2025, le bilan a été mis à jour à deux reprises. Dans un premier temps, il était question de trois morts (dont la responsable du gîte) et deux disparus. Puis de quatre morts et un disparu.

Le bilan définitif en date du mardi 29 juillet 2025 fait finalement état de cinq morts, le corps de la dernière personne disparue ayant été retrouvé sans vie.

Selon une source de la Gendarmerie à l’AFP, douze personnes en situation de handicap, ainsi que le couple qui tient le gîte, se trouvaient dans le bâtiment au moment de l’incendie. Le feu s’est déclaré en pleine nuit, aux alentours de 4h30 du matin. 85 pompiers ainsi que 24 véhicules ont été dépêchés sur les lieux.

Dans la matinée, la Préfecture a indiqué que le feu était maîtrisé, et que l’intervention des pompiers avait été très rapide, ces derniers étant arrivés sur les lieux en moins de vingt minutes.

Le maire a précisé que les bornes à incendie situées à proximité du sinistre ont permis de juguler le feu, tout en déplorant qu’une partie du bâtiment se soit effondré, et que des personnes soient encore vraisemblablement coincées sous les décombres.

“Pour l’instant, les pompiers ne peuvent pas aller les chercher pour éviter tout risque d’éboulement supplémentaire au niveau de la structure”, a-t-il indiqué.

Le maire de la commune a également indiqué à l’AFP que le bâtiment incendié est un ancien corps de ferme détenant “le label pour accueillir des personnes handicapées pendant la période des vacances”.

Selon une source de la Gendarmerie, l’incendie pourrait être dû à un dysfonctionnement de l’installation électrique, sans qu’on ne sache pour le moment si le bâtiment respectait les normes de sécurité incendie en vigueur.

La Gendarmerie a ouvert une enquête, et le sous-préfet a déclaré auprès du média Ici que “les services de l’État avaient inspecté [les lieux] il y a trois ans avec un avis favorable pour accueillir des personnes handicapées”. Il a ajouté qu’il s’agissait d’une “petite structure qui accueille moins de seize personnes et n’est donc pas soumise à déclaration et à commission de sécurité”.

Une problématique qui rejoint les constats du colonel Frédéric Goulet, ancien chef du Bureau de la prévention et de la réglementation incendie (BPRI), auprès de Face au Risque :

“Aujourd’hui, pour ce qui est des meublés de tourisme ou des habitats touristiques de moins de quinze occupants, nous n’avons aucune règle, hormis celles de l’habitation. Or, à mon sens, les règles de l’habitation ne sont pas forcément appropriées au niveau de risque.”

Ce drame survient moins de deux ans après l’incendie de Wintzenheim qui avait causé la mort, le 9 août 2023, de onze personnes dont dix en situation de handicap dans le Haut-Rhin.

Déjà à l’époque, il s’agissait d’un bâtiment à usage agricole rénové, mais, contrairement aux premiers éléments concernant l’incendie en Charente, le gîte de Wintzenheim ne bénéficiait d’aucune autorisation lui permettant d’accueillir du public.