Incident à l’usine Yara France de Montoir-de-Bretagne : les conclusions du BEA-RI
Le vendredi 29 mars 2024, l’usine Yara France de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) – classée Seveso seuil haut – était touchée par un incident. Le BEA-RI (Bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels) a rendu ses conclusions à ce sujet dans un rapport daté du vendredi 24 janvier 2025.

Yara France Montoir : que s’est-il passé le 29 mars 2024 ?
Le site Yara France de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) est l’un des trois sites industriels de l’entreprise norvégienne Yara situés en France.
« Ce site produit des engrais azotés et engrais complexes destinés principalement au marché agricole français. Ces produits bénéficient du label Origine France Garantie (logo et n°7054332) » précise l’entreprise sur son site internet à propos de cette usine.
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Le vendredi 29 mars 2024, des eaux industrielles chargées d’azote sont rejetées dans la Loire. « Une substance indésirable a abreuvé la Loire » relate ainsi Le Parisien à ce sujet fin mars 2024. Ces eaux industrielles proviennent du site Yara France de Montoir-de-Bretagne, classé Seveso seuil haut.
Pourquoi le site Yara France de Montoir-de-Bretagne a rejeté des eaux industrielles dans la Loire ?
Dans la synthèse de son rapport récemment publié, le BEA-RI précise que l’usine Yara France de Montoir-de-Bretagne a subi « une perte complète de l’alimentation électrique principale » à 12h25 ce vendredi 29 mars 2024.
Il rappelle par la suite que « l’électricité est essentielle au maintien en sécurité du stockage d’ammoniac et du bac de NASC1 (nitrate d’ammonium en solution chaude) ».
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Notre article “Explosions à Beyrouth, le nitrate d’ammonium en cause ?“.
Faute d’électricité, « le chef de quart décide alors de recourir au laveur de gaz dont la fonction est de maintenir la pression du réservoir d’ammoniac en deçà des pressions d’ouverture des soupapes de sécurité mais dont l’emploi induit le rejet d’ammoniaque en Loire ». Une manoeuvre qui explique la présence d’eaux industrielles dans le fleuve ce jour-là.
« De nombreuses pannes ou indisponibilités de matériels vont empêcher la remise en service des installations. Le mode dégradé perdurera jusqu’au lendemain » ajoute par ailleurs le BEA-RI.
Ce dernier conclut que « l’état de vétusté et le faible niveau de disponibilité des équipements ainsi que l’insuffisance du plan de suivi de l’obsolescence et de maintenance préventive ont été des facteurs qui ont contribué à la survenue de la situation de crise ».
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L’article du Monde, évoquant la transformation du site : “À côté de Saint-Nazaire, les leçons du fiasco de Yara, numéro un mondial de l’engrais“.
Les 6 recommandations du BEA-RI à Yara France Montoir
Le Bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels émet six recommandations à l’adresse de Yara France :
- définir une stratégie de mise en sécurité du site visant à l’évacuation des potentiels de dangers encore présents en tenant compte des contraintes et des risques mis en lumière par l’accident ;
- élaborer un plan de rénovation des installations électriques en cohérence avec le plan de transformation du site ;
- établir un état des lieux des automates nécessaires à la sécurité des installations et veiller à leur indépendance vis-à-vis de l’exploitation des installations ;
- garantir la présence de personnels techniques nécessaires à la fourniture des utilités et l’entretien des installations ;
- améliorer la procédure de déclenchement du POI (Plan d’opération interne) (…) et sa montée en puissance en gérant la cellule de crise de compétences techniques en provenance du groupe ou des autres sites Yara pour améliorer la fonction anticipation ;
- améliorer la procédure de gestion des eaux ammoniacales issues du laveur pour que la solution de confinement et d’analyse avant rejet soit le mode retenu par défaut.
En savoir plus
Retrouvez le rapport d’enquête complet du BEA-RI sur cet incident survenu au sein de l’usine Yara France de Montoir-de-Bretagne.
L’ensemble des rapports d’enquête du BEA-RI sont par ailleurs disponibles dans notre rubrique “Rapports“.

Eitel Mabouong – Journaliste
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