Dispositif FR-Alert : premiers retours d’expérience en 5 chiffres
Mis en place fin juin 2022, le dispositif FR-Alert visant à prévenir les populations d’un danger via un smartphone a fait l’objet de plusieurs expérimentations. Les premiers retours sont globalement très positifs.
Déployé sur le territoire national depuis juin 2022, la France dispose d’un nouveau moyen d’alerte des populations d’un danger en cours ou imminent : le dispositif FR-Alert. Il est destiné à venir compléter et moderniser le système SAIP (Système d’alerte et d’information aux populations), existant depuis 2013.
Le principe de fonctionnement de FR-Alert repose sur l’envoi d’une notification accompagnée d’un signal sonore spécifique sur les téléphones portables (même en cas de mobile éteint ou en mode silencieux). Les personnes se situant dans la zone de danger sont averties, afin de les informer des comportements à adopter pour se protéger.
Cet outil est activé en cas de danger majeur, qu’il soit de nature industrielle, sanitaire, naturelle ou terroriste.
Du 17 mai au 30 novembre 2022, plusieurs exercices ont été menés en Métropole. Une équipe pluridisciplinaire a suivi ces expérimentations, en coopération avec la direction numérique du ministère de l’Intérieur, afin d’évaluer les avis du public ayant reçu une notification d’alerte sur leur smartphone. Une synthèse des résultats est disponible sur le site de l’IRMa.
Des exercices menés par les préfectures
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Le nombre d’exercices préfectoraux suivis par l’équipe pluridisciplinaire entre la mi-mai et fin novembre 2022, sur le territoire métropolitain :
- 11 scénarios d’incidents industriels (fuite de produits chimiques, accident de transport de matières dangereuses…) ;
- 3 situations d’inondations ;
- 2 événements sur des sites nucléaires
- 1 menace d’attentat ;
Une forte participation du public
97 %
7 950 questionnaires en ligne ont été complétés (en totalité) par les destinataires à la suite de l’envoi des notifications, soit un taux de réponse à l’enquête de 97 %. Les réponses étaient du type « oui », non », « je ne sais pas ».
Si le profil des répondants paraît relativement équilibré (49 % de femmes, 47 % d’hommes), trois classes d’âge sont légèrement surreprésentés (30-34, 35-39 et 40-44 ans), alors que la part des + de 75 ans apparaît relativement faible (3 %).
La perception et la réaction des destinataires
76,7 %
En cas d’alerte réelle, les répondants déclarent qu’ils auraient su comment réagir (76,7%), et qu’ils ont regardé autour d’eux (51,9%) pour observer le comportement d’autrui situé à proximité.
A la réception de la notification, les répondants ont ressenti de la surprise (82,6 %), de la curiosité (76,4 %), du stress (40,5 %), mais aussi de la peur (39,6 %), de l’incompréhension (39,3 %) et parfois de l’agacement (11 ,1 %).
Des paramètres passés au crible
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C’est le nombre d’invariants étudiés, que comportait systématiquement chaque notification envoyée. Globalement, les résultats sont très satisfaisants :
- Le son : il a été considéré comme audible (86,8 %), surprenant (83,2 %), intrusif (66,1 %), stressant (59,2 %), désagréable (86,3 %) ;
- L’émetteur : la mention du nom de la préfecture a été considéré comme crédible (85,8 %) et facile à identifier (72,1 %) ;
- La nature du danger : elle a été perçue comme compréhensible (91,2 %), précise (78,2 %), complète (72,3 %) et très peu technique (91,7 %) ;
- La localisation du danger : elle est estimée claire à 84,3 % ;
- Les consignes : elles sont évaluées comme compréhensibles (88,3 %), utiles (89,4 %), précises (83,2 %) ;
- La mise en page : elle est considérée comme lisible (90,2 %) et structurée (86,4%) ;
Quelques bémols
47,8 %
La part des répondants estimant l’émetteur du message, autrement dit le nom de la préfecture, « assez peu connu ». Ceci s’est vérifié en particulier pour les individus qui étaient simplement de passage dans la zone. Certains répondants ont proposé d’améliorer le message en intégrant le logo de la préfecture.
Concernant le son de la notification, certains ne l’ont pas toujours associé à leur téléphone (à cause du caractère inédit du son), tandis que d’autres se sont empressés de couper le son (sans lire la notification), pour ne pas déranger. Dans un contexte bruyant (rue circulante, travaux…), le son reste peu audible, au contraire de l’atmosphère feutrée de l’habitable d’une voiture.
Une proportion de 30 à 44 % de répondants (selon les tranches d’âge) a trouvé la mise en page assez dense.
Toutes les préfectures devraient avoir réalisé un test avant la fin juin 2023, tout comme les départements d’Outre-mer.
En savoir plus
Les résultats complets des expérimentations (passées et en cours) sont disponibles en ligne.
Bernard Jaguenaud – Rédacteur en chef
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