SprinkBox, l’outil de supervision des installations sprinkleurs

Bien que le nom puisse prêter à confusion, il ne s’agit pas de la sélection sud-africaine de rugby (surnommée les « Springboks »). SprinkBox, dont le nom s’apparente à un mix entre un diminutif de sprinkleur (« Sprink ») et une boîte à outils (« Box »), est une solution de sécurité incendie connectée.

Directeur technique et innovation chez Axima Sécurité Incendie, Hervé Roché nous précise en ce sens que « SprinkBox est un outil de supervision applicable sur des installations sprinkleurs quels que soient leur origine et leur référentiel », permettant « la remontée d’information en temps réel », complète sur son site internet Equans.

Cet outil « s’inscrit dans la démarche d’industrie 4.0 avec une digitalisation complète et un suivi de maintenance adapté », ajoute la maison mère de l’entreprise Axima.

S’agissant de l’utilité de la solution SprinkBox, notre interlocuteur prévient d’emblée : « cet outil crée un meilleur suivi ainsi qu’une meilleure maîtrise de l’état de l’installation et de son caractère opérationnel, mais il n’allège pas le programme des gammes de maintenance et des opérations à réaliser sur les sites ».

De manière traditionnelle, « dans les installations, les bandes manométriques papier enregistrent les pressions des postes de contrôle de manière hebdomadaire », explique le directeur technique et innovation d’Axima.

En fonction des relevés sur les bandes papier, « cela atteste du bon fonctionnement d’une installation. Toutes les semaines, une personne est ainsi chargée de changer les bandes papier de chacun des postes de contrôle, qui peuvent être dispatchés sur les sites ».

L’outil SprinkBox permet ainsi, dans les grandes lignes, de passer d’une supervision papier d’une installation sprinkleur à une supervision numérique en 4G – 5G et en temps réel. « La lecture que l’on aurait sous forme de papier, nous l’avons désormais en numérique pour chaque poste de contrôle », nous résume-t-on du côté d’Axima.

Avec cette solution digitale, il est par ailleurs possible de « visualiser à distance toutes les données de l’installation. On reçoit des notifications instantanées par mail de l’ensemble des alarmes et des SMS spécifiquement pour les “alarmes feu”. Sur les postes, on peut enregistrer les pressions qui sont anormales. On peut aussi diagnostiquer et détecter s’il y a une fuite quelque part en observant les données sur le nombre de micro-démarrages de la pompe jockey, trouver des défauts cachés ou qui ne sont pas directement visibles. »

Au-delà des alertes instantanées, l’un des autres aspects qui fait de SprinkBox une solution à part réside dans le stockage digital des relevés d’informations réalisés tout au long de l’année sur l’installation.

« Les données d’informations sont archivées et sécurisées, développe ainsi Hervé Roché. Toutes les remontées d’alarme sont archivées dans le cloud. Tous les éléments de fonctionnement qui paraissent pertinents sont répertoriés dans un rapport annuel. Sur une installation sprinkleur par exemple, le groupe motopompe doit tourner 20 à 30 minutes chaque semaine. Avec SprinkBox, il est possible d’observer sur l’année s’il y a eu un fonctionnement régulier du groupe et si ces opérations de maintenance ont bien été réalisées. »

L’intéressé conclut à ce sujet sur le fait que « si un industriel a un outil SprinkBox, il peut alors fournir son rapport annuel à son assureur » sans difficulté, simplement en se connectant à son compte.

Le fonctionnement de cette solution réside dans la mise en place de capteurs intelligents reliant « des pressostats numériques au cloud de la SprinkBox, c’est-à-dire un automate, qui vient transférer ces données et qu’on archive de manière automatique avec une production de rapports qu’on crée pour chaque poste de contrôle », schématise Hervé Roché.

Dans le détail, « des capteurs et la centrale d’alarme sont reliés à un transmetteur en 4G, qui remonte la donnée sur une plateforme Equans sécurisée. Chaque capteur et la centrale d’alarme remontent des données enregistrées au fil de l’eau. Ce qui permet d’avoir une visibilité pour savoir ce qu’il se passe sur l’installation. »

Il est par ailleurs possible de personnaliser ces remontées d’informations en fonction des besoins.

« Nous utilisons des capteurs pour mesurer la pression mais, à la demande de nos clients, nous pouvons ajouter d’autres capteurs sur les installations et relier d’autres choses que les postes de contrôle comme le niveau d’eau de la cuve, le niveau de gasoil, la consommation d’eau… Chaque client peut finalement surveiller ce qu’il veut à travers cette solution », énumère le directeur technique et innovation d’Axima.

Ce dernier confie à ce sujet, en guise de conclusion : « nous ajoutons des éléments mais nous n’enlevons rien à l’installation de base qui est agréée, reconnue et demandée par l’assureur. Cela n’affecte en rien le fonctionnement de l’installation. Nous venons simplement prendre des signaux complémentaires. Si nous avons besoin d’un capteur de pression ou de niveau, nous venons simplement les ajouter. Mais nous ne substituons pas d’élément ».

Les applications web et mobile actuelles vont prendre un nouveau tournant en 2026 avec une série de nouveautés, notamment « une interface beaucoup plus fluide qui permettra d’accéder au plan du site, paramétrer et superposer des analyses, créer des scénarios et des alertes pour nos clients… Le temps de disponibilité de l’installation sprinkleur sera aussi un indicateur dans la prochaine application. Nous pourrons remonter une trentaine d’informations sur les groupes motopompes », conclut-on chez Axima.

Article extrait du n° 610 de Face au Risque : « Photovoltaïque et risque incendie » (novembre-décembre 2025).