Batteries : une nouvelle infrastructure d’essais chez CNPP
CNPP a inauguré un nouveau hall d’essais batteries sur son site de Saint-Marcel (Eure) le vendredi 24 octobre 2025. L’inauguration de cette infrastructure s’inscrit dans un contexte d’augmentation du nombre de véhicules électriques en circulation, ainsi que de l’évolution des risques et du nombre de sinistres associés.

Poussée par les objectifs de décarbonation fixés par l’Europe (interdiction des ventes de véhicules thermiques en 2035), l’industrie automobile connait actuellement une transformation majeure avec l’essor des véhicules électriques (VE). Portée par les enjeux environnementaux, les incitations gouvernementales et l’évolution des technologies, cette transition s’accélère de manière significative. En 2015, les véhicules électriques ne représentaient qu’environ 1% des immatriculations de voitures neuves. En 2024, cette part a franchi le cap des 17%, selon les données du Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA). Le parc roulant électrique dépasse désormais les 1,5 million d’unités, contre moins de 100 000 en 2015. Ces chiffres illustrent une mutation profonde du paysage automobile français, orientée vers une mobilité plus durable. Parallèlement à cela, les risques évoluent et le nombre de sinistres associant des VE est croissant.
Dans ce contexte, CNPP a inauguré un tout nouveau hall d’essai Batterie le vendredi 24 octobre 2025, en présence des représentants de la préfecture, de la DREAL Normandie, de l’ADEME (Agence de la Transition écologique) et du conseil d’administration de CNPP. Cette infrastructure d’essais s’inscrit dans l’ADN de CNPP, la prévention et la maitrise des risques et renforce la palette de solutions délivrées par CNPP pour maitriser les risques associés aux nouvelles énergies et mobilités.

La nouvelle infrastructure est principalement dédiée aux essais abusifs sur des batteries de voitures électriques, exposées à un feu externe, dans le cadre de la procédure d’homologation ECE R100 (annexe 9E) © CNPP.
Dans le cadre de l’ECE R100, l’annexe 9E précise que la batterie doit être exposée à un feu de nappe direct durant 70 secondes, puis un feu indirect durant 60 secondes, avant d’être mise sous surveillance durant 3 heures pour repérer un éventuel emballement thermique © CNPP.

Regroupés autour de Guillaume Savornin, Directeur Général et Patrick Degiovanni, Président de CNPP, les équipes du Laboratoire Feu & Environnement ont présenté les missions réalisées pour accompagner les industriels dans la gestion des risques associés aux nouvelles technologies de batteries.
Depuis de nombreuses années CNPP réalise des essais abusifs sur les batteries lithium-ion :
- Essai d’exposition à un feu externe
- Propagation thermique par échauffement interne ou surcharge
- Court-circuit externe
- Surcharge/sur-décharge électrique.

La nouvelle infrastructure crée par CNPP permet de réaliser des essais abusifs au sein d’un local protégé thermiquement, abrité des intempéries et équipé de rétentions. D’autres types de tests que ceux portant sur les batteries de voitures électriques peuvent être pratiqués, jusqu’à une puissance de feu de 18 MW © CNPP.
Un nouvel environnement d’essais
Ce nouvel environnement d’essais est entièrement dédié aux essais d’exposition de batteries à un feu externe.
Les principales caractéristiques techniques de cet équipement sont :
- Surface totale : 300 m²
- Hauteur au-dessus de la zone feu : 10 m
- Puissance de feu : jusqu’à 18 MW
- 2 grandes portes sectionnelles contrôlables à distance.
- Sol en briques réfractaires à l’emplacement du foyer.
- Protection thermique des structures
- Alimentation électrique permettant la charge des batteries jusqu’à 120 A.
- Surface de désenfumage naturel de 40 m².
- Local d’observation et de suivi des mesures avec visualisation directe.
- Collecte des eaux de rinçage pour traitement.
Conçu pour tester les batteries de voiture, ce hall peut également être utilisé pour d’autres types d’essais feu. Cette structure très modulable permet de s’adapter à des protocoles sur-mesure tout en s’affranchissant des intempéries car abritée.
L’infrastructure d’essais a été complétée par un système de traitement des fumées, financé par l’État et l’Ademe. Il permet de neutraliser les émissions dans le cadre du brûlage complet de la batterie avant son évacuation du site.
De gauche à droite : R. Cherbit, ingénieur Transition énergétique, Ademe – F. Bahier, inspectrice de l’environnement, unité bidépartementale Eure Orne, Dreal Normandie – T. Feaugas, directeur Laboratoire Feu & Environnement, CNPP – P. Degiovanni, président, CNPP – G. Savornin, directeur Général, CNPP – N. Le Bas, sous-préfet des Andelys © CNPP.

Complété par un équipement innovant : un système de traitement des fumées
Ce système permet la neutralisation complète, après essai, des batteries par brûlage. Cette étape est indispensable afin de transporter en sécurité la batterie testée vers une usine de traitement.
Ce système comprend une hotte d’aspiration sous laquelle la batterie est exposée à une flamme alimentée au gaz, ainsi qu’un laveur de fumées assurant le traitement des émissions.
Ce système de traitement des fumées a été financé par l’Etat dans le cadre du Fonds Vert Territoires d’industrie en transition écologique opéré par l’ADEME.
Les plus lus…
L’OPPBTP a réuni, le 21 octobre, les acteurs du BTP, du droit, et de la santé-sécurité au travail lors d’un…
L’Alliance pour la Confiance Numérique (ACN) a annoncé l’élection de Grégory Wintrebert (Sopra Steria) en tant que président, à…
Avec la montée du nombre de contenus pédopornographiques et d’occurrences de sollicitations de mineurs via les médias sociaux, l’Union…
Quatre malfaiteurs ont cambriolé en quelques minutes la galerie d’Apollon du Louvre le dimanche 19 octobre 2025 au matin,…
Quel est l'impact des technologies numériques sur les travailleurs français et européens ? Réponse dans ce troisième et dernier…
En ciblant les points de fragilité des chaines de sous-traitance, les cybercriminels déstabilisent des secteurs entiers, entraînant un effet domino…







