Les batteries Blue Solutions avaient été auditées six mois avant l’incendie de Bolloré

10 juillet 20255 min

L’entreprise Blue Solutions, filiale du groupe Bolloré, a répondu aux accusations de l’entreprise Highway France Logistics 8, propriétaire de l’entrepôt ravagé par les flammes dans l’incendie Bolloré Logistics du 16 janvier 2023 à Grand-Couronne (Seine-Maritime).

Blue Solutions répond au BEA-RI et à HFL8 suite à incendie Bolloré Logistics. Crédit S.Leitenberger _ AdobeStock.

Ce qu’il faut retenir concernant la réponse de Blue Solutions à Highway France Logistics 8 (HFL8) :

  • il s’agit d’un document de dix pages ;
  • Blue Solutions assure que HFL8 connaissait la composition des batteries stockées chez Bolloré Logistics ;
  • Blue Solutions rappelle la responsabilité de Highway France Logistics 8 dans l’incendie ;
  • Blue Solutions apporte des réponses au rapport du BEA-RI.

Quelle est la responsabilité de Blue Solutions dans l’incendie Bolloré Logistics de Grand-Couronne ?

L’entreprise Blue Solutions est une filiale du groupe Bolloré.

Lors de l’incendie du 16 janvier 2023 à Grand-Couronne (Seine-Maritime), certaines de ses batteries LMP étaient stockées dans l’entrepôt ravagé par les flammes, qui était loué par l’entreprise Bolloré Logistics, autre filiale du groupe Bolloré.

L’entreprise Highway France Logistics 8 (HFL8) était pour sa part propriétaire de l’entrepôt qui a brulé.

Dans son document de dix pages, Blue Solutions rappelle qu’au moment du sinistre elle “n’était ni exploitant, ni logisticien, ni gestionnaire du site : elle
n’était qu’un simple déposant”.

Elle ajoute par ailleurs que “ses marchandises étaient confiées à un logisticien (Bolloré Logistics), lui-même locataire d’une cellule d’un entrepôt géré par un exploitant ICPE (HFL8), seule entité responsable de la conformité réglementaire du site”.

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Ce que Blue Solutions reproche à Highway France Logistics 8

Dans les grandes lignes, Blue Solutions reproche à Highway France Logistics 8 de ne pas assumer ses responsabilités en tant qu’exploitant du site.

“C’est à ce titre d’exploitant ICPE que HFL8 était rémunérée par ses locataires : pour auditer les marchandises, garantir le respect des prescriptions techniques et gérer les éventuelles situations de crise” explique en ce sens la filiale du groupe Bolloré dans son document.

“Elle ne peut pas aujourd’hui se prévaloir d’une prétendue ignorance des marchandises stockées sans renier sa mission. C’est précisément en sa qualité d’exploitant, donc de sachant, qu’elle est tenue de répondre de la gestion du site, pourtant complètement défaillante” ajoute-t-elle.

Elle accuse également l’entreprise HFL8 de nier le fait qu’elle était bel et bien au courant des marchandises stockées dans son entrepôt. Cela en raison du fait qu’un audit avait été réalisé seulement six mois avant l’incendie de Grand-Couronne du 16 janvier 2023.

Elle rappelle ainsi qu’un audit réalisé en juin 2022 par B27, spécialement mandaté par HFL8, relevait d’ailleurs la présence de batteries LMP (comme l’a remarqué à juste titre le BEA-RI dans son rapport). Ni la nature ni la composition des batteries ne lui ont donc été dissimulées”.

Avant de conclure sur le fait que “HFL8 avait l’obligation de s’enquérir” de la nature et de la composition des batteries car “c’est le cœur même de son rôle d’exploitant ICPE”.

Enfin, Blue Solutions reproche à Highway France Logistics 8 “une instrumentalisation du rapport du BEA-RI (…) pour travestir le droit”.

Qu’en est-il concernant les batteries au lithium de Blue Solutions liées à l’incendie ?

Concernant ses batteries LMP, Blue Solutions a répondu à travers son document de dix pages aux recommandations du Bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels (BEA-RI).

L’entreprise précise ainsi avoir déjà en place des standards pour le transport et stockage des batteries, notamment dans le cas de celles accidentées”. Elle ajoute que “des travaux de revue de ce standard sont en cours, avec les objectifs mentionnés dans la recommandation” du rapport du BEA-RI.

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S’agissant des doutes émis par HFL8, qui considérait les batteries lithium stockées dans l’entrepôt comme étant des déchets, la filiale du groupe Bolloré répond que : “les modules stockés à Grand-Couronne présentaient pour la plupart une durée de vie d’encore plusieurs centaines, voire milliers de cycles (…) qui permettait d’envisager un réemploi serein dans les prochaines années, justifiant parfaitement leur stockage et leur conservation.

Blue Solutions ajoute avoir déposé un recours “qui est toujours en cours devant le tribunal administratif de Rouen”, qui vise à se défendre du fait que ses batteries constituaient des déchets “au sens du Code de l’environnement”.

Enfin, l’entreprise assure “qu’en l’état, aucun élément technique ne permet d’imputer la responsabilité du sinistre à Blue Solutions (…). Les éléments techniques disponibles, versés notamment dans le cadre de l’expertise judiciaire, démontrent qu’une batterie LMP Blue Solutions est inerte, donc inoffensive, lorsqu’elle est stockée sans alimentation électrique.

Elle adresse une dernière charge en affirmant que “les allégations d’HFL8 sont donc dénuées de tout fondement scientifique”.

En savoir plus

Retrouvez en version intégrale la réponse en dix pages de l’entreprise Blue Solutions au rapport du BEA-RI et à Highway France Logistics 8.

L’enquête du BEA-RI sur l’incendie Bolloré Logistics est également disponible en version intégrale.

L’ensemble des enquêtes du BEA-RI sont par ailleurs toutes disponibles dans notre rubrique “Rapports”.

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Eitel Mabouong – Journaliste

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