Feu sacré et couvant à Montpellier
Le 11 décembre 2024, alors que des travaux de réfection de terrasse ont lieu, un incendie se déclare dans la couverture de l’église contemporaine des Saints-François à Montpellier. Sa conception architecturale contribuera à alimenter un feu qui va mobiliser une centaine de sapeurs-pompiers durant vingt-quatre heures !

Le premier appel émanant des ouvriers effectuant des travaux sur la couverture parvient au CTA-Codis à 9h27. Il entraîne l’envoi d’un « groupe incendie » constitué de deux engins-pompe, une échelle aérienne, un chef de groupe et un VSAV. À l’arrivée du premier détachement, le secteur baigne dans un brouillard de fumée épais.
L’incendie
Aucune flamme n’est visible. La fumée s’échappe de la toiture concave qui forme en même temps la façade latérale et le toit, la face opposée étant constituée d’un haut mur de béton sur lequel elle s’appuie. Dix minutes plus tard, un second groupe incendie est demandé. Le risque de propagation à l’ensemble de l’édifice n’est pas à écarter, et la lutte contre la progression du feu dans cette toiture multicouches va demander du temps et des moyens…
Le feu intéresse la sous-surface de la toiture avec des difficultés d’accès. De nombreuses archives et œuvres sont alors à protéger. Il faut « éplucher » plusieurs centaines de mètres carrés de revêtement, constitué d’une couche de couverture en cuivre, posée sur un platelage de bois, lui-même soutenu par un quadrillage de chevrons, entre lequel est disposé un remplissage de laine minérale. Un bardage d’acier nervuré constitue la dernière couche. Cette « peau » est posée sur une ossature métallique en treillis, visible depuis l’intérieur de la nef. Trois blocs à la courbure différente constituent le flanc et la toiture.
L’accessibilité à la toiture est complexe. Verticale à sa base, elle s’arrondit à son sommet. Il faut tenter de réaliser des lignes d’arrêt en ouvrant cette peau, avant que le feu n’occupe sa totalité. Les moyens de découpe d’un véhicule de secours routier vont être employés, mais il faudra bientôt demander une cellule « sauvetage-déblaiement » disposant de moyens de découpe des différents matériaux, plus adaptés.
La zone de départ de feu est sur une terrasse R+1. Une première lance attaque le feu à cet endroit, mais les fumées fusent entre la couverture de cuivre bien plus haut, en s’évasant. Deux lances sur échelle sont établies, permettant d’entreprendre un début de dégarnissage plus haut. Mais le feu s’étend, marqué par endroits par la décoloration du cuivre. Un drone équipé d’une caméra thermique est alors engagé. Avant midi, le déplacement d’une statue de 500 kg de la Vierge Marie, directement menacée, est effectué. Elle est déplacée dans un établissement scolaire voisin. Les archives de l’église seront elles aussi déplacées, tandis que l’autel et l’orgue monumental seront bâchés.
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