Entreprises, assureurs et risque climatique

16 décembre 20213 min

L’Amrae, en partenariat avec l’assureur Axa Climate, a présenté à la presse le 15 décembre 2021 son premier « baromètre de l’engagement pour le climat ».

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L’objectif de ce premier baromètre de l’engagement pour le climat est de mieux comprendre la manière dont les risk managers appréhendent le risque climatique. Et d’évaluer et d’identifier les moyens afin que les entreprises gagnent en efficacité dans la prévention de ce risque dont la fréquence et l’intensité ne cessent de progresser.

L’étude a été menée par l’Amrae et AXA Climate, assureur spécialisé dans l’adaptation au changement climatique, en octobre 2021 auprès de 123 risk managers.

Compréhension du risque climatique

La majorité des répondants pense que l’organisation dans laquelle ils travaillent est exposée à des risques climatiques physiques aigus.

92% d’entre eux perçoivent l’inondation comme le risque le plus important, qui va s’aggraver et qui aura le plus d’impacts sur les activités.

56% des risk managers interrogés ont une faible visibilité sur les risques pesant sur leurs fournisseurs.

« Ce combat environnemental nécessite de réfléchir à une société élargie. C’est un point de progrès collectif que nous devons faire sur la compréhension du risque des fournisseurs ».

Antoine Denoix, directeur d’AXA Climate

Selon Oliver Wild, président de l’Amrae, la gestion du risque climatique ne doit pas se faire entreprise par entreprise, mais en co-construction. C’est-à-dire en intégrant dans la réflexion les fournisseurs et les clients pour connaître la manière dont ils appréhendent ce risque. « Cela permettra de trouver des solutions efficaces », affirme-t-il.

La gouvernance du risque climatique

43% des sondés indiquent que leur entreprise n’est pas encore dotée d’une gouvernance des risques climatiques.

20% seulement se déclarent être en responsabilité complète de l’analyse et de la cartographie des risques climatiques.

« C’est un peu intrigant puisque c’est finalement le scope de responsabilités du risk manager », s’inquiète Antoine Denoix.

70% des répondants considèrent qu’il y a des progrès à faire dans la coordination du pilotage des risques climatiques.

68% ont intégré les risques climatiques dans leur cartographie.

Besoin de nouvelles compétences

71% des risk managers interrogés se disent engagés ou très engagés sur les questions de risques climatiques et souhaitent s’approprier ces sujets.

63%ont besoin de nouvelles compétences pour évoluer sur ces sujets : qu’est-ce qu’un scénario ? Comment penser le risque ? Quel est le lien entre climat et biodiversité ?…

« La formation est un pilier fort et une étape indispensable pour mieux comprendre ces risques au sein de son entreprise et au sein de la chaîne de valeur. Et pour mieux utiliser les outils qui sont à leur disposition ».

Oliver Wild.

Oliver Wild - Amrae

L’assurabilité du risque climatique

62 % des sondés ont une inquiétude concernant l’assurabilité de leurs actifs.

Ceci pose la question de l’engagement de l’assureur sur ce sujet.

« On voit bien qu’il y a un retrait du marché de l’assurance sur les risques de grande ampleur, avec une réduction des capacités offertes ajoutées à l’augmentation des tarifs, affirme Oliver Wild. L’Amrae a été très critique sur ce comportement. Il faut pouvoir entamer un dialogue avec les assureurs et trouver de nouvelles solutions de financement du risque. »

Parmi ces solutions, Oliver Wild évoque les captives mais aussi de nouveaux produits d’assurance tels que le modèle paramétrique. Il s’agit d’un modèle où les risques pour lesquels on veut se protéger sont identifiés. Un montant forfaitaire est défini en amont avec l’assureur. Il est basé sur des seuils au-delà desquels le risque est inacceptable pour l’entreprise. Dès le dépassement de ces seuils, l’indemnisation est automatiquement déclenchée.

Le baromètre est disponible ici

Martine Porez – Journaliste

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