La quasi-totalité des salariés polyexposés à des risques au travail

30 novembre 20214 min

L’Anses, Santé publique France et la Dares ont publié, le 23 novembre 2021, une étude qui montre que 97 % des salariés des secteurs publics et privés sont concernés par des polyexpositions, ou expositions cumulées, au travail.

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Menée sur la base des résultats de l’enquête Sumer de la Dares, l’étude révèle que la polyexposition au risque concerne la quasi-totalité des 25 millions de salariés français. 97 % sont exposés à au moins deux types de contraintes professionnelles. Ces contraintes peuvent être :

  • chimiques (substances potentiellement dangereuses);
  • biologiques (bactéries, virus, moisissures);
  • physiques (nuisances sonores, contraintes posturales ou thermiques, exposition aux rayonnements…);
  • organisationnelles (horaires de travail, manques de moyens, intensité du travail, faible autonomie…);
  • relationnelles (forte pression, faible reconnaissance, hostilités des collègues ou de la hiérarchie…).

Douze profils de polyexpositions aux risques

Une analyse statistique offre une nouvelle grille de lecture pour orienter la prévention et les recherches avec 12 profils décrivant les situations de polyexpositions les plus courantes :

Ce profil concerne plus d’un tiers des salariés enquêtés, principalement des salariés de CSP élevées qui manquent de soutien de leurs collègues.

Concerne près d’un salarié sur 5, le plus souvent de CSP élevée, travaillant souvent dans un bureau. Un peu plus de la moitié des salariés concernés sont des femmes.

Ce profil concerne presque 7 % de la population enquêtée, principalement, des hommes, ouvriers du BTP, de la maintenance, de la mécaniques et des industries de process.

Le profil rassemble 6 % de la population enquêtée, majoritairement des femmes. Cela concerne principalement les secteurs de la santé ou de l’action sociale, de l’enseignement, de la police et des transports.

Ici aussi, le profil concerne 6 % des salariés, principalement des hommes, ouvriers de la maintenance, du BTP, de la mécanique, des industries de process ou salariés des services aux particuliers et aux collectivités.

Ce profil concerne un peu moins de 6 % des salariés de la population enquêtée, majoritairement des ouvriers ou techniciens, employés dans les collectivités et les secteurs de services à la personne, l’hôtellerie, la restauration, l’alimentation, l’agriculture ou la pêche.

Ce profil rassemble 5,4 % des salariés, majoritairement des femmes dans des domaines professionnels divers. Ces salariés sont soumis à des agressions verbales ou physiques de la part de collègues, associées à des contraintes organisationnelles (manque de moyens, rythme de travail élevé, modification de l’environnement de travail…).

Le profil rassemble mois de 5 % des salariés, principalement des hommes, ouvriers du BTP, de l’agriculture, de la pêche, des transports et du tourisme.

Cela concerne 3,5 % des salariés. Principalement des hommes, ouvriers ou techniciens des domaines de la maintenance, des industries de process, de la mécanique, du travail des métaux, de l’électricité, de l’électronique et de la recherche.

Ce profil rassemble 2,9 % des salariés. Principalement des femmes. Il s’agit du seul profil concerné par les cinq catégories de contraintes (chimiques, physiques, biologiques, organisationnelles et relationnelles).

Ce profil compte 2,3 % des salariés, principalement des ouvriers et techniciens des domaines de l’agriculture, marine et pêche, des industries de process, du BTP mais aussi aides à domicile, agents d’entretien, policiers, pompiers, bouchers ou charcutier.

Dernier profil, il concerne 1,4 % des salariés, dans les domaines de la recherche, de l’agriculture, de la marine et pêche, des industries de process, de la santé ou de la restauration. Ce profil est aussi soumis à des contraintes physiques et organisationnelles.

Une analyse transversale des polyexpositions au travail

En complément de l’analyse descriptive des différents profils, une analyse transversale a été réalisée.

“Cette approche globale par profils de polyexposition […] fournit une base de réflexion invitant à ne plus penser les contraintes subies par les salariés de manière isolée mais dans leur ensemble. […] Suite à ces travaux, la caractérisation plus précise des professions particulièrement polyexposées mériterait d’être réalisée, comme par exemple pour les personnels de santé. […] Il serait également utile de renforcer la recherche pour mieux comprendre comment l’interaction entre certaines contraintes peut conduire à une aggravation des effets pour la santé des travailleurs”, conclut l’Anses.

En savoir plus

Le rapport complet est disponible sur le site de l’Anses.

Gaëlle Carcaly – Journaliste

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