Il y a 35 ans : terrible incendie au stade de Bradford en Angleterre

11 mai 20204 min

Le 11 mai 1985, pendant un match de football,
une tribune a pris feu et s’est totalement embrasée
en 3 minutes. Bilan : 56 morts et 260 blessés.
Retour sur cette tragédie et sur celle du stade du Heysel qui a suivi quelques jours après.

11 000 supporters pour le passage de Bradford City en division 2

Au stade de Valley Parade à Bradford (Grande-Bretagne), un match de football se joue entre les équipes de Bradford City et de Lincoln City. Bradford est passée en division 2 la semaine précédente. Un exploit pour ce club modeste. Si bien que 11 000 supporters de tous âges sont venus au stade fêter l’événement en ce samedi 11 mai 1985 après-midi.

Le stade est plein, ce qui n’est pas courant. Les organisateurs referment toutes les grilles pour empêcher les resquilleurs d’entrer.

Dans les tribunes, les supporters chantent. C’est la fête.

L’incendie prend très vite de l’ampleur

Nous approchons de la fin de la première mi-temps lorsque, à 15 h 43, un incendie se déclare à l’extrémité d’une tribune en bois. La sono du stade est défaillante si bien qu’aucune annonce n’est faite. Mais le feu prend rapidement de l’ampleur.

Dans la panique, les spectateurs de la tribune commencent à fuir. Ils doivent franchir un mur pour atteindre le terrain. Certains d’entre eux, les plus jeunes et les plus âgés, reviennent sur leurs pas pour emprunter les sorties. Impossible, elles sont fermées.

Le feu est attisé par le vent et se propage au toit en bois et en goudron de la tribune.

En trois minutes, l’embrasement est généralisé. Un énorme panache noir s’élève au-dessus de la tribune.

Un mégot mal éteint, une accumulation de détritus

56 personnes périssent dans l’incendie et 260 sont blessés. La plupart des victimes sont retrouvées contre les grilles fermées.

L’enquête conclura que c’est un mégot mal éteint qui a mis le feu aux nombreux détritus accumulés depuis des années sous les gradins de bois.

Pourtant, moins d’un an auparavant, le conseil métropolitain, responsable de la sécurité des stades, alertait le club sur l’accumulation des matières combustibles sous les gradins et le risque d’incendie de la construction en bois.

Notons d’autre part que le stade n’était pas équipé d’extincteurs par crainte de vandalisme.

A la suite du sinistre

Les images de l’incendie diffusées à la télévision sont un choc pour toute la Grande-Bretagne. Plusieurs lois sont adoptées. Les clubs sont désormais soumis à des inspections de sécurité. Par ailleurs, il est interdit de fumer dans des tribunes en bois.

Afin de reconstruire le stade, Bradford a bénéficié de nombreux soutiens mais aussi de deniers publics. Le 14 décembre 1986, il rouvre ses portes.

Deux monuments rendant hommage aux victimes sont érigés.

Un livre sur le drame

30 ans après l’incendie, Martin Fletcher, qui avait 11 ans au moment de l’incendie, a publié Fifty-six The story of the Bradford Fire. Le 11 mai 1985, il était au stade avec son père, son oncle, son grand-père et son frère. Il est le seul rescapé de la famille.

Il a mené sa propre enquête sur le drame et révèle dans son ouvrage que l’incendie de Valley Parade était le neuvième d’une série suspecte auquel le manager du club, Stafford Heginbotham, était mêlé. Aucune enquête n’avait relié le manager à ces neuf incendies. Mais celui-ci étant mort en 1995, nous n’aurons jamais sa version des faits.

18 jours après Bradford, la bousculade du Heysel

Le 29 mai 1985, les supporters anglais connaissent une nouvelle tragédie, en Belgique cette fois, au stade du Heysel lors de la rencontre Liverpool-Juventus.

Vers 19 h 20, une centaine de hooligans anglais envahit la tribune des Italiens. Ceux-ci se replient, mais c’est la bousculade. En bas des gradins, les portes qui donnent accès à la pelouse sont fermées. Un piège là encore ! Sous la pression, des grilles s’effondrent et des supporters sont piétinés.

Ce terrible mouvement de foule, fait 39 morts et plus de 450 blessés.

Ci-dessous une vidéo sur ces deux drames. Attention, des images peuvent choquer.

Martine POREZ

Martine Porez
Journaliste

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