Il y a… 35 ans, le déraillement d’un train d’hydrocarbures à Chavanay
Le 3 décembre 1990 à 23 h 50, à Chavanay, un petit village de 2 000 habitants dans la Loire, un train transportant des hydrocarbures déraille. Neuf citernes de 80 m³ chacune se renversent, prennent feu et explosent. Plusieurs habitations sont incendiées, l’électricité et la circulation sont coupées. 180 pompiers mettront près de sept heures à maîtriser l’incendie.

C’est un accident qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques mais qui, par miracle, n’a fait qu’un blessé. Le 3 décembre 1990, dans un petit village situé dans le département de la Loire, un train déraille, et ses wagons se renversent.
Leur contenu n’est pas anodin : il s’agit de neuf citernes contenant chacune 80 m³ d’hydrocarbures. Aussitôt, leur contenu s’enflamme et des explosions surviennent. L’essence en feu incendie rapidement plusieurs habitations, et le feu nécessite l’intervention de 180 pompiers équipés de motopompes, qui ne parviendront à maîtriser l’incendie qu’après près de sept heures de lutte acharnée.
Dans un article publié en 2020 dans le journal Le Progrès à l’occasion des 30 ans du sinistre, un habitant se souvient : « J’ouvre les volets du balcon : horreur ! Un train avait déraillé… J’ouvre la porte du garage et commande à ma famille de sortir rapidement. Le premier wagon explose et je me retrouve soufflé au fond du garage. »
Les conséquences du déraillement d’un train d’hydrocarbures à Chavanay
Si le bilan humain est exceptionnellement faible, compte tenu de l’importance du sinistre, ainsi que de son horaire – en pleine nuit, le bilan matériel est, lui, élevé. La zone sinistrée s’étend sur 1 km de long et 400 m de large, huit habitations, deux garages et une trentaine de voitures sont détruits, et cinq maisons sont endommagées.
D’un point de vue environnemental, le bilan est également catastrophique. Si 10 à 20 % des hydrocarbures se sont évaporés en brûlant, il en reste encore 250 à 300 m³ qui polluent une surface de deux hectares. La situation est telle que l’utilisation de puits agricoles est interdite, les pompages d’eau sont limités, et les fruits et légumes sont inconsommables dans une zone de 12,5 ha.
La difficile dépollution après le déraillement d’un train d’hydrocarbures à Chavanay
La dépollution de la zone nécessite d’importantes opérations de pompage, d’écrémage et d’extraction. Après 45 semaines, un total de 210 m³ d’hydrocarbures ont été extraits.
Les terrains sur lesquels ils se trouvaient ne sont pas rendus à leurs propriétaires, mais repris par la commune, facilitant ainsi la mise en place des restrictions.
Une enquête administrative identifie, comme cause du déraillement du train, une vitesse excessive de 93 km/h sur une portion où la voie ferrée était fragilisée par d’importantes pluies.
Le coût total pour la compagnie ferroviaire sera de 28 millions de francs pour l’intervention d’urgence et la dépollution des lieux, auxquels il faut ajouter 20,5 millions d’indemnisation des tiers sinistrés ainsi que de la municipalité.
Article extrait du n° 610 de Face au Risque : « Photovoltaïque et risque incendie » (novembre-décembre 2025).

Camille Hostin – Journaliste
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