Spectacles pyrotechniques et feux d’artifice : le Barpi rappelle les règles de sécurité à l’approche du 14 juillet

Le 14 juillet approche, et avec lui son lot de feux d’artifice, tirés par des amateurs et des professionnels. Chaque année, l’usage d’engins pyrotechniques à l’occasion de la fête nationale entraîne des accidents, parfois graves. En s’appuyant sur des exemples d’incidents passés et sur la réglementation en vigueur, le Barpi donne un certain nombre de conseils pour minimiser les risques.

Dans son flash Aria de juillet 2025, le Barpi rappelle l’importance de “respecter les conditions définies dans l’arrêté du 31 mai 2010”. Il prévoit notamment que l’organisateur du spectacle pyrotechnique peut stocker temporairement le matériel à proximité du lieu du spectacle, dans un périmètre de 50 kilomètres, et uniquement dans les 15 jours précédant l’événement. Si l’organisateur ne prévoit pas de stockage momentané, le matériel est stocké chez le prestataire, conformément aux exigences réglementaires en vigueur.

Le Barpi rappelle que l’attention des organisateurs et des prestataires doit porter sur la déclaration : si un ou des locaux de stockage momentané sont prévus, sont-ils bien définis dans la déclaration Cerfa adressée aux autorités préfectorales et locales ?

Les organisateurs doivent également veiller à l’emplacement et aux caractéristiques du bâtiment :

• il doit être situé à plus de 50 mètres des établissements recevant du public, à plus de 100 mètres des immeubles de grande hauteur et des émetteurs radio, radar ou de ligne haute tension ;

• le lieu n’est ni un ERP (sauf si son accès est strictement interdit au public durant l’ensemble de la période de stockage), ni une habitation, un immeuble de grande hauteur, un sous-sol, une cave, un étage ;

• le local est clos, non accessible au public et surveillé en permanence (intrusion et incendie) ;

• le local est conçu avec des matériaux résistant au feu ;

• les moyens d’extinction sont accessibles et adaptés aux substances.

Les exigences portent également sur les pratiques de stockage :

• les artifices doivent être isolés de toute autre matière. Le local ne doit en aucun cas contenir d’autres matières inflammables ou dangereuses ;

• les colis d’artifices sont empilés de manière stable et en respectant les règles de compatibilité ;

• les emballages portent bien l’ensemble des indications requises : nom, symbole, division de risque et sont fermés. Un état des stocks doit être tenu et disponible. Les produits sont maintenus à l’abri de la chaleur et de toute source d’inflammation (travaux) ;

• il est aussi recommandé de les protéger de l’humidité et des rongeurs

Le Barpi rappelle également que le travail par point chaud est incompatible avec le stockage pyrotechnique. Le 8 novembre 2013 à Paris, la découpe de pièces métalliques dans un local stockant des engins pyrotechniques a entraîné plusieurs explosions, faisant un mort et deux blessés. Ce drame illustre les dangers de certaines activités effectuées à proximité d’engins pyrotechniques.

Le Barpi rappelle que l’organisateur a tout intérêt à vérifier que :

• le personnel présent est qualifié pour la mise en œuvre des produits et qu’il est à jour d’agrément (si requis) ;

• le personnel présent est bien le personnel déclaré sur la liste de l’équipe de tir transmise par le prestataire en préfecture au plus tard 5 jours avant l’événement ;

• les distances de sécurité des artifices retenues pendant le montage et le tir sont explicitées et détaillées dans le dossier instruit ;

• leur mise en œuvre sur le terrain est effective, que le périmètre de la zone de tir est matérialisé, et qu’il ne peut pas être franchi par inadvertance ;

• les supports de tir (tubes de lancement, cadres de positionnement) sont stables et ne présentent pas de risque de basculement

Ces précautions visent à éviter que des projectiles partent en direction du public. De tels incidents peuvent en effet provoquer des drames, comme le 15 juillet 2022 à Cholet, où un dysfonctionnement a envoyé des artifices en direction d’une zone interdite au public, mais où se trouvaient malgré tout des personnes, causant deux décès.

Une fois le spectacle pyrotechnique terminé, le Barpi indique que “les artifices dégradés doivent être considérés comme des déchets avec la dangerosité inhérente aux matières pyrotechniques”. La zone de tir doit ainsi être nettoyée, les déchets collectés et les artifices non utilisés pris en charge.

L’objectif est d’éviter des incidents avec des résidus d’engins pyrotechniques, ou avec des ratés de tir, c’est-à-dire des artifices amorcés n’ayant pas fonctionné. Le Barpi indique ainsi que “l’après tir doit être anticipé pour prévoir ces cas non conformes via la formalisation de procédures, des modalités de transport sécurisé et l’identification de prestataires pour le traitement des déchets pyrotechniques”.

L’objectif est, là aussi, d’éviter des drames. En effet, le 18 juillet 2017, le chauffeur d’une camionnette et son collègue ont subi des brûlures à la suite de l’incendie d’engins pyrotechniques situés dans le véhicule. Il contenait des fusées non tirées et des packs d’artifice n’ayant pas totalement fonctionné lors d’un spectacle. Par précaution, les fusées avaient été noyées à l’eau de mer avant leur transport. Paradoxalement, cette mesure de sécurité pourrait être à l’origine du drame. Parmi les hypothèses, le Barpi considère en effet plausible celle d’une réaction entre l’eau de mer et les engins pyrotechniques.

À l’approche du 14 juillet, le Barpi insiste ainsi sur la nécessité de prendre toutes les précautions afin de réduire au maximum les risques d’incidents à l’occasion des festivités.