Santé mentale : la France parmi les retardataires européens selon une étude EU-Osha 2025

29 septembre 20254 min

L’EU-Osha, Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, a publié le 23 septembre 2025 son rapport “Le pouls de la SST 2025 : sécurité et santé au travail dans un contexte de bouleversements climatiques et numériques”. Dans cette étude EU-Osha 2025, où se situe la France par rapport au reste de l’Europe ?

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Ce qu’il faut retenir de la nouvelle étude Eu-Osha 2025 intitulée “Le pouls de la SST 2025: sécurité et santé au travail dans un contexte de bouleversements climatiques et numériques” :

  • elle traite de quatre sujets (les technologies numériques au travail, les risques psychosociaux et la santé mentale au travail, l’impact du changement climatique sur la sécurité et la santé au travail, l’état de santé des travailleurs) ;
  • cet article se consacre à la partie “Risques psychosociaux (RPS) et santé mentale au travail” ;
  • la France se situe défavorablement au-dessus de la moyenne européenne en termes de risques psychosociaux (RPS) ;
  • malgré des actions de sensibilisation sur la santé mentale, en France les employeurs mettent peu de mesures en place pour leurs salariés ;
  • 25 688 personnes ont répondu à cette enquête dans l’Union européenne (dont 1008 en France, entre le 31 mars et le 14 avril 2025).

Étude EU-Osha 2025 : des RPS plus présents en France que dans le reste de l’Europe

52%

C’est le pourcentage des travailleurs en France qui se sentent “sous forte pression” au quotidien dans leur activité professionnelle selon cette étude EU-Osha 2025.

Sur les 30 pays européens au sein desquels le sondage a été réalisé, la France se classe au troisième rang, derrière la Grèce (57%) et le Luxembourg (54%).

À noter que la moyenne européenne, des vingt-sept pays qui composent l’Union européenne, est de 44%. La France se situe ainsi huit points au-dessus de cette moyenne européenne.

La France est par ailleurs le pays européen où les travailleurs sont le plus exposés aux intimidations et au harcèlement (14% contre 8% en moyenne dans le reste de l’UE).

Elle est également le deuxième pays de l’UE dans lequel les travailleurs sont le plus exposés à la violence physique ou verbale (22% contre 16% en moyenne dans l’UE). Elle se classe ainsi derrière la Belgique (23%) mais devant l’Espagne (21%), le Portugal (21%), la Grèce (20%), l’Autriche (19%), la Finlande (19%) ou l’Irlande (19%).

Selon l’étude EU-Osha 2025, les Français ont peur des répercussions s’ils évoquent leur santé mentale au travail

63%

Selon l’étude EU-Osha 2025, c’est le pourcentage de Français craignant que le fait de parler de leur santé mentale avec leur employeur ait des répercussions négatives pour la suite de leur carrière professionnelle.

La France est ainsi le troisième pays d’Europe – à égalité avec l’Italie (63% également) – où l’inquiétude se fait le plus ressentir au moment d’évoquer les problèmes de santé mentale au travail, derrière la Grèce (69%) et Chypre (67%).

À l’inverse, ils ne sont que 46% à penser cela en Belgique, 31% en Allemagne, 25% en Suède ou encore 15% en Islande.

La moyenne sur l’ensemble des vingt-sept pays de l’Union européenne est de 48%.

La France est d’ailleurs l’un des pays européens où les sondés sont le moins nombreux à penser qu’ils se sentiraient suffisamment à l’aise pour parler de leur santé mentale à leur supérieur hiérarchique (57%).

La Hongrie est en queue de peloton avec ses 32%, quand la moyenne dans l’UE se situe à 58%. Ils sont au contraire 81% à se sentir suffisamment à l’aise au Danemark, 69% au Portugal, 66% en Belgique ou encore 62% en Espagne.

Des actions de sensibilisation de la part des employeurs… mais peu de mesures concrètes

52%

C’est la part des Français qui a accès à des activités de sensibilisation sur la santé mentale sur leur lieu de travail. Ce chiffre correspond à la moyenne de l’ensemble des pays de l’UE (53%).

Pour les travailleurs français, la mise en place de mesures concrètes pour prévenir ces problématiques reste toutefois peu nombreuse de la part de leur employeur :

  • seuls 33% des travailleurs français sont consultés sur les aspects stressants du travail.

Soit le quatrième total le plus faible d’Europe derrière le Portugal (30%), la République Tchèque (31%) et la Bulgarie (32%). La moyenne dans l’UE est de 45% ;

  • seuls 32% ont accès à une thérapie ou à un soutien psychologique (contre 40% en moyenne dans l’UE) ;
  • seuls 23% des employeurs proposent d’autres mesures pour lutter contre le stress au travail (changements dans l’organisation du travail, définition de priorités, amélioration de la communication…).

Soit le deuxième total le plus faible d’Europe derrière l’Italie (19%, contre 35% en moyenne dans l’UE).

En savoir plus

Consultez l’étude EU-Osha 2025 dans sa version intégrale (en anglais) sur le site de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail.

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Eitel Mabouong – Journaliste

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