Sparkle, un projet inédit pour améliorer la sécurité incendie dans les parcs de stationnement

12 septembre 20254 min

Les générations récentes de véhicules créent de nouveaux risques en cas d’incendie dans les parcs de stationnement. Afin de faire progresser les connaissances et de tester les moyens de mitigation, le projet Sparkle est né en France. Basé sur des campagnes d’essais feu en grandeur réelle, ce projet inédit repose sur l’alliance entre quatre grands acteurs de la maîtrise des risques.

Le projet Sparkle a pour objectif d’améliorer la sécurité incendie dans les parcs de stationnement - Photo d'illustration © 우성 손/AdobeStock

Sparkle, c’est l’acronyme de Safe PARKing for all recent vehicuLEs. Un nom de code en anglais pour annoncer un projet inédit d’une dimension internationale : procéder à des essais feux, en grandeur réelle, avec un grand nombre de véhicules légers dans des structures reproduisant les parcs de stationnement.

Le projet Sparkle a été initié en juin 2025, lors de la signature d’un accord commun entre le Groupe CNPP, le CTICM (Centre technique de la construction métallique), Efectis France et l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques). Le projet a déjà reçu le soutien du ministère de l’Intérieur, de l’Ademe, de la FNMS (Fédération nationale des métiers du stationnement), de la FFMI (Fédération française des métiers de l’incendie) et de France Assureurs.

Sparkle : modélisations et campagnes d’essais

Le projet Sparkle est basé sur l’étude des feux de véhicules légers de nouvelle génération, mus par la combustion thermique ou par l’électricité, dans les parcs de stationnement. Les campagnes d’essais de brûlage en grandeur réelle se dérouleront en trois temps :

  • une première phase pour déterminer les caractéristiques des feux de chaque type de véhicule (puissance, phénomènes observés…), sur le site de l’Ineris ;
  • une deuxième phase qui consistera à des essais de propagation à l’échelle un, en grandeur réelle, sur le site de CNPP ;
  • une troisième phase qui étudiera le comportement et les performances des moyens de mitigation mis en place, sur le site de CNPP.

Ces campagnes expérimentales seront menées conjointement à des simulations numériques, en recourant à l’ingénierie de sécurité incendie.

À lire également

Notre dossier « Ingénierie de sécurité incendie » extrait du n° 600 de mars–avril 2024.

Les objectifs visés par Sparkle

Ces campagnes d’essais, qui nécessiteront notamment la construction de structures dédiées sur le plateau technique de CNPP à Vernon afin de reproduire différentes configurations de parcs de stationnement, répondent à quatre objectifs :

  • modéliser numériquement les phénomènes observés ;
  • améliorer les connaissances scientifiques ;
  • tester l’efficacité des moyens de mitigation mis en œuvre ;
  • définir des stratégies opérationnelles pour les intervenants.

Parkings : des feux de véhicules de plus en plus dangereux

Bordeaux (2017), Brooklyn (2018), Stavanger (2020), Issy-les- Moulineaux (2025), Alcorcón (2025)…  Un certain nombre de retours d’expérience basés sur des incendies récents dans des parcs de stationnement fait apparaître une mutation du risque : des feux violents, une propagation à de nombreux véhicules, des difficultés d’intervention pour les sapeurs-pompiers et un risque d’effondrement des structures.

Selon des chiffres de la BSPP cités lors d’une conférence sur le sujet par Damien Roubineau – expert nouvelles énergies et mobilités chez Groupe CNPP – la brigade est intervenue en moyenne une fois par semaine sur un feu de véhicules dans un parc de stationnement sur la période 2021 – 2024. Le 2 avril 2025, l’incendie initié par un véhicule électrique dans un parking souterrain à Alcorcón a entraîné la mort de deux pompiers espagnols et en a blessé sept autres.

Parcs de stationnement : des structures obsolètes face au risque incendie

En 2023, le CGEDD (Conseil général de l’environnement et du développement durable) publiait un rapport sur la protection incendie dans les parkings couverts.  Les auteurs faisaient principalement deux constats concernant les nouvelles mobilités et les nouveaux risques associés :

  • l’évolution technologique des véhicules légers : plus volumineux, embarquant plus de matériaux combustibles, équipés de batteries lithium pour les véhicules électriques ;
  • l’équipement croissant en bornes de recharge électrique des parkings.

Au vu de ces évolutions, les auteurs concluaient que la conception des parcs de stationnement était devenue obsolète : dispositifs de protection insuffisants, résistance des structures non garantie, réglementation datée et hétérogène (ERP-IGH, BUP, résidentiel…).

À lire également

Notre dossier « Les risques émergents » issu du n° 599 de janvier–février 2023.

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Bernard Jaguenaud, rédacteur en chef

Bernard Jaguenaud – Rédacteur en chef

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