« Préparer le passage de relai, en toute sérénité »

4 juin 20256 min

A l’issue de son mandat, Pascal Rayé fait le bilan de trois années de présidence à l’Agrépi. De ses nombreuses visites en région à la révision des statuts de l’association, l’ex-consultant expert en sécurité globale chez Caisse des Dépôt et Consignations Informatique (CDCI) a su imprimer un nouveau souffle à la vie de l’association.

Le plan d'intervention : quand l'établir ?

Que représente l’Agrépi aujourd’hui ?

Pascal Rayé. Nous comptons aujourd’hui un peu plus de 350 membres. Cela fluctue : comme pour un grand nombre d’associations, nous avons constaté une baisse d’adhésions après le Covid. Mais grâce à de nouveaux outils, comme la visioconférence, nous sommes parvenus à maintenir le nombre de nos membres. Avec tous les changements et les nouveaux process mis en œuvre depuis 2022, nous enregistrons à nouveau une hausse des adhésions.

Au-delà du nombre d’adhérents, la richesse de notre association est liée au fait que nous sommes tous issus de secteurs d’activité très divers. Une même problématique de sécurité – sûreté peut ainsi être appréhendée complétement différemment selon les secteurs d’activité. La raison d’être de l’Agrépi réside dans la vie de ce réseau d’experts et leurs échanges constructifs sur des problématiques communes, qui peuvent parfois déboucher sur des évolutions de la réglementation.

Créée en 1968, l’Agrépi est l’association des spécialistes de la maîtrise et du management des risques issus d’une formation supérieure ou technique délivrée par le groupe CNPP. Elle est composée de 10 délégations régionales, 6 vice-présidences, dont une à l’international, et regroupe 350 membres environ.

Comment concrètement l’Agrépi peut influer sur la réglementation ?

P. R. Nous sommes présents dans une trentaine de commissions et comités techniques sur divers sujets allant de l’incendie à la sûreté. Récemment, nous avons intégré la commission du Conseil national de la protection civile (CNPC) liée aux risques des parkings couverts et des véhicules électriques. C’est important de faire partie de ces groupes de travail en tant que sachant pour faire évoluer les textes. Et aussi pour mesurer les avancées technologiques en matière de sécurité du point de vue des utilisateurs. C’est aussi une source de retour d’expérience dont peuvent profiter tous nos membres. L’important c’est de faire vivre les échanges et de retransmettre l’information. Nous avons ainsi réussi à faire deux soirées thématiques à l’Agrépi sur des sujets débattus en commission.

« Ce sont les questionnements et les problématiques qui nous font progresser : rester dans l’entre-soi ne fait pas forcément avancer les choses. »

Pascal Rayé, Président de l’Agrépi.

Pourquoi avoir décidé d’ouvrir récemment l’association à une nouvelle catégorie de diplômés ?

P. R. À l’origine de sa création en 1968, l’Agrépi était composée de diplômés issus des cycles supérieurs de formation de CNPP. Avant de réviser en 2024 les statuts et le règlement intérieur de l’association en faveur de l’intégration des diplômés des cycles techniques du groupe CNPP, nous avons mené une réflexion : quel est la finalité d’ouvrir les rangs de l’association à ces nouveaux profils ? In fine, c’était d’enrichir l’activité de l’Agrépi avec des personnes et des sujets nouveaux, et d’amener ces diplômés des cycles techniques vers les cycles supérieurs. Le but est que tous nous profitions tous d’un nouvel apport d’expertise : c’est du gagnant-gagnant en quelque sorte.

Ce sont les questionnements et les problématiques qui nous font progresser : rester dans l’entre-soi ne fait pas forcément avancer les choses. Et puis plus nous serons nombreux à l’Agrépi, plus nous serons forts !

« L’annonce de la nouvelle présidence interviendra le 19 juin. Cela fait plus d’un an que je m’active pour préparer le passage de relai en toute sérénité. »

Pascal Rayé, Président de l’Agrépi.

Quels sont les ressorts de l’animation d’une association telle que l’Agrépi ?

P. R. Nous restons une association, composée de bénévoles. Mais il faut un peu de professionnalisme dans son fonctionnement, sinon le risque c’est de s’éparpiller. J’ai tenu à formaliser beaucoup de « process » au sein de l’association. Comme dans toute entreprise, la rigueur permet de donner de la valeur aux échanges : car ce sont des histoires de personnes à la base !

L’une des priorités de mon mandat a été d’aller à la rencontre des délégations régionales pour être au plus près du terrain. Cela permet d’avoir une vision beaucoup plus transversale des sujets. Et puis ce sont les régions qui font le dynamisme de l’Agrépi. La plus grosse délégation est celle de l’Île-de-France, car la majorité des sièges des entreprises y est localisée. Elle était auparavant composée de beaucoup d’industriels, et il y a aujourd’hui une majorité d’acteurs du tertiaire. Bien souvent ils exercent dans des immeubles réglementés : on voit bien que le système évolue, les risques changent.

Côté communication, les choses ont aussi évolué…

P. R. Nous communiquons plus régulièrement auprès de nos publics, que ce soit au travers de notre site ou des réseaux sociaux. Sur notre site, nous avons mis en place des vidéos, des tutoriels, une vidéothèque, un historique : cela fait connaître l’association et cela entretient sa mémoire. Aujourd’hui, nous pouvons aussi dire que nous avons la maitrise de notre outil informatique : nous avons optimisé les ressources, rationalisé les dépenses, maîtrisé les outils et leur coût.

A l’aube de ses 60 ans, quels principaux défis attendent l’Agrépi ?

P. R. Le défi à cette heure, c’est le renouvellement du président. L’annonce de la nouvelle présidence interviendra précisément le 19 juin, après avoir modifié quelque peu le format annuel de notre nos rencontres nationales. Nous avons voulu que les choses évoluent aussi sur ce point au sein de notre organisation. Je comprends que l’acte de candidature à la présidence ne soit pas évident pour nos membres, car on peut toujours avoir la crainte du poste et des missions. Mais cela fait plus d’un an que je m’active pour préparer le passage de relai en toute sérénité. Car je le répète, l’une des forces de l’Agrépi à présent, c’est d’avoir documenté toutes ses procédures : cela encadre les relations, cela donne des repères indispensables. Y compris pour le renouvellement de la présidence !

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Bernard Jaguenaud, rédacteur en chef

Bernard Jaguenaud – Rédacteur en chef

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