L’impact du changement climatique sur les travailleurs français

C’est le pourcentage de travailleurs français qui sont exposés à “au moins un facteur de risque lié au changement climatique” selon l’étude de l’EU-Osha.

Dans ce rapport de l’EU-Osha, les facteurs de risques liés au changement climatique sont :

• la chaleur extrême (intérieure ou extérieure) ;

• l’exposition intense au soleil ;

• les problèmes de qualité de l’air (intérieure ou extérieure) ;

•  les phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, incendies de forêt, sécheresses ou tempêtes et ouragans)

Près d’un travailleur sur trois en France est ainsi directement impacté par le changement climatique. La moyenne dans l’Union européenne est pour sa part pratiquement similaire (33%).

Notons qu’il existe une inégalité criante concernant l’exposition des travailleurs à un facteur de risque lié au changement climatique en fonction de leurs activités et de leurs qualifications. Cette exposition concerne ainsi :

• 23% des professions libérales ou des cadres en France (23% dans l’UE) ;

• 21% des professions de vente ou service (22% dans l’UE) ;

• mais surtout 89% des travailleurs qualifiés, semi-qualifiés ou non qualifiés en France, incluant les travailleurs agricoles, les secteurs de la construction, de l’énergie ou du transport. L’écart est d’ailleurs criant sur ce point entre la moyenne française (89%) et la moyenne de l’UE (72%).

C’est le pourcentage de travailleurs français qui ont été exposés à au moins un épisode de chaleur extrême ces douze derniers mois, qu’il s’agisse de cas d’extrême chaleur en extérieur ou à l’intérieur (bureaux non climatisés par exemple).

Ce chiffre est semblable avec la moyenne au sein de l’Union européenne (20%). Les pays au sein desquels les travailleurs sont les plus exposés à la chaleur extrême se situent en grand partie dans le sud de l’Europe : Chypre (30%), Croatie (28%), Malte et Slovaquie (27%) ou encore Espagne (26%).

À noter par ailleurs que ces douze derniers mois :

•  16% des travailleurs français ont été concernés par des problèmes de qualité de l’air intérieure ou extérieure (poussières, pollens, fumées…), contre 10% en moyenne dans le reste de l’Union européenne ;

• 10% des travailleurs français ont subi une exposition intense au soleil (contre 12% en moyenne dans l’UE) ;

• enfin, 14% des travailleurs français ont été confrontés à des événements météorologiques extrêmes en exerçant leur activité professionnelle (contre 9% en moyenne dans le reste de l’UE).

C’est la part des travailleurs français qui craignent que les problèmes liés au changement climatique aient un impact sur leur sécurité et leur santé au travail. Ce qui en fait le quatorzième pays dans le classement de cette étude de l’EU-Osha. La moyenne dans l’UE se situe à 31%.

Il est intéressant de constater que plus les pays se situent dans le sud de l’Europe, plus leur inquiétude à ce sujet est prononcée. En Grèce, 51% des travailleurs sont ainsi préoccupés par cette problématique, 50% en Espagne, 47% au Portugal, 42% en Italie, 41% à Malte ou encore 36% en Autriche.

Néanmoins, la France se classe au neuvième rang des pays dans lesquels les travailleurs ont des craintes sur un changement apportés à leur travail et leurs tâches au quotidien (19%). La France fait pratiquement office d’exception dans ce classement.

En effet, de manière globale, les pays au sein desquels les travailleurs ont le plus de craintes concernant un changement dans leur activité professionnelle sont les mêmes que ceux au sein desquels les travailleurs ont des craintes sur leur sécurité et santé au travail. Les pays du sud de l’Europe occupent ainsi les premiers rangs (Portugal : 31% ; Espagne : 26% ; Grèce : 25% ; Malte : 23% ou encore Autriche : 21%).

L’autre grande anomalie entre ces deux classements, en compagnie de la France, est le Luxembourg. Concernant le changement climatique, les travailleurs luxembourgeois sont en ce sens davantage préoccupés par un impact sur leurs tâches au quotidien (premier pays d’Europe avec 37%) que par leur sécurité et leur santé au travail (quinzième pays avec 27%).

C’est le taux d’employeurs en France qui ont d’ores et déjà pris des mesures pour ajuster l’organisation du travail pour leurs salariés en raison du changement climatique (flexibilité dans les heures de travail, pauses régulières…).

Si elle se classe loin de certains pays européens (Malte : 76%, Autriche : 73%, Pays-Bas : 72%, Luxembourg : 68%), la France est cependant très proche de la moyenne des pays situés dans l’Union européenne (58%).

Relevons enfin que 49% des employeurs français ont pris des mesures sur le plan matériel pour protéger les travailleurs de la chaleur et du changement climatique (isolation thermique, systèmes de refroidissement, équipements de protection individuelle adaptés au climat…). Un taux légèrement en retrait de la moyenne européenne (54%).

La Roumanie (74%), la Grèce (74%), l’Autriche (71%), l’Italie (70%), la Bulgarie (68%) sont les pays dans lesquels les employeurs ont le plus investi pour permettre à leurs travailleurs de faire face à la chaleur et au changement climatique.