Lubrizol : 924 équipements déclarés non conformes lors d’un audit datant d’avant l’incendie

26 septembre 20253 min

Six ans après l’incendie de l’usine Lubrizol, le 26 septembre 2019, et alors qu’aucun procès n’a encore eu lieu, des zones d’ombre demeurent. Mais, au fil des années, de nouveaux éléments éclairants apparaissent. Un rapport d’audit, en date de juin 2019, soit plus de trois mois avant le sinistre, vient de refaire surface et identifie 924 non conformités. Par ailleurs, un nouveau rapport d’experts considère que le feu serait bel et bien parti de l’usine Lubrizol.

Projet Cop Herl suite à l'incendie de l'usine Lubrizol - Crédit jeanfranois-AdobeStock

Six ans après, l’incendie de l’usine Lubrizol n’a pas fini de révéler ses secrets. L’union des victimes de Lubrizol a mis la main sur un rapport d’audit, daté du 12 juin 2019, portant sur l’adéquation à la réglementation du matériel situé en zone Atex (atmosphères explosives). Il en ressort un nombre très important de non conformités : 924 au total, 622 pour ce qui est des installations électriques, et 302 pour les installations non électriques.

Incendie Lubrizol : l’industriel informé de non conformités avant la catastrophe

La liste des non conformités détectées lors de cet audit, rendu un peu plus de trois mois avant la catastrophe, est détaillée dans un courrier transmis le 12 septembre 2025 par la Dreal au président de l’Union des victimes de Lubrizol.

Lettre de la Dreal au président de l'Union des victimes de Lubrizol, à propos de l'audit en zonage Atex réalisé sur le site de Lubrizol le 12 juin 2019 (p. 1)
Lettre de la Dreal au président de l’Union des victimes de Lubrizol, à propos de l’audit en zonage Atex réalisé sur le site de Lubrizol le 12 juin 2019 (p. 2)

Des interrogations sur la réouverture du site

La préfecture précise néanmoins que les deux bâtiments brûlés lors de l’incendie du 26 septembre 2019 n’étaient pas situés en zone Atex, et donc non concernés par ces non-conformités. Un point sur lequel l’association de victimes ironise : “Si la sécurité n’était pas une priorité en zone Atex, on l’imagine ailleurs, dans la partie stockage…”. L’union des victimes de Lubrizol s’interroge ainsi sur l’opportunité de la réouverture de l’usine Lubrizol dès décembre 2019, et sur les raisons pour lesquelles le rapport d’audit de 2019 n’a pas été communiqué aux services de l’État, au moment où il s’agissait de statuer sur la reprise des activités de l’usine.

Depuis, la situation s’est quelque peu améliorée, mais reste loin d’être optimale. Selon un audit réalisé par la Dreal en mars 2025, le nombre d’éléments non conformes était encore de 377. Une situation qui a poussé la Préfecture de Seine-Maritime à mettre en demeure l’entreprise Lubrizol, afin que l’usine soit enfin mise en conformité avec la réglementation Atex.

Un nouveau rapport sur l’origine de l’incendie

Autre point d’interrogation, six ans après les faits : la localisation du départ de feu. L’incendie a touché deux sites, celui de Lubrizol, mais aussi son voisin, Normandie Logistique. L’enquête n’a toujours pas permis de déterminer, de manière certaine, la localisation du départ de feu, ni sa cause. Néanmoins, une troisième expertise, réalisée à la demande du tribunal de commerce de Nanterre, estime que l’incendie est bel et bien parti du site de Lubrizol, et non de celui de Normandie Logistique, révèle le média d’investigation normand Le Poulpe dans un article du 8 septembre 2025. Cité par nos confrères, le rapport indique : “Le scénario retenu concernant l’origine de l’incendie du 26 septembre 2019 est donc celui d’un départ de feu dans l’environnement immédiat de la tire Brindle sur le site de Lubrizol.

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Camille Hostin – Journaliste

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